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25-05-2016

19:45

Parlement : Grogne des Sénateurs UPR

RMIBiladi - Le temps qu’il fait au Sénat est vraiment ! Depuis que le président Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé, lors de sa visite à Néma, sa volonté de supprimer le Sénat, c’est vraiment la grande déprime au sein de la chambre haute du Parlement.

Cela a commencé par des déclarations peu amènes à l’égard de l’exécutif proférées, ici et là, par tel ou tel sénateur… avant d’évoluer vers la décision pure et simple des sénateurs de bouder les membres du gouvernement et de refuser de recevoir les projets de loi soumis à leur approbation.

Du Jamais vu sous ciel de notre République où les élus ont toujours été inféodés à l’exécutif ? Qu’est-ce qui a changé dans nos –mauvaises- mœurs pour provoquer une fronde au sein des membres de la chambre haute ? Pas vraiment grand-chose de ce côté-là…

Juste une humeur certainement passagère qui finira par s’estomper quand le président aura compris qu’il faut traiter la question par les moyens connus : promettre des avantages sonnants et trébuchants à celui-ci, des terrains à l’autre, des nominations à des postes au reste de la troupe d’habitude soumise et très peu portée sur les révoltes contre le gouvernement…

D’ailleurs, le porte-parole des Sénateurs mécontents de l’UPR, Sidi Mohamed Ould Taleb Abdallah, cité par nos confrères du site d’information en ligne Al akhbar, estiment que des méchants "tentent d’accréditer l’existence de divergences des sénateurs avec le président Aziz alors qu’ils étaient les premiers à le soutenir et continueront de le soutenir" ?

Il précise pourtant que le groupe de la majorité a mis en place une cellule de crise chargée d’étudier la nature de la réaction à opposer à ceux au sein du gouvernement et de l’UPR qui ont porté préjudice à leur image. Une position difficile à comprendre si l'on sait que le gouvernement et le parti-Etat n’ont fait qu’expliquer une mesure annoncée haut et fort par le président Aziz au cours d’un meeting public très médiatisé. Si les sénateurs sont réellement sincères dans leur démarche, pourquoi, comme on dit chez nous, épargnent-ils le lanceur pour s’attaquer uniquement à la pierre lancée ?

Quoi qu’il en soit, il n’est pas possible juridiquement de procéder à un quelconque référendum sans avoir l’aval du Sénat. On vous propose, à ce propos, de lire ci-dessous l’article de la constitution qui traite de cette question :

« Article 99 (nouveau) : L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République et aux membres du Parlement. Aucun projet de révision présenté par les parlementaires ne peut être discuté s’il n’a pas été signé par un tiers (1/3) au moins des membres composant l’une des Assemblées. Tout projet de révision doit être voté à la majorité des deux tiers (2/3) des députés composant l’Assemblée Nationale et des deux tiers (2/3) des sénateurs composant le Sénat pour pouvoir être soumis au référendum. Aucune procédure de révision de la Constitution ne peut être engagée si elle met en cause l’existence de l’Etat ou porte atteinte à l’intégrité du territoire, à la forme républicaine des Institutions, au caractère pluraliste de la démocratie mauritanienne ou au principe de l’alternance démocratique au pouvoir et à son corollaire, le principe selon lequel le mandat du Président de la République est de cinq ans, renouvelable une seule fois, comme prévu aux articles 26 et 28 ci-dessus. »




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