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11-12-2016

23:00

Thèses et interrogations pour une histoire réconciliée de la Mauritanie (suite)

Le Calame - II – Les coups militaires comme rythme national ? Une certitude et une interrogation, au moins pour la Mauritanie. La certitude est d’expérience : les militaires ne peuvent être renversés que par d’autres militaires. L’interrogation ne peut être tranchée : la présidence de Moktar Ould Daddah ne pouvait-elle prendre fin de manière régulière selon la Constitution en vigueur ? De même, la présidence de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi ?

L’exercice du pouvoir, confisqué par l’armée le 10 Juillet 1978, est passé de mains en mains, très vite d’abord, puis de plus en plus lentement. A l’origine du cycle, le rôle du chef d’état-major national est décisif parce qu’il évite de discuter l’ordre protocolaire en maintenant la hiérarchie antérieure.

Moustapha Ould Mohamed Saleck exerce cette fonction, pour la seconde fois, mais depuis peu : le 25 Février 1978. Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya est également dans cette position et pour la seconde fois, lui aussi et depuis peu : le 11 Mars 1984, quand il renverse Mohamed Khouna Ould Haïdalla, le 12 Décembre suivant.

Le même donne à Mohamed Ould Abdel Aziz l’outil décisif, avec même la mission de le forger personnellement, dès 1987 : le BASEP. L’histoire contemporaine de la Mauritanie se résume-t-elle à ces nominations bien plus efficaces qu’une élection présidentielle ? La maturité d’une nation, son développement économique, sa cohésion sociale seraient empêchées, retardées par ces nominations?

Ceux qui en bénéficient pour ensuite en faire pâtir ceux qui y ont procédé, protestent du contraire depuis bientôt quarante ans. Ils ne renversent pas ceux qui leur ont fait confiance, civils [i] puis militaires. Ils prétendent redresser le pays, mais leur exercice du pouvoir est toujours inquiet : contestation dans le Comité militaire initial… crainte d’un nouveau coup… et surtout se perpétuer… c’est la plus dangereuse surenchère pour motiver d’opportunes découvertes de complots, censément ethniques [ii] jusqu’à ces temps-ci où sont mises en cause des structures sociales et religieuse du pays.

L’éternel complot

L’histoire, censément moderne, celle du pouvoir militaire commence donc par le changement de dénomination du Comité initial : celui du Redressement national fait place à un Comité militaire de salut national, dès le 6 Avril 1979, et l’homme du début : Moustapha Ould Mohamed Saleck n’est plus qu’honorifique [iii], et cessera même de l’être le 3 Juin suivant, démissionnaire sur pression de ses pairs, également lieutenants-colonels quoique de moindre ancienneté.

Mohamed Khouna Ould Haïdalla, succédant à Ahmed Ould Bouceif dont la présidence, en tant que Premier ministre, est fugitive [iv], vit très vite une adversité encore plus dangereuse, pas seulement à cause des rapports exécrables que la Mauritanie doit subir du Maroc, à partir de son propre renoncement à sa part du Sahara anciennement espagnol.

Il s’inquiète à plusieurs reprises : une première fois, apparemment sans raison et reportant un voyage [v], une seconde fois qui est exceptionnelle car si la contradiction est bien militaire, elle arrive du dehors, de la part d’exilés tendant une opération de commando [vi], et la dernière est son renversement par celui qui à plusieurs reprises avait été maire du palais : Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya.
Après le péché d’origine commis par Mustapha Ould Mohamed Saleck – la mort politique du Père fondateur, Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya met en place le processus de dévolution du pouvoir en dictature militaire.

C’est – en 1984 et en 2005, peut-être d’ici peu – un complot ourdi à l’insu du détenteur de la présidence et perpétré jusqu’à présent en l’absence de l’homme fort, tandis qu’il est à l’étranger [vii] : le 12 Décembre 1984, tombe ainsi Mohamed Khouna Ould Haïdalla [viii] et le 3 Août 2005, c’est le tour de son tombeur…

Maaouyia Oud Sid’Ahmed Taya. Celui-ci avait failli, auparavant, être victime d’un assaut de même type que la tentative sanglante du 16 Mars 1981, c’est celle des « cavaliers du changement », les 8-9 Juin 2003 [ix], elle aussi sanglante.

Dans chacun de ces cas, il y des conjurés et il y a des neutres. Enfin, entre détenteurs militaires successifs du pouvoir, il y a la rivalité des vaincus pour le vainqueur : Mohamed Khouna Ould Haïdalla s’oppose ouvertement à Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, en se portant candidat à la présidence de la République contre lui en Novembre 2003 [x], et celui-ci réplique en le faisant arrêter la veille puis le lendemain du premier tour de scrutin, finalement unique.

