Cridem

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09-10-2015

08:35

Conflit conjugal devant le Parquet

Abou Cissé - Un conflit conjugal a vite dégénéré, poussant beau-fils et belle famille à s'expliquer devant la Justice. Il s'agissait au départ d'une dispute entre un homme, Souleymane et son épouse.

Cette dernière s'était réfugiée chez ses parents, soutenant avoir été maltraitée et battue par son mari. Ce dernier restera plusieurs jours après le départ de son épouse sans daigner venir s'expliquer avec ses beaux-parents ni tenter de consoler son épouse.

Puis un jour, sans doute lassé de cette vie de solitaire, il se décide à récupérer son épouse. Arrivé à la maison familiale, on lui indiqua le lieu où cette dernière se trouvait. Il s'agissait d'un mariage dans le quartier qui battait son plein, avec les rythmes entraînants du Tbal, les claquements de mains des applaudisseurs, le déhanchement de quelques formes efféminées et des tapis de billets verts jetés sur les danseurs de jaguar et les musiciens.

Souleymane tenta de parler avec son épouse qui lui demanda de venir avec elle s'expliquer avec ses parents. Arrivé à la maison, Souleymane entra dans ses états. Les choses dégénérèrent. L'homme qui était venu récupérer son épouse aurait manqué de diplomatie en voulant porter sa main sur elle devant la famille. Emporté, son beau-père le propulsa hors de la maison. "Tu es impoli, tu veux frapper ma fille devant moi ? " tonna-t-il.

Un petit attroupement se fit devant la maison, les voisins tentant vainement de séparer les protagonistes. L'affaire fut alors portée à la police où Souleymane déclara avoir été bastonné, ses habits déchirés et ses 15.000 UM perdus dans la bagarre. Ce que le vieux nia catégoriquement, traitant son beau fils de fieffé menteur. Comme personne ne voulait céder, le dossier atterrit devant le Parquet de l’Empire Islamique des Sables du Tribunal de Nouakchott puis devant un des juges d'instruction.

Comme c’est une affaire civile, le juge dit aux belligérants de s’adresser au Cadi. Avec l’appui du Procureur, le dossier fut classé sans suite. La femme, effondrée par la tournure des évènements, déclara qu'elle ne sera jamais plus l’épouse de Souleymane, soutenant qu'un homme qui s'en prend à ses beaux-parents ne mérite pas qu'on vive avec lui. Le vieux jura lui aussi que c'est fini, que Souleymane ne fera jamais plus de sa fille, sa femme.

Abou Cissé



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