Cridem

Lancer l'impression
01-09-2015

16:00

Toile de fond : Médias ! Face à nous même pour un débat.

Avec la récente sortie de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel –Hapa-, c’est sans aucune prétention que nous convions les confrères à un débat qui pose dans le fond toute la problématique de la déontologie et de l’éthique dans la pratique de notre métier.

L’ouverture du débat auquel nous convions, trouve son fondement dans la diffusion du communiqué de la Hapa, sur le « non-respect » de certaines règles des gens de médias que nous sommes.

Si nous respectons le choix éditorial de nos confrères de la Hapa, ce respect quant à lui doit relever d’une position de principe nous permettant aussi d’ouvrir un débat sur la question. Débat que nous souhaitons constructif et utile pour notre profession.

S’il est vrai que « la presse mauritanienne offre encore une bien triste image, (et que) sa réorganisation urge et s’impose » comme le dit si bien Birome Gueye qui en dépit de la précision de ses informations et des faits qu’il rapporte, nous aimerions ouvrir le débat sur la question.

Pourquoi pas, si des confrères peuvent conduire eux-mêmes des contre-enquêtes pour établir le caractère mensonger de certains articles, ce serait vraiment gênant.

En faisant passer des contrevérités dans les colonnes de la majorité des journaux et à travers la toile, c’est passer outre le crédo de la presse. Crédo qui est de dire la vérité en tout lieu et en toute circonstance, comme le dit d’ailleurs la charte professionnelle de la presse sénégalaise : « un journaliste rectifie sans délai toute information erronée ». Cette interpellation de la Hapa, appelle notre attention sur des faits principiels journalistiques.

Nos journaux ont-ils les moyens de publier, sans violer cette règle énoncée ? C’est une question. La charte des journalistes d’un pays voisin, dit clairement « qu’un journaliste digne de ce nom cultive un esprit fraternel en s’interdisant de participer directement ou indirectement à toute entreprise visant à nuire à un journaliste où à une entreprise de presse ».

Y a-t-il pire nuisance pour un journaliste ou un organe que de recevoir un démenti mensonger qui en plus s’en prend à leur crédibilité ? A cette interrogation qui relève du registre déontologique, se greffe une autre question de principe relative au traitement qui devrait être réservé à une information.

Basons-nous sur des faits pour traiter des informations dignes d’intérêts sans pour autant nous départir du doute professionnel de notre métier. Le droit du public à une « information juste et équilibrée » doit primer sur toute autre considération.

Nous invitons la Hapa et tous les confrères à débattre loyalement et ouvertement de la question. La démocratie est fortement tributaire d’une presse qui cherche à faire triompher la vérité sans fard d’où l’intérêt de poser sans prétention le débat sur nos propres manquements dans l’intérêt bien compris de la corporation et des citoyens qui ont droit à une « information juste et équilibrée ».

La mise en évidence de la réussite de la presse dans un pays comme le nôtre, doit être une constance à retrouver dans le discours énoncé pour apprécier la vitalité de notre démocratie. Elle doit être un rempart face à toutes les velléités de caporalisation de la part du pouvoir.

C’est tout à son honneur si elle joue le rôle d’alerte et de consolidation de notre démocratie balbutiante, aussi en tant que principaux régulateurs des débats de l’espace public, nous pensons qu’il est utile parfois de poser cartes sur tables sur nos pratiques, en les mesurant à l’aune des règles que nous nous sommes fixés nous-mêmes en toute souveraineté.

ADN

Copyright © 2015 Cridem





 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org