Exactement le même scenario y compris l’absence de second tour : pour défaire Mohamed Ould Abdel Aziz, Ely Ould Mohamed Vall se présente lui aussi. Sous le régime militaire, Djibril Ould Abdallah, alias Gabriel Cimper, longtemps alter ego de l’homme fort, était entré dans l’opposition au début de 1991.

Ce clivage interne à « la haute hiérarchie militaire » existe tout autant quand il s’agit d’abattre le pouvoir civil. Le putsch prévu pour être perpétré le samedi 8 Juillet 1978 [xi] ne compte pas parmi les conjurés, les lieutenants-colonels Abdel Kader et Ould Sidi, même si ceux-ci rallient le Comité et que le second en devient même le vice-président [xii].

Ahmed Ould Bouceif, appelé en Avril suivant, à le présider, n’en fait même pas partie initialement quoiqu’il participe au nouveau gouvernement. Le coup du 6 Août 2008 ne compte précisément pas les officiers nommés pour remplacer inopinément [xiii] ceux qui vont le commettre [xiv].

En revanche, en 1978 comme en 2008, les militaires avaient besoin d’un appui, explicite ou tacite, de personnalités civiles. Les président de la Banque centrale et de la Société nationale industrielle et minière (S.N.I.M.) : Sid’Ahmed Bneijara [xv]et Ismaïl Ould Amar [xvi] sont décisifs le 10 Juillet, aussitôt soutenus publiquement par d’anciens ministres évincés, notamment Cheikhna Ould Mohamed Laghdaf, Ba Ould Né et Bocar Alpha Ba.

Ahmed Ould Daddah, le contempteur historique des précédents coups militaires, déclare, à la suite de ses troupes (le R.F.D.), en rentrant à Nouakchott le 10 Août 2008, comprendre les putschistes. Le jeu des militaires avec les civils atteignit là sa subtilité maximale, puisque les 25 députés et 23 sénateurs quittant la majorité présidentielle le faisaient sous leur influence : n’avaient-ils pas été élus avant le président de la République qu’ils voulaient dès lors attraire en Haute Cour, et avec l’appui de ces militaires ? Pas de coup de l’armée sans une part de la société dite civile.

Elections truquées

Sitôt en place, les militaires tentent de démocratiser leur régime, qu’ils aient renversé un pouvoir constitutionnellement établi ou qu’ils se soient renversés les uns les autres. Ils se prétendent évidemment en charge du destin national, faute que leurs prédécesseurs, civils ou militaires, l’assument convenablement [xvii], et ils en déduisent logiquement une théorie de la souveraineté nationale dont ils sont détenteurs en dernier ressort [xviii], quoique sans mandat ni constitutionnel ni électif .

C’est dans cette tentative de donner des apparences démocratiques [xix] que se distinguent, l’un à la suite de l’autre, les présidents du comité militaire. Mustapha Ould Mohamed Saleck tente de constituer un conseil consultatif – l’ordonnance du 29 Mars 1979 –, ce dont ne veulent pas ses pairs : c’est ce qui provoque son effacement. Mohamed Khouna Ould Haïdalla propose le 12 Décembre 1980, une nouvelle Constitution publiée le 19 et nomme un Premier ministre, civil, chargé de l’appliquer [xx].

Le poste, sans précédent en Mauritanie, échoit à un militaire, membre du Comité, après la tentative du 16 Mars 1981 dont il n’est pas sûr qu’en ses premières heures, Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya n’ait pas été complice, sinon mis au courant.

Quant à la Constitution en projet, elle n’est plus évoquée. Parvenu à la tête du Comité militaire en même temps que de l’Etat, l’ancien Premier ministre procède par étapes : élections locales [xxi], puis autorisation des partis [xxii], et enfin élection présidentielle [xxiii]. Mohamed Ould Abdel Aziz s’y prend autrement : des « états-généraux de la démocratie » [xxiv], puis des dialogues institués formellement à deux reprises [xxv].

Il doit en effet tenir, au moins en apparence, des engagements de forme pris envers les bailleurs de fonds et principalement la Commission européenne, se fondant sur un accord négocié à Dakar du 3 Mai au 5 Juin 2009 entre toutes les parties mauritaniennes, que l’ancienne métropole a forcé en textes et en admission du pouvoir de fait.

Pour Mohamed Ould Abdel Aziz [xxvi], comme auparavant pour Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya [xxvii], l’élection présidentielle est truquée, de la première à la dernière. Ce dernier avait poussé même le cynisme, jusqu’à ajouter au texte approuvé par referendum, un article 104 maintenant toutes les dispositions d’exception en matière de libertés publiques, édictées depuis 1978.

