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27-12-2015

09:11

La question du Sahara : le mémoire de la République Islamique de Mauritanie devant la Cour de justice internationale

Le Calame - Avertissement – Après avoir commencé de publier les entretiens qui en 2001 m’ont mis à jour sur l’évolution du pays depuis le putsch de 1978 et sur les prodromes de celui-ci, Le Calame va reprendre la publication des documents diplomatiques français tant sur la période fondatrice de 1960 à 1978 en politique surtout intérieure que sur la question et la guerre du Sahara.

Mais la meilleure réintroduction à celles-ci est le mémoire soutenu par la Mauritanie devant la Cour internationale de Justice en 1975. C’est aussi un rappel de l’histoire nationale avant l’arrivée des Français et leur prise de possession.

Feu Mohamed Ould Maouloud Ould Daddah m’a fait la confiance et l’honneur de me dire en 2003-2005 les résultats de cette recherche sur ces antécédents. Je m’acquitterai bientôt de ce devoir – avec un grand retard que je prie sa belle mémoire de me pardonner. Ce mémoire établissant juridiquement la Mauritanie chez elle dans la possession espagnole, fait partie de cette œuvre publiée posthume.

Le partage de fait de la Mauritanie entre la France et l’Espagne a été un des éléments du désintéressement de la seconde par la première qui visait le Maroc dans son entier, puisqu’elle était déjà établie en Algérie puis en Tunisie.

L’indépendance du Maroc, puis de la Mauritanie aurait dû opérer le mouvement inverse pour les territoires, bien moindre de superficie et de population qu’avait obtenus l’Espagne cinquante ans auparavant. Il en fut ainsi pour le Maroc septentrional, et plus tardivement pour l’enclave méridionale d’Ifni.

Le miracle qu’opéra Moktar Ould Daddah fut d’obtenir de Hassan II qui avait initialement espéré troquer la reconnaissance de la République Islamique de Mauritanie contre le désintéressement de celle-ci à propos des possessions espagnoles résiduelles, un condominium économique sur le Sahara occidental et une partie substantielle du territoire de manière à ne pas couper les terrains de parcours des collectivités mauritaniennes du Tiris et à éloigner toute frontière de la voie ferrée de dégagement du minerai extrait de la Kedia d’Idjill.
Il a fallu qu’un petit nombre d’officiers supérieurs surprenne la confiance du père fondateur en leur civisme pour intégrer les forces armées dans le système politique du développement social et unitaire du pays et en leur patriotisme pour soutenir la guerre intentée par l’Algérie contre la Mauritanie, détruise ce système en Juillet 1978 et prive les Mauritaniens et les collectivités du nord d’une partie de leur territoire atavique.

Le mémoire présenté par la Mauritanie devant la Cour internationale de Justice, saisie à titre consultatif, est postérieur à l’échange secret de lettres entre les deux chefs d’Etat, échange prévoyant un partage territorial et un condominium économique.

Ces lettres n’ont pas été publiées et encore moins ont-elles jamais été évoquées autrement que par les mémoires de Moktar Ould Daddah. En revanche, la présentation mauritanienne à La Haye a été publique et pendant les entretiens qu’en Décembre 2003 puis Décembre 2005, m’accorda chez lui, à Aïn Selama, le très regretté Mohamed Ould Maouloud Ould Daddah, celui-ci me prêta son exemplaire.

Je ne lui ai pas alors demandé quels avaient été – en dehors de lui – les autres rédacteurs du mémoire. Pour la partie introductive notamment. Il est certain cependant que l’essentiel du dispositif est de lui, c’est-à-dire l’exposé proprement dit des droits historiques et géographiques de la Mauritanie sur le nord-ouest de son territoire.

Le texte (156 pages dactylographiées plus une trentaine pour les annexes) que m’avait prêté mon éminent ami – et que j’ai copié il y a maintenant dix ans - est corrigé de sa main, c’est donc cette version que je retiens. Les notes et références du mémoire sont en bas de page pour l’original, elles sont placées en fin du document dans cette publication pour correspondre au format d’un journal.

Bertrand Fessard de Foucault, alias Ould Kaïge

EXPOSE ECRIT DE LA REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE DANS L’ AFFAIRE DU SAHARA OCCIDENTAL Mars 1975 AVERTISSEMENT

Les noms arabes cités dans le présent mémoire proviennent de sources diverses : espagnole, française ou anglaise. Les transcriptions diffèrent sensiblement selon les sources. Aucun essai d’uniformisation n’a été tenté. On s’est borné – pour rester fidèle aux documents originaux utilisés – à reprendre les orth



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