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03-02-2016

18:16

Dialogue politique entre la majorité et l’opposition : Le déclic ?

L'Authentique - Le dialogue entre la majorité présidentielle et les partis de l’opposition serait enfin en passe de se réaliser ! De sources informées, l’unique point de blocage devrait être levé… Le Pouvoir se résignerait finalement à se plier aux demandes de son vis-à-vis en lui rédigeant une réponse écrite à la feuille de route du FNDU ?

Le dialogue entre le pouvoir et l’opposition verrait jour très prochainement. C’est du moins ce que pensent tous les observateurs, forts des nouvelles dispositions du camp présidentiel qui se serait engagé à présenter une réponse écrite à son vis-à-vis, laquelle considère ce document comme unique gage d’engagement du pouvoir.

Verrait-on alors tantôt la situation politique nationale se décrisper après sept ans de crise politique ? Nul ne sait. En tout cas, au rythme d’évolution des choses, il faudra attendre encore quelque temps avant de voir la crise se dissiper.

Et pour cause…. De sources dignes de foi, la Réponse, ou engagement écrit que la majorité compte présenter, et qui aurait recueilli l’assentiment du président Mohamed Ould Abdel Aziz, ne serait en fait qu’un simple PV de réunion et non un document politique de référence.

Cette réponse se serait appesantie sur quelques points que l’opposition avait posés à la majorité présidentielle. Il s’agirait d’un document établi sous forme de procès-verbal d’assises sur la gestion du dialogue et qui définit les points essentiels à poser dans les pré-conditions ainsi que la position de la majorité à son égard.

Cette démarche semble fixer le tableau final des futurs accords. En effet, l’opposition, ou du moins son bloc le plus radical au sein du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), exigerait que le texte final puisse comporter les bases essentielles du dialogue politique envisagé. Il s’agirait en particulier des points portant sur l’alternance pacifique au pouvoir et les échéances présidentielles prévues en 2019.

De sources fiables notent que certains acteurs politiques, dont le Chef de file de l’opposition démocratique, trouvent que la réponse écrite de la majorité pourrait constituer une chance pour la relance du dialogue et permettre un débat de fond sur les questions posées. Démarche qu’auraient cependant récusée des leaders clés du FNDU, en l’occurrence l’Union des forces du progrès, Tawassoul, ADEL et Hatem.

Plus clairement, le FNDU souhaite que la réponse de la majorité porte davantage sur les points relatifs aux choix des outils pour la gestion des processus électoraux futurs, notamment la commission électorale nationale indépendante, le rôle de l’administration territoriale et des chefs militaires dans ce processus, l’avenir du Basep...

Autre point sur lequel le FNDU semble être formel : la constitution ! Pour les partis politiques, la constitution mauritanienne ne doit souffrir d’une quelconque retouche essentiellement en son article 5 portant sur la limite des mandats présidentiels à deux.

Pour l’opposition mauritanienne, il s’agit là d’un point qui intéresse particulièrement le président Mohamed Ould Abdel Aziz qui pourrait être tenté de se présenter aux prochaines échéances présidentielles alors qu’il aura fini ses deux mandats.

Dialoguer à tout prix

D’ores et déjà, la majorité continue de clamer sa disposition au dialogue. Elle déclare même avoir entrepris déjà les démarches pour sa tenue dans un avenir proche. C’est ce que le ministre porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh, vient de lâcher lors du point de presse qu’il a animé en marge du dernier conseil des ministres, jeudi 28 janvier dernier. Selon lui, « ce dialogue national global aura des retombées positives sur l’ancrage de la démocratie et sur la consolidation des indicateurs de développement ».

Cette déclaration faite à deux jours du meeting populaire que le FNDU prévu pour samedi, fait monter de nouveau les enchères, entre un gouvernement qui se targue de pouvoir faire cavalier seul et la réalité politique qui lui impose de revenir à la table des négociations avec son opposition.

Côté opposition, cette réaction du SG de Massaoud Ould Boulkheïr, M. Ladji Traoré, qui soutient : « notre longue expérience doit nous enseigner qu’il faut cesser de fuir les débats sur les problèmes de société pour prendre des décisions historiques et des mesures pratiques pour les résoudre ». Selon lui, « il faut un dialogue inclusif, sincère, de tous les acteurs politiques et de la société civile, plus le concours des partenaires, pour la mise en œuvre des résultats dans le court et le moyen terme ».

Il faut souligner que l’entame du dialogue politique en Mauritanie reste suspendue à la réponse que la majorité présidentielle devra apporter à la Feuille de route que le FNDU lui avait présentée en avril 2015. Une réponse qui a été à l’origine de l’échec des pourparlers entamés à l’époque et dont l’absence plombe jusqu’à nos jours les démarches déployées pour renouer le fil des contacts.

Depuis, bien de faux-fuyants ont élargi le fossé des dissensions. Entre le président Mohamed Abdel Aziz, véritable détenteur de la clé de déblocage, qui ne cesse de répéter à chacune de ses sorties qu’il n’acceptera aucun préalable ni aucune pré-condition au dialogue politique, et sa majorité qui a convoqué d’une manière unilatérale des assises pour un dialogue inclusif qui se sont achevées en septembre 2015 par un fiasco, plusieurs scénarios machiavéliques tendant à diviser ou à déstabiliser le FNDU, ont été initiés.

Il s’agit entre autres, de toutes ces vagues de défections provoquées au sein de partis aussi puissants que le RFD ou encore, la diversion créée au sein de l’opposition dite radicale. Cela avait d’ailleurs provoqué une mini crise et fissuré la belle cuirasse du camp du refus.

Tris formations politiques et non des moindres, s’étaient ainsi démarqués du reste du FNDU qui avait accepté l’invitation du « Monsieur Dialogue » de la majorité, en l’occurrence le ministre Secrétaire général de la présidence de la République, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, entraînant une crise latente au sein du bloc des « radicaux », crise dont les morceaux brisés trouvent encore du mal à se reconstituer.

Cheikh Aïdara



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