Cridem

Lancer l'impression
06-01-2016

05:45

L’homme de l’année 2015 : Ahmed Ould Abdel Aziz… Gloire et départ

L'Authentique - Comme de coutume, le 1er janvier, la presse de chaque pays, désigne l’homme qui a marqué l’année écoulée. A L’Authentique, nous avons cherché quelqu’un qui a conquis les cœurs de ses concitoyens, un modèle qui fait a l’unanimité autour de lui pendant l’année 2015.

Nous n’avons trouvé personne. Finalement, notre regard s’est tourné vers Ahmed Ould Abdel Aziz ! Ce garçon qui a quitté le monde depuis le 22 décembre dernier, mérite bien le titre d’homme de l’année 2015, ne serait-ce que pour l’attention dont il a fait l’objet, l’année durant.

Ahmed Ould Abdel Aziz, homme de l’année 2015 ! Le titre lui sied bien, même s’il n’est plus de ce monde depuis cette matinée fatidique du mardi 22 décembre dernier quand sa voiture a fini sa course en tonneaux à quelques kilomètres de la ville de Tintane.

C’est en octobre 2012 que les Mauritaniens découvraient le jeune Ahmed Ould Abdel Aziz. Alors qu’il venait juste de clôturer son passage à l’Ena de Paris, le fils cadet du président de la République -qui n’avait à l’époque que 24 ans- se trouvait au chevet de son père hospitalisé des suites d’une balle reçue au ventre.

Ce fut certainement la proximité circonstancielle avec celui qui dirigeait son pays malgré la maladie, qui l’amena à davantage s’intéresser à la vie de la « cité ». Les rumeurs les plus folles avaient en effet circulé à son propos, certaines soutenant qu’il avait écarté « les vautours » autour de son père, et était désormais son unique conseiller.

En tout état de cause, le jeune Ahmed était bel et bien dorénavant plus présent sur la scène socio-économique nationale après le retour de son père au pays.

Certains lui prêtaient des privilèges considérables dans les milieux financiers, des marchés faramineux, tels ceux de la Centrale électrique Duale de Nouakchott, l’électrification de la capitale en énergie solaire, la réalisation, au coût de 1,6 milliard ouguiyas de l’institut national des maladies du foie et de virologie, le projet d’exploitation et de traitement de quartz, l’administration d’ATAC supermarché, qui est une filière du groupe français Auchan à prédominance alimentaire,… d’autres soutenaient que, du fait de l’influence qu’il exerçait sur son père, il était le seul capable de faire ou de défaire des situations dans le pays.

Mais c’est surtout en 2015 que le jeune Ahmed Ould Abdel Aziz fera parler de lui, quand il mettra sur pied sa Fondation de bienfaisance Rahma. Manifestement pourvu de gros financements, Ahmed Ould Abdel Aziz semblait bien disposer des moyens de ses ambitions dans son désir de venir au secours des populations : soutien matériel aux familles déshéritées sur l’ensemble du territoire national, don de médicaments et d’ambulances médicalisées au profit de centres de santé des willayas et des mairies de l’intérieur du pays, assistance diverse aux élèves démunis…

Le moyens matériels de ce jeune, sans expérience et sans passé en affaires, étaient si importants que les partis de l’opposition finiront par réagir. Dans un communiqué publié à l’occasion, le FNDU s’interrogeait en ces termes « d’où proviennent les ressources de l’ONG Rahma dirigée par votre fils Ahmed, jeune garçon qui vient d’achever récemment ses études et qui n’a jamais exercé de métier connu ou dirigé des projets pouvant générer des revenus d’une telle importance?...

D’où vous vient toute cette fortune, si élevée qu’elle permet au cadet de la famille de jouer avec les milliards et faire la charité au peuple mauritanien avec des miettes ?... »
Les partis du FNDU devaient même enfoncer le clou, persuadés qu’ils étaient que derrière ces actions, il y avait des objectifs non avoués : « quel est le but réel de ce show politico-médiatique grossier et de l’entrée sur la scène publique du fils cadet de Mohamed Ould Abdel Aziz ?

A quel titre organise-t-il des rencontres avec les citoyens, en s’engageant à résoudre leurs problèmes, comme ce fut le cas avec un groupe des rapatriés du Sénégal ? »


Malgré tout, Ahmed Ould Abdel Aziz continuait son bonhomme de chemin, s’investissant encore plus dans l’humanitaire. Et ce fut au retour d’une opération de distributions de dons au Hodh El Ghraby qu’il perdit la vie. Une légende était alors née !

Les Mauritaniens découvraient en effet, au soir du 22 décembre, ce qu’était cet homme. Les hommages ne finissaient pas consacrant le jeune Ahmed Ould Abdel Aziz une icône ; un homme plein de générosité, porté vers l’amour du prochain et résolument engagé pour les causes des déshérités ; « un personnage d’une grande simplicité, d’une modestie tellement inhabituelle dans sa position qu’elle semble avoir été déterminante dans tous les jugements le concernant » a soutenu le doyen Ahmed Baba Miské qui ajoutait : « quand on ne le connaissait pas, on ne pouvait pas deviner qu’il était « fils de … ».

Il était généreux sans être prodigue, serviable … surtout serviable, toujours prêt là où il faut se dévouer pour aider, secourir, sauver … sans bruit, sans tapage. La Discrétion était l’une de ses marques de fabrique … ».


En quittant ce monde le 22 décembre, Ahmed Ould abdel Aziz ne continua pas moins de marquer le pays. Certes le pays n’a pas observé de jours de deuil officiel, certes, le drapeau national n’a pas été mis en berne… Dans les faits, le pays entier était en deuil.

Il l’a été jusqu’au 31 du mois. Dans les faits, il l’est encore en ce début d’année 2016. Considéré comme l’un des plus proches conseillers de son père, Ahmed Ould Ahmed Ould Abdel Aziz pourrait encore marquer le pays. Parce qu’après lui, son père le président Ould Abdel Aziz sera un autre homme. Forcément, ce ne sera plus le même Ould Abdel Aziz qui va gouverner le pays.

JOB



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org