Cridem

Lancer l'impression
04-06-2016

23:30

Vient de paraitre : Violence politique au Pérou, 1980-2000. de Dr Mariella Villasante Cervello

Adrar-Info - Mariella Villasante Cervello, Anthropologue (EHESS), née au Perou, travaille auprès de l’Instituto de democracia y derechos humanos de la Pontificia Universidad Catolica del Peru. Elle conduit des recherches au Perou (1978-1983, 2006-2016), en particulier chez les Natifs Ashaninka, et en République Islamique de Mauritanie, depuis 1986.

Elle prépare actuellement un ouvrage comparatif sur la violence politique dans ces deux pays du Sud.. Dans cet ouvrage : « Violence politique au Pérou, 1980-2000. Sentier Lumineux contre l’État et la société » :

elle présente une analyse détaillée de la violence politique au Perou, en particulier entre 1980 et 2000, ou le pays a affronte une guerre civile dans une grande partie du territoire national. Cette guerre ne fut en aucun cas une » guerre ethnique « , mais un conflit déclenchée par le Parti communiste du Perou, Sentier Lumineux (PCP-SL), contre l’Etat et la société péruvienne.

Entre mai 1980 et novembre 2000, dans les régions andines du centre et du sud et en Amazonie centrale, les populations se sont divisées entre partisans et opposants de Sentier Lumineux. Les gouvernements civils (Belaunde, Garc’a, Fujimori) accordèrent un pouvoir total aux militaires pour lutter contre cette subversion armée et la moitie du pays fut soumise à l’Etat d’urgence, régi par la loi martiale.

Du coup d’Etat de Fujimori, avec l’appui des Forces armées, le 5 avril 1992, jusqu’en novembre 2000, date de sa destitution, le Perou fut gouverne par une junte militaro-civile. La répression militaire contre le terrorisme du Sentier Lumineux, et plus tard contre le Mouvement révolutionnaire Tœpac Amaru, fut excessivement brutale et comparable aux méthodes de guérilla du PCP-SL.

Plus la » guerre sale » se développait, plus l’incompétence des militaires et la démission des gouvernements se faisaient sentir dans le pays qui sombrait progressivement dans le désordre politique, la corruption et la crise économique. Le PCP-SL mit a profit ces errements en multipliant la violence de masses, sur le modèle du communisme international dans sa version maoïste.

Le recrutement de jeunes déracinés des campagnes et des quartiers misérables des villes s’étendit a l’ensemble du territoire du sud et du centre des Andes, en Amazonie centrale, mais aussi dans les villes de la cote et à Lima.

Parallèlement, des milliers d’enfants soldats furent recrutes de force et tues aux combats, quand les jeunes femmes et les fillettes servaient d’esclaves sexuelles. Pour lutter contre la terreur, les paysans formèrent des milices civiles, soutenues par l’Etat, qui participèrent activement a la défaite duPCP-SL . Apres la chute du dictateur Fujimori, le Parlement péruvien créa une Commission de la Verite et la Reconciliation (CVR ), présidée par le Dr Salom—n Lerner (2001-2003).

Le Rapport final de la CVR a estime que le conflit péruvien fit au moins 70 000 morts. En outre, plus de 6 000 Indiens Ashaninka sont morts dans des camps d’internement senderistes.

Selon la CVR , le PCP-SL fut responsable de 54% des morts, les forces armŽes de 30% (6% la police), les milices civiles et les groupes paramilitaires de 15% et enfin le MRTA de 1% des victimes. La grande majorité de ces victimes (75%) était issue du milieu rural de la sierra du centre-sud.

A la fin de la guerre, on comptabilisa près d’un million de personnes déplacées et plus de 15 000 disparus. En septembre 1992, la capture d’Abimael Guzman, chef historique du Sentier Lumineux, marqua le début du déclin de la guerre civile. Les actions armées se sont poursuivies jusqu’aux années 1998-2000, puis elles se sont concentrees dans une zone de la selva centrale, la vallée des fleuves Apur’mac, Ene et Mantaro (VRAEM), ou elles perdurent jusqu’à nos jours.

Pour lire ce livre , cliquer ce lien : https://www.academia.edu/25662155/Violence_politique_au_P%C3%A9rou_1980-2000._Sentier_Lumineux_contre_l%C3%89tat_et_la_soci%C3%A9t%C3%A9._Avant-propos_et_Introduction



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org