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13-08-2016

07:12

La frontière Sénégal/Mauritanie, la résistance des riverains face aux provocations des autorités…

Future Afrique - La ville de Rosso connait depuis un peu plus de deux mois toutes sortes de provocations et d’intimidations de part et d’autre du fleuve rendant l’échange entre les populations riveraines, difficile bourrés de petites et dangereuses difficultés.

Une tacite résistance est observée afin de ne pas provoquer un conflit entre les deux Etats de nature à troubler les échanges entre les deux peuples notamment ceux de la vallée.

A part les échanges de trafic de quelques biens, les candidatures au voyage pour le Sénégal deviennent de plus en plus rares. Excepté quelques commerçants au Sénégal certains en transit pour la Gambie ou la Guinée-Bissau.

Aller au Sénégal, la mort dans l’âme à cause du chômage…

Chez les habitués ou non du sol Sénégalais, les difficultés débutent dès qu’on arrive au débarcadère en terre Mauritanienne, où il faut payer le ticket d’entrée à l’enceinte du bac; il faut nécessairement avoir un papier de devise cacheté par la police pour le départ, ou vous risquez de faire demi-tour après la traversée, exercice difficile pour le mauritanien, qui a déjà fait les adieux et talismans (hjab) du voyage.

A l’arrivée à Rosso-Sénégal, qui n’est pour le rappel qu’une comme rural, il faut de la sagesse et du calme pour accomplir les formalités sans grandes difficultés en versant le montant de deux mille francs (1500 um) et poursuivre le voyage via les taxis motos ou les taxis, moyennant cents ou plus...

Si vous n’avez pas les pièces requises ou une pièce d’identité même légèrement défectueuse et/ou expirée, vous êtes le client le plus en vue, puisque vous allez payer les fameuses cinq mille francs (trois mille ouguiya) sans broncher, en contre partie d’un ticket avec cachet d’entrée sans le montant, ce bout de papier peut au besoin servir au retour, à ne pas payer mille francs de plus...

Partir au gannar à cause de la précarité au Sénégal…

Par contre s’il s’agit d’un Sénégalais candidat à l’entrée sur le territoire mauritanien, il est confrontée à toutes sortes de difficultés et vexations qu’il accepte le plus souvent avec philosophie, ayant la ferme conviction que pour bénéficier des richesses d’un pays, il faut tout faire pour ne pas provoquer ses autorités frontalières, ce que les sénégalais réussissent bien en supportant la longue attente pour faire le change à l’agence d’une BCM, qui traine les pieds et les mains afin de retarder au mieux les dizaines de clients qui lui apportent pourtant ce qu’elle admire le mieux…

les entraves partout à pieds ou à bord d’un véhicule…

Pareil chez le gars très paresseux de l’état civil qui doit enregistrer et livrer un papier d’identification pour l’entrée moyennant un montant de mille ouguiya, la liste des droits est longue et débute inexorablement, il faut débourser mille ouguiya à la police et obtenir le cachet d’entrée, se diriger vers l’agent de douane qui vérifie précieusement les bagages, à l’arrivée près de la porte de sortie, des gendarmes qui normalement doivent vérifier l’identité du voyageur, le font en y associant le travail de la police et la douane en réclamant à la fin, si tout est correct chez les naïfs, le montant de mille ouguiya, qu’il vaut mieux payer pour gagner un précieux temps…

Pourtant ces deux cas de formalités offerts par des fonctionnaires méritent une contrepartie ou un encouragement, mais pas à un tel degré d’arnaque et de corruption organisée et à ciel ouvert ; de la part d’une police connue naguère pour ses extravagances en la matière et une gendarmerie appelée à la rescousse sous les effets de la menace terroriste à vérifier les identités des usagers pas à une collecte systématique non légiférée, parfois mesquine et à des moments très agressives.

Pour ce qui est des véhicules et marchandises, l’arnaque est plus tranchante et grossière, aucun véhicule lourd ou léger ne peut traverser dans l’un des sens, sans laisser des plumes, et cela peut aller jusqu’à de gros montants proportionnels à la valeur de la charge ou de l’infraction douanière valide ou fabriquée; une douane parfois passive se faisant arracher ses prérogatives, le plus souvent par les gendarmes et de temps à autre par la police.

les étrangers, la chasse gardée de chaque corps…

Pour se rendre compte du degré de la mafia qui s’est progressivement organisée, la police détient un groupe de gradés qui collectent les pièces des voyageurs étrangers venus par les pirogues et leur font les formalités au plus vite, contrairement aux voyageurs venus par le bac qui peuvent passer une journée sans faire les formalités, ce qui a incité les facilitateurs thiebthib ijraatt à conseiller aux voyageurs qui veulent se libérer au plus vite, en contre partie d’un montant qui varie, de ne pas prendre le bac…

Qui bénéficient de ces entrées ? en premier lieu le directeur de la sureté, seul détenteur du pouvoir à nommer ou exclure les éléments devant travailler au bac, notamment le compartiment Est, puis l’inspecteur chef du poste du bac qui suit tout ce qui se passe au bac et en fin le commissaire, même éloigné du lieu, doit jouir d’une part qui correspond à son grade, et une partie de ce pactole quotidien est répartie entre les éléments du bâtiment Est, dit porte de sortie.

Quant à notre gendarmerie nationale, la collecte est faite très discrètement par des éléments désignés pour en faire bénéficier le calme chef du poste, son fougueux adjoint et les gendarmes en fraction dans les différentes portes. Sans oublier le prince de l’ombre et de la climatisation, le commandant de la compagnie qui doit bénéficier sans doute, comme son collègue Drst d’une part raisonnable concordante à son grade et sa «grande» fonction.

Par : Sid’ahmed Ahd Meiloud



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