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04-08-2016

05:45

Scandale des engrais à Rosso : Des têtes vont tomber

L'Authentique - A peine les rideaux tombés sur le sommet de la Ligue arabe, voilà le président de la République faire face à la situation nationale. Premier problème ciblé, la disparition le 19 juillet dernier de la valeur de deux milliards d’UM en engrais des magasins de la SONIMEX à Rosso. Dans tous ses états, le chef de l’État promet de fortes sanctions.

Manifestement pris dans le tourbillon des préparatifs du sommet de la Ligue arabe, le président de la République n’a pas attendu longtemps pour se focaliser sur le problème de la disparition des engrais à Rosso.

En effet, à peine ses hôtes partis, que le voilà convoquer son Premier ministre qui lui a présenté les résultats de la mission de l’inspection générale d’état portant sur des malversations dans la gestion des stocks d’engrais et de pesticides relevant du ministère de l’agriculture entreposés dans les magasins de la SONIMEX dans la ville de Rosso dont le coût est estimé à plus de deux milliards d’ouguiyas.

L’affaire en question a éclaté le 19 juillet dernier après la disparition du directeur de l’agence SONIMEX à Rosso, Ely Salem Ould Abdalla. L’homme avait en effet quitté la ville le jour même où le président lançait depuis la localité de LEKRAA, département de Keur Macène la campagne agricole 2016-2017.

Lors de cette cérémonie, la ministre de l’agriculture, Mme Lemina Mint El Kotob Ould Moma, avait annoncé que son département disposait d’énormes quantités d’engrais dans ses magasins. Et quand les officiels se rendaient sur place, grande fut la surprise : les magasins étaient vides ! Et le pire, est que la campagne agricole 2015- 2016 pourrait être compromise !

Immédiatement, les forces de la gendarmerie furent mises à contribution pour retrouver le directeur de l’Agence de Rosso, en vain. L’homme aurait quitté le territoire national pour se rendre dans un pays limitrophe.

L’enquête engagée par la suite démontrerait qu’il ne pouvait pas agir seul et aurait par conséquent bénéficié de plusieurs complicités. Lesquelles se situeraient aussi bien au niveau de l’administration publique que dans les milieux des hommes d’affaires et autres agriculteurs. C’est dans ce cadre qu’il faut ainsi placer les interpellations et auditions de plusieurs directeurs départementaux et autres cadres de la Sonimex et du ministère de l’Agriculture.

Il s’agit entre autres, de l’interpellation de l’ensemble des directeurs de sociétés de décorticage du riz à Rosso, qui auraient tous, dans leurs magasins, des sticks d’engrais qui seraient acheté auprès du directeur de l’Agence de Rosso.

Parmi ceux-ci, M. Mohamed Ould Abba Salem, propriétaire de l’usine El Wafa située près du Centre hospitalier de Rosso au niveau du PK 7 et qui a été cernée samedi en fin de journée par des éléments de la gendarmerie nationale.

Selon les dernières informations qui nous sont parvenues de Rosso, les résultats de la commission d’enquête ont déjà conduit à des vagues d’arrestations dans les rangs de hauts responsables, des propriétaires de périmètres agricoles et des proches collaborateurs du chef d’agence de la Sonimex.

Selon toujours ces informations, les inspections de l’IGE continuent de passer au crible le marché local et saisissent tout engrais susceptible de provenir des stocks étatiques. En fait, les engrais auraient été vendus dans des opérations illicites au profit d’acteurs économique dans ce secteur, le trafic illicite de cet engrais permettant à ses bénéficiaires de le vendre 5 fois plus cher sur le marché local.

Faut-il relever que les producteurs avaient soulevé en juillet dernier à l’occasion du coup d’envoi de la campagne agricole 2016/2017, donné par le président Aziz, d’énormes difficultés dont notamment celles liées à l’accès à un engrais de qualité et à prix abordable. La dite campagne viserait l’exploitation de 280 mille hectares (pluvial et irrigué). Un objectif déjà compromis par l’ampleur de la gabegie dans ce secteur.

Le président de la République qui suit attentivement le déroulement des faits, a sommé vendredi dernier son Premier ministre de lui présenter la liste de toutes les personnes impliquées dans cette affaire.

Plus, une seconde liste lui aurait été présentée qui dresse le répertoire de tous les acteurs qui ont, peu ou prou, des responsabilités dans la gestion des sticks d’engrais et des pesticides. Il s’agit sans nul doute « d’un vent qui annonce la tempête », selon nombre d’observateurs qui s’attendent à des « sanctions exemplaires » qui toucheraient ces derniers. La question qui se pose à présent est de savoir jusqu’à quel niveau seront appliquées ces sanctions !

JOB



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