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28-08-2016

06:29

Sonimex: est-ce la fin de l'omerta?

Rimeco - L’inspection générale de l’Etat a ouvert une nouvelle enquête sur l’affaire de détournement des engrais.

Les auditions ont commencé. Le Directeur de la Sonimex, ainsi que trois autres commerçants de la filière agricole ont déjà été entendus. D’autres personnes s’apprêtent à passer devant les enquêteurs.

L’affaire continue de faire grand bruit. Publiquement, des Politiques parlent d’un scandale qui porte sur un détournement de plus de neuf milliards et qui témoigne de l’ampleur de la "prolifération de la corruption" dans cette structure publique devenue depuis 2010 un véritable nid de magouilles.

Aussi, la saisie par les forces de sécurité ce vendredi de plusieurs milliers de tonnes d’engrais dans des magasins et dans les usines de décorticage de riz, confirme que l’enquête avait été bâclée. Tout comme elle prouve l’existence d’un grand trafic, et met à nu « des lacunes significatives dans la gestion des stocks ainsi que l’utilisation des systèmes d’inventaire et de facturation de ce produit au niveau de la SONIMEX ».

Ce fait, ailleurs aurait été un scandale national. Devant conduire à des condamnations dont le rouleau commencerait par la démission des principaux responsables.

Mais chez nous, non ! Bonjour l’omerta ! Le porte-parole du gouvernement met du temps à s’expliquer comment 16000 tonnes d’engrais parties en fumée peuvent se retrouver au marché noir parce qu’on parle d’une valeur marchande de plusieurs milliards d’ouguiyas.

Les conséquences sur la production de riz, secteur vital pour l’économie nationale, pourraient être désastreuses. S’y ajoutent des interrogations sur les conditions d’attribution des marchés d’importation à des sociétés privées, qui perçoivent des dizaines de milliards directement de l’État. Ce scandale n’est pas, en revanche, le premier qui secoue la Sonimex . Il y'a quelques années, des accusations similaires ont été portées à l’encontre d’autres responsables pour avoir acheté 65000 tonnes de riz avarié dont près de vingt mille tonnes sont encore en stock. Mais personne n’avait été poursuivie.

Après avoir mis du temps à reconnaître le scandale, le gouvernement se trouve désormais sous le feu des critiques. A la suite du dernier conseil des ministres, son porte-parole est venu s’expliquer devant les journalistes . Et n’a visiblement pas convaincu . Pourquoi n’y a-t-il pas eu de réaction plus rapide ? Est-ce une négligence ? Une défaillance ? Quoi qu’il en soit, l’opinion nationale souhaite que la lumière soit faite sur ce scandale.

L’ouverture d’une nouvelle enquête signifie t elle la fin de l’omerta ? Wait and see ?



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