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30-09-2016

05:45

Emploi | Recrutement, l’appel du pied des diplômes [PhotoReportage+Vidéo]

Ils sont nombreux les étudiants avant terminé leur cursus universitaire qui chôment. Dans une fonction publique qui est en train de se « vider » de ces vieux agents, la relève ne s’est pas faite dans le sens d’un véritable réalisme.

S’il est vrai que les hommes partent et que les institutions demeurent, c’est parce que l’administration est une continuité, mais c’est hélas, une réalité qui ne semble pas être au cœur de nos préoccupations.

Les jeunes trouvés devant la poste de la capitale, attendant leurs autres camarades, sont revenus sur leurs difficultés à franchir le seuil d’un emploi, (voir vidéo). Ils demandent une « égalité des chances entre les diplômés dans le recrutement national ». Ils disent aussi « Non à l’exclusion des diplômés en licence dans les conditions exigés aux concours de l’ENA ». Il faut les féliciter de leur courage à deux mains en allant devant les faits.

Cela fait suite au communiqué conjoint du Ministère de la Fonction Publique, de celui des Finances et de la Commission Nationale des Concours pour le recrutement de 110 unités.

Un concours qui sera organisé le 12/Novembre 2016. Les manifestants ne semblent pas se retrouver dans conditions de recrutement, et voient plutôt en leur pays, une fabrique de chômeurs.

Selon eux, les établissements de formation à l’image de l’Ecole Nationale d’administration, de Journalisme et de Magistrature, ne forment plus que « des jeunes en quête d’emploi ». Dire qu’au début, le jeune cadre qui sortait de ces établissements était sûr d’être intégré dans la fonction publique.

Chose normale, pour un pays qui veut former une élite. Dans plusieurs ministères, on aura remarqué que les concours professionnels étaient finalement relégués dans les oubliettes, depuis les années 80. A quelle fin ? Permettre à une élite de sauvegarder ses privilèges hiérarchiques tout en fermant les portes à leurs subordonnés.

Certains fonctionnaires de la hiérarchie B, ont payé leurs études pour être de la hiérarchie A, sans avoir la possibilité, pour s’en désoler, de se voir attribuer ce statut. D’autres pouvaient avec des moyennes de 18 points en français, l’être si l’arabe n’a pas été le mur infranchissable. Des diplômés de l’université de Nouakchott et ceux d’autres de la sous-région, sont dans une situation regrettable qui risque de plomber le pays.

A quoi servirait une formation supérieure, où une bourse d’études à l’étranger, si ce n’est que pour avoir son parchemin en main ? La nature a horreur du vide et « la lutte contre la gabegie » dont parlait le premier ministre Yahya Ould Hamedine, lors de sa rencontre les ordonnateurs du budget des différents ministères, doit être lue à travers ce prisme.

Hier c’était des ingénieurs en quête d’emploi, aujourd’hui, ce sont des économistes et des littéraires qui n’ont pas eu, après études les résultats escomptés. Paradoxale, pour un pays qui ne fait pas 4 millions d’habitants et qui visiblement ne semble accorder le moindre crédit à ses diplômés.

Puisse ce dialogue entamé, sous les oripeaux d’une entente de ring par un boycott que rien de justifierait, prescrire l’ordonnance nécessaire à ce manque d’emploi pour jeunes mauritaniens.

ADN

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