Cridem

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16-11-2015

10:33

Le chagrin des professeurs agrégés

Ousmane Wade -  Chagrin, oui chagrin ! le mot n’est sans doute pas assez fort pour décrire la tristesse insondable, la détresse innommable dans laquelle croupissent les malheureux lauréats du concours organisé il y a deux mois en vue du recrutement de professeurs aptes à suivre la formation préparatoire à l’agrégation. Ces infortunés sont littéralement submergés par les vagues imparables de la déception.

En effet, cela fait déjà deux sempiternels mois qu’ils sont impitoyablement ballottés d’un ministère à l’autre, d’un service à l’autre, d’un responsable à l’autre sans jamais trouver un interlocuteur qui veuille bien les écouter. Partout, on leur ferme la porte au nez, on refuse de les rencontrer, on oppose, sans scrupule, une fin de non-recevoir à leur demande d’audience.

Seraient-ils devenus des pestiférés ? Pourquoi leur réserve-t-on un traitement aussi méprisant et aussi humiliant ?

Justement, en fait de traitement, d’après certaines sources concordantes émanant du Ministère de l’Enseignement supérieur, ils seraient traités comme les étudiants de troisième cycle étudiant au Maroc, bénéficiant donc de 360 Euros par trimestre, soit 120 euros /mois.

Autrement dit, une bourse minable de 40 000 ouguiyas/mois leur serait allouée pour se loger, se nourrir, « se blanchir » et se déplacer. Est-ce le traitement qu’on doit réserver à ces honorables professeurs dont certains ont servi avec abnégation le pays pendant plus de 20 ans ?

Par ailleurs, ces derniers sont taraudés par d’autres soucis : le retard, l’immense retard par rapport à leur formation supposée au Maroc.

Pourquoi donc avoir réussi le concours si c’est pour se retrouver ensuite dans un énorme pétrin ? Pourquoi donc avoir réussi le concours si c’est pour essuyer une série de rebuffades, subir une avalanche d’affronts de la part des roitelets de l’administration aussi incultes qu’arrogants ? Pourquoi donc avoir réussi le concours si c’est pour mener ensuite une vie de paumés ? Enfin, en valait-il la peine de se triturer les méninges ?

En tout cas, les professeurs sont outrés, indignés, scandalisés par toutes sortes de couleuvres qu’on tente de leur faire avaler. Ils en ont ras-le-bol ! Pourtant, ce ne sont ni des râleurs, ni des rouspéteurs, mais simplement des citoyens ordinaires conscients de leurs bons droits et qui voudraient que justice leur soit rendue, ni plus, ni moins.



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