Abou Cissé - Comme plusieurs multirécidivistes, Souleymane Gaye ne conçoit pas la vie en dehors de la prison. Dans ce bazar digne d’un marché du Caire, se brassent pourtant des affaires juteuses.

Des détenus gèreraient en effet sur place toute sorte de commerce et des histoires fous de prisonniers ayant fait fortune en prison se racontent de bouche à oreille.

La plus rocambolesque serait celle d’un prisonnier qui avait réussi à se payer deux taxis pendant sa détention, grâce à des business qu’il menait pendant son séjour carcéral. Il avait trois boutiques. Aujourd’hui homme libre, il serait même devenu un grand commerçant toujours en navette entre le Sénégal et l’Empire Islamique des Sables.

Ainsi, l’ambiance dans ce monde des reclus est devenue pour beaucoup de pensionnaires, un lieu duquel ils ne peuvent plus se détacher. Souleymane avait choppé deux boubous si vieux que vendus dans les meilleures conditions n’auraient pas apporté le prix d’un kilo de viande. Il réussira à les refiler à un vieux Hartani à 1.500 UM. Le vieux sera arrêté par les limiers lorsque le propriétaire des boubous le vit déambuler avec l’un d’eux.

Le vieux donna aux policiers la description de celui qui les lui avait vendus. Il s’agissait de Souleymane que les policiers connaissaient parfaitement comme les dizaines de voleurs à la dérobée et les nombreux pickpockets du marché capitale. Le vieux sera bientôt rejoint par Souleymane que les policiers avaient réussi à épingler. Placés tous les deux devant le Procureur de la République, le vieux sera libéré et les boubous restitués au propriétaire, tandis que Souleymane se faisait déposer en prison.

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