Quant au goût de se maintenir au pouvoir, il est celui de tous les présidents militaires : malgré des engagements de neutralité et donc de transition démocratique, la tentation est visible chez Ely Ould Mohamed Vall, en tant que président du Conseil militaire pour la justice et la démocratie [xxviii], puis chez Mohamed Ould Abdel Aziz malgré son serment constitutionnel et la limitation de l’exercice présidentiel à deux mandats [xxix].

En revanche, le régime militaire fait évoluer ses institutions propres, d’un Comité ou d’un Conseil à l’autre. La version 1978-1984 abolit le Parti du Peuple Mauritanien mais en reprend l’organe de gouvernement : le comité permanent et un responsable de cette permanence [xxx].

La version transitoire 2005-2007 reproduit la première version. Une tentative d’encadrer la population à la manière du P.P.M. existe brièvement dans la première version : le « mouvement national du volontariat », puis les « structures d’éducation de masses » (S.E.M.), à la tête desquels est un membre du Comité militaire.

Mais au total, c’est un système comptant sur l’attraction du pouvoir en tant que tel, quel qu’en soit le détenteur : le représentant de la métropole jusqu’en 1957, le président de la République ou du Comité militaire en tenant lieu, et un parti est créé censé le soutenir et exprimer le soutien de la population, le vérifier aussi par la présentation de candidats à ses suffrages.

A tort, le système invoque le précédent du Parti du Peuple Mauritanien. Celui-ci, bien que parti unique de l’Etat et constitutionnalisé, est d’une origine et d’un tout autre fonctionnement. L’origine est le consensus de tous les partis et mouvements politiques existant au jour de la proclamation de l’Indépendance : ceux-ci, à la suite de plusieurs délibérations en « table ronde », décident de fusionner.

Et au bureau politique national, ainsi qu’au comité permanent, la délibération est la norme. Ainsi qu’en conseil des ministres, une liberté que permettent aussi bien la personnalité du fondateur : Moktar Ould Daddah, que l’absence de tout vote, sauf une fois (le 4 Octobre 1963) où le B.P.N. se divise entre tenants de l’Assemblée nationale d’une part et ceux qui d’autre part entendent lui faire appliquer les décisions du Congrès du Parti.

Le P.R.D.S. [xxxi] puis l’U.P.R. [xxxii] sont considérés chacun comme le « parti-Etat », aux ordres de l’homme fort de l’époque : ils disparaissent avec lui. L’actuelle version enrichit le modèle, puisqu’elle divise les opposants entre « dialoguistes », dont ils satellisent les organisations, et « boycottistes », sans d’ailleurs faire accéder les premiers à un partage minimum du pouvoir.

Ainsi, le système militaire à l’œuvre en Mauritanie depuis près de quarante ans, sauf la période démocratique de quinze mois, incarnée par Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, ne parvient pas même à cette façade démocratique qu’il souhaite tôt.

Et, autoritaire, le régime n’est pas seulement en butte à une opposition qui ne désarme pas et se montre d’années en années de plus en plus capables de fortes mobilisations dans la rue, ce qu’avait inauguré dès le lendemain du putsch du 6 Août 2008, le Front national de défense de la démocratie, il doit maintenant faire face à des débats de fond sur la religion, sur les pratiques esclavagistes alors que la population n’enregistre aucun progrès dans ses revenus, ni dans le système scolaire ni dans le réseau hospitalier.

S’il apparaît que les régimes militaires ne peuvent organiser le transfert du pouvoir à des personnalités civiles, hors de leur sein, pourquoi quand celles-ci avaient le pouvoir, ont-elles été vulnérables à des forces armées dévoyant leur vocation professionnelle et légale ?

Les chutes respectives des présidents Moktar Ould Daddah et Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi me paraissent justiciables d’analyses différentes. Leur point commun est cependant la pratique toujours pas aboutie de la démocratie mauritanienne. Et cet empêchement, constamment circonstanciel, et n’ayant jamais tenu à ces deux personnalités, obère également la crédibilité de tout projet de succession civile à l’autorité militaire.

