Journal Le Terroir - J’ai l’honneur d’attirer votre attention chers collègues sur un phénomène inquiétant concernant un éventuel réservoir de gènes pathogènes et surtout une source notoire de transmission de maladies à cause d’un regroupement important d’animaux venant de tout horizon dans un véritable « no man’s land » pastoral dépourvu de toute présence vétérinaire.

Je vais prendre le cas typique de la Wilaya du Brakna, qui est une région agropastorale très appréciée par les éleveurs surtout grâce à sa situation géographique, à la qualité de ses pâturages et cures salées ; ce qui a contribué à en faire un haut lieu de regroupement, de transite du bétail dans un vaste mouvement incessant de « flux « et de « reflux » : transhumance nord-sud pendant la période de soudure et sud-nord pendant et après l’hivernage.

Je vous informe chers collègues qu’il n’y a pas de ceinture sanitaire appropriée encore moins d’une présence quelconque des services vétérinaires permettant de circonscrire les nombreuses maladies qui continuent malheureusement à y sévir et se propager au détriment de nos pauvres pasteurs qui ne savent plus à quel saint se vouer car il n’existe aucun suivi sanitaire, aucune surveillance, aucun contrôle tant au niveau des couloirs de la transhumance que des points de passage.

Finalement on assiste impuissant et consterné à une absence coupable des services vétérinaires qui ressemble étrangement à une démission ou une noyade collective dans le seul but de permettre à certains de faire main basse indûment sur les fonds alloués à cette fin à cause d’une cupidité sans commune mesure au grand désarroi de nos vaillants éleveurs.

Je porte à votre connaissance chers collègues qu’un responsable vétérinaire doit pouvoir orienter, diriger, apporter une expertise, une expérience, une technicité, un savoir-faire car il doit être un catalyseur disposant d’un grand éventail de connaissances afin d’assurer un développement harmonieux du secteur de ‘élevage.

Bien au contraire il n’existe aucun programme, aucun plan d’action, aucune vision, aucune perspective de développement sinon une diffusion pernicieuse d’ondes maléfiques propices aux comportements rétrogrades et perfides. Au regard de toutes ces tribulations, turpitudes et de cet imbroglio inextricable ; la simple décence, la clairvoyance et surtout le respect dû à nos éleveurs rendent le limogeage de certains irresponsables impératif.

Confiant dans votre dévouement indéfectible à tous pour œuvrer afin que les tâches régaliennes de l’Etat retrouvent leur lustre d’antan je vous prie de croire chers collègues à l‘expression de mes sentiments distingués.

Abdallahi Ould Mohamed
Ingénieur d’élevage