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02-09-2015

05:00

Emprisonné pour avoir refusé de payer ses employés

Abou Cissé - El Hadj, de nationalité Sénégalaise, a été déféré au Parquet de la République pour avoir refusé de payer ses employés. Un groupe de jeunes qu’il faisait travailler et qu’il n’a pas payé l’avait poursuivi en justice.

Entendu par le Procureur de la République et le juge d’instruction du 6eme cabinet, il a été placé en prison. Mardi 4 Août dernier, il a été extrait de sa cellule pour sa première audition, en présence des plaignants, sept filles et un garçon.

Après l’audition, il fut refourgué en taule. Il avait tenté de trouver un arrangement mais le juge lui a fait comprendre qu’il doit d’abord payer aux jeunes leurs dûs. El Hadj avait engagé 25 jeunes avec contrat durant le mois de Ramadan passé. Il importait des produits alimentaires, comme le lait Emirat, de l’huile et d’autres articles.

Les jeunes se chargeaient de l’écouler dans le marché en faisant les ambulants sous le chaud soleil et lui versaient l’argent des ventes. Il était prévu qu’il les paye avant la fin du Ramadan, chacun 30.000 UM. La fête s’approchant, les filles et les garçons lui réclamèrent leur argent pour se préparer, certains avaient des habits chez les tailleurs, d’autres voulaient faire leur course. La fête passa dans l’amertume sans que les jeunes ne reçoivent leur dû.

El Hadj les ballotait de rendez-vous en rendez-vous. En même temps, aucune marchandise n’était venue, or, il leur avait dit qu’il attendait une commande qui n’arriva jamais. Las de cet imbroglio, 17 parmi les jeunes abandonnèrent la bataille. Il resta 8 pugnaces jeunes, 1 garçon et 7 filles qui jurèrent qu’ils ne lâcheront pas prise. Ils se présentèrent dans le magasin d’El Hadj. Il restait encore quelques produits.

Ils s’en emparent, refusant de céder jusqu’à qu’ils soient payés. Paradoxalement, c’est El Hadj qui est parti porter plainte au Commissariat de Sebkha 2 contre les vandales qui veulent prendre ses marchandises. La police débarqua et à sa grande surprise, trouva sur place les jeunes qui n’avaient pas bougé ni rien emporté. Tout ce monde plus El Hadj furent déposés au Commissariat pour tirer les choses au clair. Il apparut aux limiers que c’est El Hadj qui était dans le tort.

Alors, il fut déféré au Parquet de la République auprès du Tribunal de Nouakchott, l’Empire Islamique des Sables. Entendu par le Procureur de la République et le juge, puis jeté en prison. Jeudi, 6 Aout dernier, un de ses proches avait versé 150.000 UM au juge par intérim du 6eme cabinet. Cet argent a permis de « libérer » cinq filles parmi ses employés qui ont reçu chacune 30.000 UM. Il reste 90.000 UM pour libérer le reste du groupe, deux filles et un garçon.

Tandis que les ex-employées d’El Hadj sont sorties heureuses de ce dénouement, les proches de l’employeur indélicat ont tenté de lui trouver une liberté provisoire que le juge par intérim a refusé d’accorder tant que le reste de l’argent n’a pas été versé. Ce que l’un d’eux a promis de solder d’ici un mois, c’est-à-dire, la fin du mois d’Août. En attendant, El Hadj devra encore supporter de nombreux jours dans la prison avant de retrouver la liberté. Heureusement, le reste de la somme fut payée rapidement.

Le juge envoie le dossier au Procureur de la République. Ce dernier signe le papier de la libération et El Hadj sortait de la prison. Les deux filles et le garçon étaient contents. Le dossier est ensuite classé sans suite.

Abou Cissé



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