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12-06-2015

19:00

Circulation de faux billets de banque en Mauritanie : État d’alerte dans tout le sud du pays

L'Authentique - Depuis la fin de la semaine dernière, les forces de l’ordre et de sécurité, en fonction sur les grands axes routiers en provenance du Sénégal sont sur le qui-vive. Gendarmes, Douaniers, policiers et éléments du GGSR ont tous été mis à contribution pour circonscrire du territoire national, la circulation de faux billets de banque en provenance des frontières sud, après le démantèlement à Dakar et dans la rive gauche du fleuve, de plusieurs réseaux de trafiquants de fausses devises.

L’aéroport de Nouakchott, les portes d’entrée vers le territoire national, les axes routiers menant vers Nouakchott… Partout, la situation est désormais la même, consacrée par des actes de contrôles stricts des forces de sécurité, sur les passagers et leurs bagages.

Une levée de boucliers toute particulière à laquelle seraient affectés des hauts fonctionnaires de l’administration et qui aurait un unique objectif : sécuriser les finances publiques des trafics de fausses devises qui pourraient provenir du Sénégal.

Des affaires scabreuses ont en effet éclaté ces derniers jours dans ce pays voisin qui porteraient sur des centaines de millions d’Euros, de dollars et de Francs CFA falsifiés. Une grande partie de ce fonds a été retrouvée auprès du musicien sénégalais Thione Seck désormais inculpé pour association de malfaiteurs et détention de signes monétaires falsifiés.

Par la suite, des sacs et des valises remplis de faux billets ont été découverts, abandonnés dans une grande avenue de Dakar par leurs propriétaires qui craignaient sans doute d’être repérés. Dans la foulée, un gang a été arrêté dans la ville de Wouroussigui, sur la rive gauche, à quelques encablures de Boghé.

Tout a commencé à la fin du mois dernier : après une filature de plusieurs semaines portant sur un réseau de faux monnayeurs, les gendarmes sénégalais auraient ainsi effectué le 27 mai une perquisition au domicile du chanteur, dans un quartier dakarois, où l’un des suspects – un Malien- lui a rendu visite.

Là, ils auraient trouvé, l’équivalent de 40 à 50 millions d’euros en faux euros et faux dollars. Au domicile du présumé complice malien de Thione Seck, les enquêteurs auraient complété leur moisson en dénichant une centaine de millions d’euros et de dollars en faux billets, ainsi que du matériel destiné à réaliser de la fausse monnaie.

Autres affaires, celle de la contrefaçon de dollars et d’euros, découverte à Wouroussigui, la semaine dernière, puis celle d’un gang en place aux frontières sénégalo-gambiennes où les enquêteurs ont déniché du matériel destiné à contrefaire les billets (encre, papier, imprimantes…) ainsi que plusieurs fausses coupures en euros et en dollars.

Trafics tout azimuts

Non seulement, les réseaux de trafic de fausses devises au Sénégal, ne seraient pas tous, démantelés, mais plus, tout indique que des centaines de milliers, voire des dizaines de millions de faux billets de banque seraient en circulation. C’est en tout cas, ce que craignent les enquêteurs sénégalais qui n’excluent pas qu’une partie de ces fonds ait quitté leur territoire.

C’est aussi, ce qui habite les Autorités mauritaniennes qui mesurent combien il est facile de transporter des fonds dans la sous région. En fait, si la contrefaçon a sévi au Sénégal pendant quelque temps, rien ne dit qu’elle n’ait pas été exportée vers la Mauritanie.

Et qui connaît les fortes relations entre sénégalais et mauritaniens, qui mesure le degré des transactions financières et commerciales entre sénégalais et mauritaniens, qui connaît la cupidité de certains mauritaniens, surtout, de certains hommes d’affaires mauritaniens, leur degré de truandisme, leur folle envie d’argent, le peu de souci qu’ils accordent à l’éthique, à la morale et au patriotisme dans la quête de la richesse, qui connaît leur degré de courage et de témérité dans les affaires, sait qu’ils sont d’emblée preneurs de tout marché, de toute offre financière qui leur fait gagner de l’argent, et très peu importe qu’il soit sale !

Et c’est justement pour protéger l’économie du pays contre ces fonds illicites que les forces de l’ordre mauritaniennes ont été mises en état d’alerte, au grand dam des voyageurs désormais fouillés à chaque arrêt de contrôle et des camions de transport de marchandises eux aussi automatiquement déchargés et inspectés.

MOMS



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