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19-08-2015

04:18

Walfadjiri revisite la célèbre chanson traditionnelle "Gowat Eryamou Kamilaat" [Vidéo]

CultuRIM - Le groupe musical Walfadjiri a présenté samedi à la presse son nouveau clip, "Gowat Eryamou Kamilaat", une chanson qui était chantée à l’honneur et à la gloire des guerriers qui se sont illustrés lors des batailles. A l’origine, cette chanson a été crée pour l’un des Emirs des Oulad Mbareck.

"Dans les anciennes tribus guerrières, le rôle du griot ne se limitait pas à raconter des histoires, à jouer mais il compose des morceaux dédiés à des guerriers qui se sont distingués par leur bravoure. C’est ce que l’on appelle le BET. C’est un morceau, en même temps qu’il est joué dans l’instrument traditionnel qui est la tidinit ou l’ardine, en même temps qu’on compose un poème qui chante la gloire de ces guerriers-là", explique Mohamed Fall Oumeir, directeur de publication de La Tribune.

Les premières tentatives de moderniser la musique maure ont consisté à reprendre des morceaux traditionnels. Le premier à avoir tracé la voie, c’est Hadrami Ould Meidah qui a fait résonner, avec l’Orchestre National mis en place à l’époque feue par Moktar Ould Daddah, en dehors des frontières mauritaniennes, le célèbre refrain qui marquera les esprits : "Gowat Eryamou Kamilaat/Vidhig mnayn ivaten/Sabhou andou mit rajemaat/El yowm ittidanaten". Une chanson qui a connu plusieurs versions, créée dans un contexte musical sous-régional dominé entre autres par le Bembeya Jazz de la Guinée Conakry, l'Orchestre Baobab du Sénégal ou encore Les Ambassadeurs du Mali.

Elle sera reprise successivement par Yacine Ould Nanna, Baba Ould Nahah, l’orchestre de la Garde Nationale.

"La force de ce refrain, ce sont les mots. Mais, en général, le mode dans lequel se joue cette partition, c’est un mode qui se trouve être à l’origine du blues, donc, ça se prête à la modernité. La musique maure est fondamentalement ancrée dans le mandingue. C’est la culture mandingue qui a finalement rayonné sur tout le Sahel. Et c’est tout à fait normal, quand on prétend à un cosmopolitisme ou à une universalité, on chante dans ce qui nous unit. Ce qui nous unit, c’est justement cette culture profondément ancrée, et elle se trouve surtout dans la musique, dans la poésie et dans la manière de raconter l’histoire. Ce morceau fait partie de cela", rappelle Mohamed Fall Oumeir.

Comme quoi, la culture traditionnelle continue d’inspirer les tendances actuelles de la musique mauritanienne en quête de diversité, d’ancrage et de tolérance raciale, à l'image de cette reprise de Walfadjiri qui confirme une chose: Gowat Eryamou Kamilaat est une chanson de toutes les époques, de toutes les périodes. Chapeau à Walfadjiri d'avoir ressuscité cette chanson qui fait toujours remuer la tête.









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