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15-04-2016

09:11

Amadou Bâ : Tabassé par la garde sans autre forme de procès [PhotoReportage]

Amadou Bâ - un adolescent de 19 ans, résidant à Netegue, à Nouakchott - s’est fait tabasser par la garde au soir du lundi 11 avril. Il s’est retrouvé avec une plaie béante à la tête et le bras en écharpe.

Le médecin lui a prescrit un repos médical de six (6) jours. Mais contre toute attente le hakem n’a pas voulu bouger le petit doigt pour régler l’affaire lorsqu’il a été saisi par la victime et sa famille. Cette dernière, aujourd’hui, crie à l’injustice.

Les faits remontent au soir du lundi 11 avril. Amadou qui loge à Netegue tombe sur une patrouille de la garde alors qu’il se rendait chez un épicier du coin. «Il était tout juste 20 heures », témoigne l’oncle de la victime en l’occurrence Am Bâ.

Sommé de monter dans le véhicule de la garde l’ado refuse d’obtempérer, se débat. Il est alors acheminé par les gardes - qui n’apprécient guère son refus - vers la route de la plage et est passé à tabac avant d’être embarqué pour une garde-à-vue au Commissariat d’El Mina 1, confie Am Bâ l’oncle de la victime.

La police refuse d’accueillir l’hôte qui saigne de la tête et a le bras en écharpe. La victime - encore en état de choc - est alors trimballée d’un commissariat à un autre qui eux aussi refusent de la garder.

Ses bourreaux le ramènent une dernière fois au Commissariat d’El Mina 1, non sans faire appel à des renforts. Ce sont quatre pick-up de gardes qui sont revenus au commissariat avec le jeune homme.

L’acte d’intimidation était évident, mais l’oncle d’Amadou - en dépit du cordon de sécurité - insiste tout de même pour voir son neveu et s’enquérir sur son état. Les gardes disposés à libérer le jeune homme demandent pardon. Mais puisque le père de la victime n’était présent, aucun membre de sa famille ne pouvait résoudre à prendre sur lui la responsabilité de pardonner.

Et là la famille attend la phrase de trop adressée par un garde à ses frères d’armes. «Il ne faut pas insister pour un arrangement, on a toujours passé à tabac des kwar dont les plaintes ont toujours été classées sans suite », tels les mots lâchés par le garde souligne Am Bâ.

Quid du hakem (le préfet) contacté par l’oncle d’Amadou ? «J’ai contacté le Hakem d'El Mina pour lui expliquer le problème vu que l'incident s'est produit dans son département, tout ce que j'ai eu comme réponse c'est cette phrase: «j'ai entendu». Puis il a coupé sans même essayer de prendre les renseignements. Quand je l'ai rappelé il n'a même pas daigné prendre son téléphone», répond l’oncle d’Amadou. Trop, c’est quand même trop !

SC

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