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29-09-2016

22:30

Le gouvernement nie l’implantation de l’Etat Islamique en Mauritanie

Maghreb-Info - Suite aux menaces ayant entaché un récent sommet de la Ligue arabe à Nouakchott, les autorités mauritaniennes récusent toute existence d’une cellule djihadiste de l’Etat Islamique dans le pays.

Le porte-parole du gouvernement mauritanien, Mohamed Lamine Ould Cheikh, est catégorique : le groupe qui a menacé le déroulement du sommet de la Ligue arabe, tenu fin juillet à Nouakchott, était composé uniquement « d’amateurs », sans aucun lien avec le groupe terroriste Etat islamique.

La cellule que les forces de l’ordre avait mise à jour et dont les membres ont été accusés d’avoir visé la rencontre internationale n’aurait jamais prêté allégeance à Daesh, selon Ould Cheikh. « Le groupe était composé de dix amateurs, qui avaient planifié des actions en soutien à un groupe terroriste », a-t-il précisé, réaffirmant qu’aucune implantation de Daesh n’existait en Mauritanie.

Toutefois, mercredi dernier, une source judiciaire a déclaré à l’AFP que les dix hommes appréhendés à la veille du sommet et présentés au procureur de la République avaient bel et bien l’intention de « terrifier » les chefs d’Etat arabes venus pour le sommet. Pour ce faire, ils ont brandi le drapeau noir de l’Etat Islamique et tagué d’inscriptions pro-Daesh les murs de bâtiments dans la capitale, afin de souligner la présence du groupe terroriste à Nouakchott.

Par ailleurs, toujours selon cette source, « un salafiste a été sorti de prison à Nouakchott pour aider à l’enquête », un individu qui « avait des liens avec les dix autres ».

Un rempart contre la propagation de Daesh

Selon les informations diffusées par la presse mauritanienne, le chef du gang serait un ancien guérisseur, qui aurait opté pour l’extrémisme religieux et serait un sympathisant de Daesh.

Toujours incarcérées, les onze personnes ont rejoint en prison trois autres hommes condamnés à des peines variant de cinq à dix ans de réclusion pour des liens établis avec l’Etat islamique, en juin 2015. La cour avait à l’époque dévoilé une vidéo dans laquelle le trio prêtait serment à Daesh. Et le mois dernier, c’est un jeune salafiste qui avait été arrêté pour diffusion de la propagande du groupe djihadiste.

Si les autorités veulent minimiser voire rejeter toute implantation de cellules terroristes en Mauritanie, c’est aussi parce que le président Mohamed Ould Abdel Aziz a fait de la réorganisation sécuritaire et militaire et du retour à la stabilité l’un de ses principaux faits d’armes depuis son accession au pouvoir en 2008.

Jusqu’alors, la Mauritanie était le théâtre d’enlèvements et d’attaques récurrents de la part d’Al Qaïda pour le Maghreb Islamique (AQMI). Et sur le plan géopolitique, la Mauritanie, coincée entre le Sahara et la côte africaine occidentale, veut préserver son rôle de rempart contre les groupes terroristes islamiques.



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