Cridem

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08-10-2015

05:00

Le coup de maître du voleur

Abou Cissé - Les nuisances qui empoisonnent de plus en plus la quiétude des populations, font croire qu'en définitive, la Mauritanie ne doit plus son salut qu'à l'application stricte de la Charia. Yaya Jammeh, le Président de la Gambie, n'a à cet égard pas tort d'appliquer la peine de mort, seule mesure de nature à freiner les séries meurtrières qui ensanglantent le pays.

Si la Justice de l’Empire Islamique des Sables coupait la main des voleurs, flagellait publiquement les auteurs d'adultère et du viol avant de les jeter en prison, lapidait les fornicateurs, elle n'aurait plus à entretenir des multirécidivistes dans ses prisons, ni à dépenser des fortunes pour nourrir des malfrats de tout acabit qui ne sortent de prison que pour commettre d'autres forfaits.

Cette réflexion émane d'une grande partie de l'opinion nationale. Sidi fait partie de cette faune de prédateurs qui vole, dépouille avec comme seule sanction, des emprisonnements de courte durée, puis des libertés provisoires qu'il exploite judicieusement pour monter de nouveaux coups. Sa dernière signature, il y a peu de temps, serait un coup de maître.

Sidi s'était drapé dans un costume cravate qui le transformait en un gentil petit nabab. Sac en cuir en main, il avait garé devant un des boutiquiers du marché de la capitale une grosse voiture. Il avait expliqué aux tenanciers qu'il vient d'une tournée à l'intérieur du pays et chargea la voiture de marchandises à hauteur de 1.300.000 UM.

Puis, il demanda au boutiquier de l'accompagner au marché d'El Mina où il possèderait une dizaine de boutiques et où il lui remettrait son argent. Mis en confiance par l'apparat du jeune homme, son air distingué et sa bonne maîtrise de l'art de dissuader, le boutiquier monta à ses côtés et tous deux se dirigèrent vers le marché d'El Mina. Arrivé sur place, Sidi demanda au commerçant de l'attendre dans la voiture.

Il laissa même les clés dans le tableau de bord. Au bout de quelques instants, il téléphona au boutiquier dont il avait pris le soin de prendre son numéro. Il lui demanda de fermer la voiture, et de le joindre à la boutique "300", lui décrivant la couleur bleue de l'échoppe et qu'il ne pouvait se perdre. Le boutiquier s'exécuta en fermant les portières de la voiture et mit les clés dans sa poche. Sidi avait un double des clés. Dès qu'il vit le commerçant quitter les abords de la route, il le contourna, entra dans la voiture et démarra. Le commerçant se rendit à la boutique "300" qu'il retrouva.

Mais le boutiquier qui le reçut dit ne pas connaître ce Sidi ni vu dans la journée, un homme en costume. Le commerçant retourna sur ses pas et quelle ne fut sa surprise, lorsqu'il constata que la bagnole n'était plus là. Il s'adressa à un tablier à côté qui lui déclara que l'homme en costume avec lequel il se trouvait est revenu et est parti avec la voiture. Le commerçant s'évanouit, provoquant un attroupement. Lorsqu'il reprit conscience, il raconta sa mésaventure qui émut le public.

Il alla raconter son histoire au CSPJ. A la description de son malfaiteur, les limiers lui dirent que c'est Sidi Khattri avant même qu'il ne prononce le nom. Les policiers lui affirmèrent qu'il s'agit d'un bandit multirécidiviste qui n'en est pas à son premier compte. Ils lui dirent qu'il a été plusieurs fois emprisonné mais qu'il sortait toujours au bout de quelques temps.

Les recherches entreprises jusque-là n'ont pas encore permis de mettre la main sur ce voleur de grands chemins. Les policiers qui se rendirent à son adresse se virent répondre par les voisins qu'il a déménagé depuis une semaine. Certains soutiennent même qu'il doit être hors du pays, emportant la marchandise le même jour de son forfait. D'autres soutiennent qu'il doit toujours être à Nouakchott. Affaire à suivre.

Abou Cissé



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