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02-07-2015

12:30

B’il a dit… : Sénégal : Exit les prêcheurs du Ramadan

RMI Biladi - Le ministère des Affaires islamiques envoie tous les ans, pendant le mois du Ramadan, des missions de prêcheurs à l’extérieur, particulièrement dans les pays africains, dans le but de ‘’perpétuer l’œuvre de nos ancêtres’’ : propager la parole d’Allah et son prophète Mohamed (PSL).

Pour le présent Ramadan, nos affaires islamiques ont mobilisé 160 personnes qui ont été envoyées en Afrique et dans des pays sur d’autres continents… Couverte par son aspect religieux, cette branche de l’opération Ramadan attire beaucoup de gens qui n’ont souvent rien à voir avec le prêche et les affaires islamiques mais y voient surtout une opportunité de gagner des sous.

Chaque élément de ses missions est pris en charge dans sa nourriture, son transport et son logement… et reçoit des frais de mission qui s’élèvent à huit cents euro. Un gros pactole pour quelqu’un qui n’avait strictement rien à faire dans le pays. D’autant plus qu’il n’y a pas, en retour, d’obligation de résultats.

Les chefs de mission qui gèrent à leur manière leurs budgets sont plus choyés et ont l’entière latitude de faire des économies en soumettant leurs équipes au régime sec. En fait, celui du Ramadan pendant lequel les croyants sont appelés à se nourrir plus de spiritualité et de s’abstenir de penser au monde bas des contingences matérielles.

C’est dire que ses missions religieuses ont une autre facette inavouée et même inavouable. D’ailleurs, il n’y a beaucoup de rigueur ni un grand scrupule dans le respect des critères de sélection déclarées dans le choix des membres de ces missions religieuses sensées pourtant propager la parole divine telle que révélée par le saint Coran.

Cet état des choses est illustré par la nature du personnel des missions du Ramadan envoyées cette année chez le voisin sénégalais qui est, en grande partie, constitué de confrères de Radio-Mauritanie. Une institution dont les responsables déclarent haut et fort leur volonté de combattre l’extrémisme religieux.

Une mission exaltante certes mais qui n’a aucun rapport avec sa mission première qui est d’informer correctement le citoyen mauritanien. Pourtant toute la crème religieuse de la République assiste émerveillée au show qu’organise fréquemment Radio-Mauritanie afin de se donner de la valeur en mettant l’accent sur sa chaine de télé : Al Mahadra.

Une télé qui attire beaucoup d’audience à cause de la qualité de ses émissions musulmanes. Au lieu d’être logée à Radio Mauritanie, ce media devrait plutôt relever du ministère des Affaires islamiques comme c’est le cas dans nombre de pays musulmans et laisser la Radio s’occuper de son boulot initial.

Pour revenir sur notre mission du Ramadan envoyée au Sénégal, ce pays lui a interdit tout simplement d’officier cette année chez lui. Pourquoi ? On ne sait pas les raisons réelles qui ont poussé le voisin à les éconduire. Le niveau, plus ou moins excellent, des relations politiques ne justifie point une telle mesure. Alors de quoi s’agit-il ?

Selon nos confrères peu conformistes de Taqadoumy, la décision sénégalaise de se passer de nos oulémas aurait été provoquée par le dédain de la mission religieuse mauritanienne dépêchée dans la ville sainte de Touba à l’égard des oulémas de cette cité des Mourides qui doit justement son aura à son rayonnement religieux.

Personne, du côté officiel, n’a affirmé ni infirmé cette information. On donne même l’impression de vouloir la passer sous silence. En effet, certains des membres de la mission refoulée du Sénégal y sont entrés pour s’adonner à d’autres activités loin des prêches du Ramadan. Et se délectent même de leur situation…

B‘...

Haro sur les télés…

TDM, télédiffusion de Mauritanie, pour ceux qui ne la connaissent pas, est une société publique à laquelle appartiennent les antennes qui permettent aux télévisions et radios d’émettre dans le pays. Elle a été créée après la privatisation de l’audiovisuel. Le service qu’elle rend aux organes de presse n’est pas bénévole même si sa direction déclare avoir longtemps fermé les yeux sur le non paiement des redevances par les chaines privées.

Pour mettre fin au laisser aller, TDM a décidé, lundi dernier, de sévir contre trois chaines de télé privées : Mourabitounes, Chinguitty, Dava en suspendant leur émission sur le satellite pendant quatre heures de temps. Elle exige un versement comptant de 20 millions ouguiyas de chacune des trois chaines.

On ne sait pas si les télés en question ont passé à la caisse, mais déjà certaines parmi elles estiment que la mesure est discriminatoire dans la mesure où les autres chaines de télé, propriétés de parents du président Ould Abdel Aziz, ont été épargnées. Ils disent même qu’ils ont la certitude et les preuves qu’elles n’ont jamais rien payé à TDM.

Difficile à déceler la vérité dans cette affaire. Toujours est-il que la chaine de télé Mourabitounes, qui évolue dans le sillage des Islamistes de Tawassoul, échappe au contrôle du pouvoir. Une raison suffisante pour offusquer les autorités qui n’apprécient que très modérément sa ligne éditoriale.

Certains milieux pas très éloignés de la mouvance islamiste croient savoir que la décision de TDM est provoquée par un rapport remis en fin de semaine dernière au président sur une mission politique de la chaine qui a abordé sans détour la préponderence du pouvoir militaire en Mauritanie.

En réaction à cela, le président Aziz aurait ordonné à ses services de procéder à la suspension des émissions de la chaine pour motif de non paiement de la redevance à TDM… Comme quoi la liberté de presse chantée par le pouvoir à tous les coins de rue est très relative.

B‘...



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