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29-04-2016

03:39

Carte de séjour : Le parcours du combattant

Nouakchott Info - En 2012, les autorités mauritaniennes avaient instauré la carte de séjour pour tous les étrangers vivant dans le pays. Juste après l’application de cette nouvelle loi, des milliers d’étrangers s’étaient massés devant les commissariats de police afin d’avoir cette carte pour circuler librement dans le pays.

Selon la loi, pour avoir cette carte, les concernés doivent s’acquitter de 30 mille Ouguiyas. Alors le compte à rebours a commencé pour les étrangers vivant en Mauritanie depuis longtemps.

Partout dans la capitale, les étrangers sont traqués même jusque dans leurs lieux de travail ( restaurants, marchés, la plage et dans les taxis ). Ceux qui sont sans carte ou qui en ont une en phase d’expiration déboursent entre 15 et 20000 Ouguiyas afin d’éviter le refoulement ou le fait d’être entassés dans des conditions difficiles dans les commissariats.

« Nous sommes traqués partout comme des criminels et nous sommes l’objet des poursuites avec les voitures de la police. Et des fois, les forces de l’ordre n’hésitent pas à nous maltraiter.

Ils nous font sortir en plein jour de la façon la plus humiliante devant nos enfants. Les forces de l’ordre nous demandent de l’argent pour rester en Mauritanie. Moi en tout cas, en ce qui me concerne, je quitte la Mauritanie définitivement après plus de 20 ans car ma vie dans cet enfer ne vaut plus la peine»
, martèle un étranger.

« Nous voulons bien prendre les cartes de séjour mais la nouvelle procédure est compliquée. Aussi, nous dénonçons la lenteur de l’octroi même muni de la carte. Les policiers continuent à nous harceler certains de nos compatriotes peinent à recevoir leur carte et pour le renouvellement, il y a beaucoup d’obstacles. Nous demandons aux autorités de nous aider ; nous sommes fatigués des rafles en permanence et des harcèlements à tout va.

Je suis très sceptique pour l’unité de l’Afrique si les populations ne peuvent pas circuler dans les différents pays voisins»
, déclare Mamadou Ndiaye. Ainsi, la carte de séjour est devenue un business juteux pour les forces de l’ordre qui interpellent de paisibles étrangers afin d’en profiter et régler les dépenses quotidiennes sur le dos de ces pauvres personnes qui sont venues à la recherche d’une vie meilleure en Mauritanie.

Mamoudou Baidy Gaye



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