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01-09-2015

05:00

Pouvoir/Opposition: Aziz insiste… pour dialoguer

RMI Biladi - Le président Mohamed Ould Abdel Aziz s’active en vue de donner un contenu concret au dialogue nouveau format, proposé par le ministre, Secrétaire Général de la présidence, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, dans une correspondance adressée aux partis politiques il y a quelques jours, avec une échéance fixée au 07 septembre prochain.

Qu’est-ce qui explique cet attachement subit et incompréhensible du président au dialogue ? Que cherche-t-il réellement ? Que des interrogations ! Le chef de l’Etat a reçu en audience séparément, vendredi dernier, Bodiel Ould Houmeid, député, leader du parti El Wiam et actuel président de la CUPAD et Abdessalem Ould Horma, président de SAWAB.

Invité dans les mêmes conditions, Messaoud Ould Boulkheir, leader de l’Alliance Populaire Progressiste (APP), et président du Conseil Economique et Social (CES), a préféré temporiser, pour finalement fouler le perron de la présidence lundi, et s’entretenir avec le maître des lieux.

Ces trois (3) personnalités dirigent des partis politiques formant une coalition dénommée- Convention pour l’Unité et l’Alternance Pacifique et Démocratique(CUPAD). A l’issue des entretiens de ces derniers jours, une nette tendance se dégage.

Report en vue d’un dialogue national inclusif

Prêt à sauter sur n’importe quelle opportunité de dialogue offerte par le pouvoir, le président en exercice de la CUPAD, Bodiel Ould Houmeid, a répondu favorablement à la correspondance du ministre, Secrétaire Général de la présidence de la République. Il aurait, avant cela, pris contact avec le chef de l’Etat. C’est ce dernier qui lui aurait suggéré que la CUPAD écrive au ministre Moulaye afin de lui demander un report de la date du lancement de son dialogue.

Une réaction à travers laquelle la coalition affirme son attachement « à un dialogue responsable, auquel participent tous les partenaires politiques et les organisations de la société civile. Une concertation en faveur de laquelle nous devons consentir tous les efforts nécessaires à la réussite ».

Une exigence particulièrement valable pour le pouvoir, qui détient toutes les cartes maîtresses dans cette perspective. Après la réaffirmation du principe de l’attachement au dialogue, le président en exercice de la CUPAD, sollicite le report de la date du 07 septembre, proposée par le courrier du négociateur en chef du pouvoir.

Ce décalage a pour objectif « de permettre d’établir les contacts en vue de s’entendre au préalable sur la date, les thèmes et l’agenda d’un futur dialogue véritablement inclusif ».

Le casse-tête du FNDU

Il ressort des différents contacts du week-end écoulé que le vieux leader, Messaoud Ould Boulkheir, ne voudrait plus s’engager dans un dialogue sans le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), lequel ne serait qu’une répétition du show politique organisé en septembre/octobre 2011, dont l’incidence sur le climat politique du pays est resté très limité.

Abdel Salam Ould Horma, leader de SAWAB reste accroché à la thèse du président de l’APP. Face à un tel constat, Mohamed Ould Abdel Aziz serait déterminé à tout faire pour accrocher une ou deux formations issues du FNDU, et faire tenir son dialogue nouveau format.

Pour cela, le président lâcherait des concessions dont certaines pourraient avoir l’effet d’une bombe, à l’image de possibles élections législatives anticipées pour se « débarrasser » de l’actuelle chambre basse du parlement. Et même quelques autres « libéralités » difficiles à étaler sur la place publique.

Selon des informations rapportées par nos confrères du site d’information en ligne Tawary, la majorité consolidée serait sur le point de répondre par écrit aux courriers du FNDU et que le président est satisfaire toutes les doléances de l’opposition, à part la formation d’un gouvernement d’union nationale, ligne rouge (un concept qui est entré dans le langage politique national depuis le putsch du 6 août 2008) pour le régime.

Pourtant au moment où on mettait sous presse, on a appris que l’audience entre Messaoud et Aziz se serait mal passée et que le premier maintient ses conditions initiales pour entrer dans le dialogue avec le pouvoir. Si cela arrivait à se confirmer, ce serait une véritable ‘’catastrophe’’ pour le projet de dialogue prôné dont personne ne parait savoir exactement ses motivations.

Mohamed Mahmoud Ould Targui



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