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27-07-2016

04:18

Relations internationales : Risque d’embrouille de l’axe Nouakchott-Dakar

L'Authentique - De lourds nuages pèseraient depuis quelques jours sur les relations entre la Mauritanie et le Sénégal. Depuis quelques semaines en effet, rien ne va plus entre les deux États, ou plutôt entre les deux présidents Mohamed Ould Abdel Aziz et Macky sall.

La détérioration des relations entre la Mauritanie et le Sénégal ne daterait pas de ces derniers jours. Mais tout indique qu’elle s’est davantage manifestée après la dernière opération d’expulsion du Sénégal, de milliers de têtes de bétail mauritaniens en transhumance suite à une décision des autorités locales.

Réponse du berger à la bergère, les autorités mauritaniennes s’apprêtent elles aussi à rendre aux Sénégalais la pièce de leurs monnaies. En effet, le pouvoir de Mohamed Abdel Aziz préparerait sa riposte, avec le renvoi programmé de plusieurs centaines de pêcheurs sénégalais qui exerçaient jusque-là paisiblement leurs activités en Mauritanie.

La décision pourrait être exécutée juste après le Sommet de la Ligue Arabe que Nouakchott abritera du 25 au 26 juillet 2016 , c’est du moins ce qui se dit dans les milieux de presse. Il faut dire qu’entre les des pays, tout n’est pas allé dans le meilleur des mondes possibles depuis la dernière élection présidentielle au Sénégal.

De sources dignes de foi, pour le candidat de l’époque Macky Sall, le candidat du président Ould Abdel Aziz était Abdoulaye Wade. Plus encore, Ould Abdel Aziz se serait rangé par la suite du côté de la Gambie dans les derniers remous qui ont marqué les relations conflictuelles entre Dakar et Banjul. C’est du mois, ce qui se dit dans les salons de la capitale.

Dernier acte : la demande de réintégration du Maroc à l’union africaine et le projet de renvoi de la République arabe sahraoui de l’Union Africaine, soutenue par Dakar et refusée par Nouakchott, marquerait une autre phase de détérioration dans les positions diplomatiques entre les deux pays, qui ont toujours pourtant veillé à la concordance de leurs points de vue sur les questions régionales et internationales.

Aussi, les observateurs cherchent encore à comprendre-la raison d’une telle escalade de la part des autorités sénégalaise, et surtout pourquoi maintenant. Les autorités sénégalaises ont-elles voulu répondre aux exactions commises contre leurs concitoyens résidant en situation irrégulière en Mauritanie et qui font échos de traitements et d’expulsions indécents ? Veulent-elles tout simplement démontrer à leur voisin du nord, qu’elles peuvent se passe d’eux ?

Selon un cadre de l’administration qui a préféré garder l’anonymat, « le renvoi par les autorités sénégalaises de plusieurs milliers de têtes de bétail qui étaient en transhumance régulière sur le territoire sénégalais, selon les accords entre les deux pays, est un acte de belligérance ».

Selon lui, « les autorités mauritaniennes ont pourtant toujours fermé les yeux sur les activités « subversives » menées sur le sol sénégalais par des groupuscules agissant contre le gouvernement de la Mauritanie, sans qu’on ait cherché à nuire aux intérêts du Sénégal ».

tous les citoyens interrogés regrettent l’escalade naissante entre la Mauritanie et le Sénégal, considérant que cette situation nuit en premier lieu aux populations des deux pays. Depuis toujours en effet, tous les observateurs soutiennent en substance que les deux pays « constituent une seule tête »
En effet, les échanges sociaux et économiques pâtiraient de la dégradation des relations entre Nouakchott et Dakar, si l’on évalue le nombre de voyageurs et de marchandises qui transitent par le bac de Rosso et le poste-frontalier de Nouadhibou. Et les deux peuples entretenant des relations millénaires ressentiraient tous les dommages collatéraux.

Le renvoi des troupeaux mauritaniens du Sénégal et le « projet de renvoi des pêcheurs sénégalais de Mauritanie, pourraient évoluer vers des situations encore plus dramatiques, pour les uns comme pour les autres.

Du côté de la rive gauche ce sera eu égard aux activités commerciales, et financières et les entreprises créées par le privé mauritanien au Sénégal. Vice-versa, c’est la vie et la tranquillité de milliers de Sénégalais vivant en Mauritanie qui pourrait être compromise.

Quid de l’exploitation commune des réserves de gaz trouvées dans les frontières maritimes communes et que les deux pays devaient gérer d’un commun accord… Pour tous les observateurs, l’heure doit être à l’apaisement ; la querelle politique naissante ne peut que nuire à terme sur la paix des cœurs, la gestion des ouvrages communs et le partage paisible des richesses bipartites.

Cheikh Aïdara



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