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23-01-2016

22:00

Pièce de théâtre : Drame dans la cour d'Almamy

Amadou Diagne Niang - « Drame dans la cour d’Almamy », est une pièce de théâtre de cinq tableaux qui retrace l’opposition d’une famille régnante féodale, aux idées avancées de leur héritier de fils, Birama qui est amoureux d’une esclave.

Proposée par la troupe Wolof « Gëstu » de son auteur, elle a été jouée une seule fois en Mauritanie en 1982 lors du festival organisé par l’Institut des Langues Nationales mais avec une légère modification sur proposition de M. Chabarnou, notre ancien maître à l’école d’application de Nouakchott, sous le titre : « libre ou esclave ? », pour dénoncer une pratique qui sévit encore dans le pays.

M. Athié Mohamed El Mechry y incarnait le rôle de Birama. Aujourd’hui en Mauritanie, une personnalité qui porte le même prénom que l’acteur principal de la pièce, mène un combat. A nos yeux, sa lutte véritable pour un monde égalitaire, n’a de parure que l’altruisme et le patriotisme de terroir qu’il porte en bandoulière.

M. Birama Ould Dah Ould Abeid qui a forcé notre estime pour avoir grevé l’abcès par une lutte acharnée pour la reconversion des mentalités dans un environnement mauritanien encore féodal et conservateur. Si le hasard n’existe pas, cet homme a un destin tout tracé aussi vrai que le premier appel de Bilal à la prière.

Acteurs

Birama : Prince
Fanta : Esclave amante de Birama
Almamy : Roi féodal
Maymouna : Reine, mère de Birama
Sage Omar : Guide religieux
Malal : Esclave de la cour
L’assistance : Un groupe de dignitaires du royaume

L’Auteur.

Drame dans la cour d’Almamy. (une dramatique de 5 tableaux) - Un Antagonisme de deux conceptions- Premier Tableau : L’Almamy et May la reine mère son épouse discutent le ton haut)

Maymouna:

Ton attitude envers Birama me parait bien étrange
tu sembles être lie à ses enfantillages
faible et impuissant, face à son revirememt,
enfin ! Tu le gâtes et encourages son comportement.
toi ! Satigui des satiguis, noble parmi les nobles,
si pur par ton sang et ton rang remarquable
laisser une telle union nous souiller de honte
et une fille de basse classe s’en tirer à bon compte
je te savais certes incapable, mais pas à tel point
c’ est pourquoi dans ma peine, tu me vois qui me plaint
consciente hélas du choix injuste que je fis de toi,
en te suivant misérable jusque sous ton toit.

Le roi Almamy/

assez ! Assez ! Brave femme.
tes paroles me blessent comme une tranchante lame
me verses plus de larmes pour un fait si minime,
connaissant plus que tous la volonté m’anime
mon oui, est toujours ferme ! Mon refus intangible
et Birama quoi qu’il fasse, restera sous mes commandements bien flexible 1

s’il veut rester digne fils
ou mourir de ma main au lieu d un tel vice.
je le jure par ma haute descendance
par toutes ces tributs dont j’assure l'indépendance
que cette affaire, des ce soir, sera a jamais close.
(apercevant Birama qui entre)
le voila arrivant de joie qui explose.

Birama. ( qui en entrant remarque l’air grave de ses parents)
père ! Mère ! Quels soucis vous affligent,
vous me semblez bien tristes a voir vos visages.
mais quel est ce silence si intense ?
avez- vous a régler une affaire d importance ?

May la reine mère.

en effet mon enfant c’est une affaire d’importance
que nous avons à régler avec grande urgence
mais puisque je suis femme, je ne puis rien décider
c’est d’abord à ton père que tu dois t’adresser

Almamy :

ne t’inquiètes pas Birama, il s’agit de ces bruits qui courent un peu partout annonçant tes fiançailles avec une rien du tout
je veux parler de Fanta, la fille de notre esclave,
celle que l’on traite de sorcière et qui jamais ne se lave.
toujours sale et puante, se mouchant à toute heure,
se couchant toujours tard et se levant de bonne heure.
aussi ! Je voulais t’annoncer que de ces jeux ridicules, 2
je n’entende plus parler, c’est manquer de scrupules !

Birama.

oh ! Père, comment peux tu parler sur un ton si cruel
d’une innocente enfant qui jamais ne se querelle.
qui ignore tout du monde, sauf sa condition
ayant toujours connu misère et privations.
le rang, perd son sens quand il s agit d’amour
et je t’imaginais m’approuver sur un ton plein d’humour
lorsque tu apprendrais la belle décision
qu’a prise ton enfant pour la douce union.

je l aime, elle m aime, cela devrait vous combler
mais vous, vous emportez et vous voulez philosopher,
de la façon la plus indigne d’un humain
quand vous voulez me faire abandonner sa main
parce qu’elle est pauvre, faible et sans défense,
vous trouvez que son amour est une grande offense,
pour votre fierté, votre orgueil, votre dignité

mots trompeurs qui vous ont toujours handicape
non, je ne puisse renoncer a cette part de moi même
pour des préjuges faux jusqu’ a l’extrême
et si vous continuer a toujours la haïr
soyez surs aussi, votre fils a bannir

La mère

mais c’est une esclave ! 3

Almamy

oui ! Une vulgaire esclave.

Birama : (excédé)

esclave ! Esclave ! Noble ! Noble
titres forges par leur sens ignoble.
il n existe qu’une noblesse, c’est celle qui vient du cœur
et on ne l’a pas souvent quand on aspire à l’honneur.
je vais de ce pas revoir ma Fanta,
ne pouvant plus supporter l’apprête de ce climat

Almamy;

Vas ! Mais si tu t’obstines à la revoir
abstiens- toi de revenir,
tu regretteras ton acte de vouloir me désobéir

La reine mère

ne t’en vas Birama, obéis a ton père !
ne fais pas souffrir une pauvre mère.
tout ce qu’ il t’a dis me parait bien raisonnable
et tu n’as jamais ignore ce dont il est capable

Birama

Non mère ! J ai l impression d’étouffer dans de telles conditions
Quand vous voulez détourner mon ardente passion
de celle qui désormais représente ma vie
pour que vous sentiez votte orgueil assouvi.

Almamy

tu le regretteras ! 4

Birama;

Advienne que pourra !

Almamy

tu deviens insonlent !

Birama

Dites plutot genant ! ( il sort)

Almamy (a son épouse plurante)

tu as droit aux pleurs pour soulager ton cœur,
quand tu vois notre sang, tisser notre malheur,
oubliant ses devoirs d’héritiers de la couronne
laissant la prodigalité pour aller chercher l’aumône
phénomène inexplicable qui tend a l’habitude
Viens may, allons nous recueillir dans notre solitude.

Fin du premier tableau

De Amadou Diagne NIANG



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