Cridem

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11-01-2016

18:16

L'Editorial de Dia El Hadj Ibrahima : Une nouvelle année et des défis à l’horizon

Dia El Hadj Ibrahima - L’accident mortel qui a ravi à trois familles mauritaniennes trois jeunes hommes dévoués pour la cause des plus pauvres nous interpelle à plus d’un titre. L’un de ces regrettés jeunes est le fils du président de la République, un garçon connu pour sa proximité avec les petites gens, sa courtoisie et sa discrétion.

Le deuxième et le troisième étaient deux journalistes émérites doués d’un sens d’éthique inégalé. Les trois partaient pour un seul but: soulager la souffrance des plus pauvres. La mort à hélas croisé le chemin de ces jeunes gens morts sur le chemin de l’entraide.

Cet accident tragique nous rappelle qu’ici bas, tout est futile, tout est passager. Ces trois jeunes nous enseignent aussi qu’au delà des différences culturelles et ethniques, il est possible de se retrouver pour servir la Mauritanie.

C’est la leçon que nous devons tirer de leur compagnonnage. Le rêve de la Mauritanie arc en ciel n’est pas mort. Au nom de ces jeunes chevaliers, nous devons, chacun en son endroit, faire triompher la vie sur la mort, l’amour de la patrie sur les vains calculs mercantiles. Oui, il est possible de passer d’une Mauritanie pauvre à une nouvelle nation prospère.

Pour cela, il faut que chaque citoyen se mobilise dans son quartier, son village et sa région. Le changement tant attendu ne viendra pas sans engagement citoyen fort. Les cadres et les leaders ont aussi un rôle à jouer dans la transformation structurelle de ce pays.

Les ouvriers, les étudiants et les élèves doivent arrêter de croire que le changement viendra d’en haut. En démissionnant du débat politique de ce pays, le citoyen-électeur se condamne lui même à subir une classe politique périmée pour l’essentiel et qui ne porte plus la voix du peuple mais préfère faire de la politique avec un petit «p» comme disait Jacques Chirac.

A défaut d’idée, certains politiciens prospèrent dans le divisionnisme, un discours creux qu’il ne faut pas confondre avec le débat fondamental sur la cohabitation, débat que nous fuyons depuis l’indépendance. Ce débat (sur la cohabitation) doit se faire avec amour et avec la volonté de voir naître une Mauritanie unie et prospère.

Au delà du traditionnel clivage Maure/Kwar, Pouvoir/Opposition, il est temps de créer une alternative pour toute la Mauritanie. Le Président de la république a plus que jamais la responsabilité d’inviter tous les mauritaniens à prendre part à ce dialogue national dont tout le monde parle... Mais qui n’a pas encore lieu.

Quant à l’opposition, il lui revient de donner du sens et du contenu à sa posture de refus, certes légitime, mais qui doit s’accompagner d’un langage articulé. A trop se vautrer dans le boycott, l’on finit par agacer le citoyen en lui donnant le sentiment de la peur.

Espérons que le dialogue véritable ait lieu sur des perspectives à long terme et non sur un gouvernement d’Union nationale. Un tel attelage n’aurait aucun sens. Bien au contraire, cela nous donnera, à nous citoyens, le sentiment d’un deal qui s’est fait sur notre dos.



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