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21-09-2016

22:45

Culture Programmation : L’Institut Français de Mauritanie annonce la couleur [PhotoReportage]

Le Quotidien de Nouakchott - L’Institut Français de Mauritanie (IFM) a dévoilé sa programmation pour la saison 2016-2017. Samedi 17 septembre, une rencontre qui a réuni public et partenaires, a permis à l’IFM de faire le bilan de la saison passée et se projeter sur l’avenir.

A la fin, le public qui a petit a petit rempli la grande salle de l’IFM, a été gratifié par une belle prestation en live d’Ousmane Gangue et ses musiciens. A Nouakchott, pour les amoureux de la culture et des cultures urbaines, tous les chemins mènent à l’IFM, malgré la pluie.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, les quelques personnes qui avaient réussies à frayer un chemin, sous la pluie, ont eu droit à une projection retraçant les réalisations de la saison précédente. 

Prenant la parole, le directeur délégué de l’IFM, Stéphane Blanchon a déclaré « l’idée (la rencontre) c’est de reprendre quelques angles saillants de ce trimestre » et évoquer les grandes lignes de la saison à venir. Tout au long de la présentation, Stéphane a partagé le micro avec Marine Demailly, chargé culture et communication de l’IFM et les porteurs de projets qui figurent dans la programmation de cette saison. De la littérature au numérique en passant par la musique, tout a été passé en revue.

La morna à Nouakchott

Musique, le mot est lâché. Stéphane Blanchon a préféré commencer par cet axe qui a toujours drainé du monde à l’IFM. Le directeur délégué a d’emblée invité l’assistance à venir au « concert du groupe capverdien, tocatina», le 30 septembre. Le groupe basé à Dakar, excelle dans la morna. Cette musique festive et nostalgique avait été popularisée par Cesaria Evora, la diva aux pieds nus. Elle avait, se souvient-on, fait voyager le monde avec son titre « sodade ». Sodade qui veut dire « nostalgie ». Blanchon souligne au passage que le tarif est fixé à « 500 MRO, très accessible ». Le responsable de l’IFM a également indiqué que le groupe Walfadjri va se produire, prochainement à l’IFM. Ce, en prélude de « la sortie de son album qui sort cette année ». L’orchestre est un habitué de la scène de l’IFM et des Echos du Sahel.

Culture métisse

Toujours dans la rubrique musique, Stéphane a émis le souhait de rééditer les résidences autour de la voix, avec des artistes français et Dioba une mauritanienne qui vit à Dakar. Invité à dire un mot, Lamine Kane prometteur du Festival Culture métisse a souligné que sa structure a été « créé à l’issue de la formation de jeunes mauritaniens à la pratique d’instruments de musique. L’idée est d’accompagner les jeunes musiciens dans leur vie professionnelle». Des rencontres sont faites avec des artistes d’ici et d’ailleurs, pour que les jeunes musiciens puissent travailler et jouer sur une scène internationale.

Concert K’fet – Jam Session

Pour clore le volet musique, Marine Demailly chargé communication et culture est intervenue sur deux points. D’abord le « concert cafétéria » dont le premier invité sera le groupe tradi-moderne « Diddal Jaalal. L’entrée sera gratuite. Le second point est la « Jam Session ». Il s’agit ici d’inviter des artistes confirmés et/ou amateurs à monter sur scène et improviser sur un rythme de jazz. La Jam session sera organisée avec Les Echos du Sahel et Nouakchott Musique action.

Poésie maure

Autre axe important et qui caractérise l’IFM, la littérature. Stéphane qui a rappelé l’existence et l’utilisation d’un « fond documentaire important de la médiathèque », a salué le travail fait « pour donner le goût de la lecture ». Dans ce sens, Abdelvetah M’Hamed Alamana, fondateur de la maison d’édition « Les trois acacias » a pris la parole, en prélude la présentation de son « Le Lignage : Ehel Heddar, cinq générations de poètes en Mauritanie », prévue le 29 Septembre. Vêtu de son boubou bleu ciel, turban sur la tête, Abdelvetah indique que « l’ouvrage contient un recueil de poèmes en hassaniya traduits en français, en collaboration avec la française Mick Gewiner ». Toujours micro en main, Abdelvetah précise qu’il a tenté de faire le même travail avec les poèmes en pulaar et soninké. Bien qu’ayant « contacté des poètes et conteurs, dont Cire Camara… cela n’a pas abouti », soupire l’éditeur.

« Le tambour des larmes »

Par ailleurs, une rencontre littéraire est prévue le mardi 04 octobre prochain. La grande salle de l’IFM abritera ce jour là, la présentation du roman « Le tambour des larmes » de l’écrivain mauritanien M’barek Ould Beyrouk. Notons que ce roman a reçu le prix Ahmadou Kourouma 2016, au salon africain du livre de Genève. Le tambour paru en 2015, succède ainsi à trois œuvres à succès de l’auteur. Il s’agit du : « griot de l’émir (2013), de Nouvelles du Désert (2009) et enfin « le ciel a oublié de pleuvoir (2006) ». En outre, Stéphane Blanchon rappelle que le festival sagesse populaire de l’Espace Culturel Camara, sera accueilli mi novembre. Le thème sera sur l’environnement marin. Le tarif est fixé à 500 MRO.

Carnet de voyage

Après la musique et la littérature, place à la danse. Selon Marine Demailly, deux spectacles vivants sont prévus ce trimestre. L’un des deux est intitulé « carnet de voyage ». Selon Moussa, le porteur du projet « le challenge c’est de produire un spectacle en faisant appel à la danse, du slam, théâtre… » Une rencontre de plusieurs arts qui retraceront avec humeur, la première grande tournée internationale de Madiba et Seydou, avec le spectacle « Banlieue » de la compagnie Diagn’Art. Ils avaient traversés 22 pays.

La part numérique

A l’heure des nouvelles technologies, la rubrique numérique ne pouvait que figurer dans la programmation de l’IFM. Il est prévu, plusieurs ateliers sur TICS, les réseaux sociaux et des ateliers de Scratch. Le scratch est une manière de coder adapté aux enfants. Ils pourront faire leurs propres jeux, animations…

Cinéma

Toujours par la voix de Marine, on apprend que l’IFM a une sélection de six films qui sera présentée lors de la 11e édition du festival de courts-métrages « Nouakshort Film ». Par ailleurs, Stéphane qui a repris la parole revient sur le projet ciné débat. Selon lui, l’idée ici est de favoriser le débat sur des thèmes. Dans ce sens, le film « La french » sera projeté et suivi d’un débat avec le public sur des questions liées à la drogue et au banditisme, le 10 octobre.

L’homme qui répare les femmes

En outre, le documentaire « l’homme qui répare les femmes » tant demandée, sera enfin diffusé et permettra d’aborder le viol. Le viol, qui au Congo et dans d’autres pays en guerre est considéré comme une arme. La projection-débat ce fera le lundi 7 Novembre, à partir de 19 h.

Expositions et conférences

Avant de clore cet exposé, Stéphane Blanchon, directeur délégué de l’IFM a évoqué les conférences et expositions. Mi-novembre, le public aura droit à une exposition sur la ville de Kaédi. Cette initiative baptisée « Escales mauritaniennes » est développée en partenariat avec le réseau des Alliances françaises.

Gangué is back

A la fin de cet exposé, Ousmane Gangué et les cinq musiciens qui l’accompagnent, ont enflammé la grande salle de l’IFM. L’assistance qui avait écouté religieusement Stéphane et Marine, tapotaient maintenant des mains au rythme des percussions, guitare et voix d’Ousmane Gangue. Ce dernier qui a esquissé des pas de danses, s’est déchainé vers la fin. Pour pimenter ce moment musical, Ousmane a invité sur scène d’autres artistes tradi-moderne, dont une jeune fille pétrie de talent.

Pour rappel, l’Institut Français ex CCF (centre culturel français), est un lieu de rendez vous incontournable à Nouakchott. La capitale Nouakchott qui souffle d’un manque criant d’espace dédiées à l’art et la culture, voit ses habitants converger vers l’IFM chaque semaine. Dans notre pays ou l’expression de la jeunesse et de la culture été mise de côté par nos gouvernants, l’IFM s’est imposé comme étant le lieu ou se concentre les plus prometteurs jeunes adeptes des cultures urbaines.

Amadou Sy



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