A suivre : la démocratie mauritanienne

Berttrand Fessard de Foucault

[i] - le sort a l’ironie que ce sont les aides-de-camp successifs du président Moktar Ould Daddah, qui présideront dans le même ordre chronologique, les comités militaires ; quant à Mohamed Ould Abdel Aziz, trop jeune pour avoir assisté le fondateur, il renverse celui qui l’a fait général

[ii] - les « années de braise » commencent ainsi la découverte ou la fabrication de complots qui ne sont plus attentatoires à l’homme fort, mais à la nation elle-même, ce qui autorise les plus terribles répression pendant quatre ans et plus

---- le 7 Septembre 1986 : arrestations de plusieurs dizaines de personnes (parmi lesquelles Hamdi Ould Boukreiss, homme d’affaires, et Def Ould Babana, diplomate), dont 30 cadres « négro-africains » (parmi lesquels l’historien et linguiste Oumar Ba ; deux anciens ministres Tafsirou Djigo et Mamadou Ly ; Abdoul Aziz Ba, ancien député ; Tène Youssouf Guèye, écrivain ; Ibrahima Sarr, journaliste ; Abdoulaye Sarr, professeur ; Seydou Kane, chercheur ; Ibrahima Tall, professeur ; Ba Mbare, directeur de société ; Sy Mamadou Youssouf, cadre de banque) pour « réunion publique non autorisée et distribution de tracts portant atteinte à l’unité nationale » ; leurs proches le considèrent comme « une mesure punitive à l’encontre des négro-africains qui ne veulent plus être considérés en Mauritanie comme des citoyens de seconde zone » ; contestent accaparement par riches Maures des terres viabilisées par le barrage de Diama – le 15 Septembre : le ministre de l’Intérieur accuse le groupe des opposants, des « personnes égarées… d’avoir pris des contacts extérieurs en vue de porter atteinte à l’unité nationale, appelé le peuple mauritanien au désordre et avoir en juin dernier produit et distribué à l’extérieur un document appelant au désordre dans le but de diviser notre peuple »

--- le 28 Octobre 1987 : annonce d’une tentative de coup d’Etat et de l’arrestation de 40 à 50 personnes ; le 29, arrestation du colonel Anne Amadou Babali, directeur de la Société mauritanienne d’assurances, ancien ministre de l’Intérieur et membre du Comité militaire de salut national ; Djibril Ould Abdallah « n’a précisé ni le nombre, ni l’appartenance ethnique des personnes arrêtées. Il n’a indiqué aucun détail sur les intentions des instigateurs du complot, à l’exception du fait qu’ils voulaient renverser le régime » (AFP)

[iii] - selon une nouvelle Charte adoptée le 11 Avril, rétablissant la collégialité ; le 21 Mars précédent, il avait démis trois ministres favorables à la négociation avec le Polisario : commandant Jiddou Ould Saleck ministre de l’Intérieur, Sid’Ahmed Ould Bneijara, ministre des Finances et Mohamed Yehdih Ould Bredeleill ministre de la Fonction publique

[iv] - il est tué en accident d’avion à l’approche de Dakar, le 28 Mai 1979

[v] - à la mi-Avril 1980, Haïdalla annule in extremis départ pour pays du Golfe, France et Allemagne fédérale où il devait se rendre en compagnie de Senghor et de Moussa Traore en tant que président de l’OMVS – le 28 Avril 1980, déjà en instance de départ à l’aéroport de Nouakchott, Haïdalla annule au dernier moment sa participation au premier sommet économique de l’OUA qui doit commencer le jour-même à Lagos ; arrestations de Mohameden Ould Babah, Abdoulaye Baro, Abdallahi Ould Ismaïl, Sidi Ould Cheikh Abdallahi et d’Ahmedou Ould Abdallah, ancien MAE et cousin de l‘ancien chef d’état-major ; garde militaire des principaux axes de Nouakchott ; renforcement résidence surveillée Hamdi Ould Mouknass et Ahmed Ould Daddah - puis de Janvier à Juin 1980, le Comité militaire ne se réunit plus

[vi] - le 16 Mars 1981 : tentative manquée de coup d’Etat, les lieutenants-colonels Mohamed Ould Ba Abdelkader et Ahmed Salem Ould Sidi (anciens membres du CMSN mais n’ayant pas participé au coup d’Etat du 10 Juillet 1978), arrivés en land-rovers du Sénégal ; Ahmed Salem Ould Sidi avait investi la radio pour annoncer la constitution d’un Comité provisoire de salut public et appelé le Maroc à fournir une aide aérienne, et Mohamed Ould Ba Abdelkader la présidence de la République croyant trouver réuni sous la présidence d’Haïdalla tout le CMSN – de neuf à dix heures, violents combats à l’état-major, puis à la radio, enfin à la présidence de la République et au siège du gouvernement ; le chef d’état-major Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya est pris en otage ; son adjoint, le commandant Gabriel Cymper alias Djirbril Ould Abdallah organise la reprise en main ; huit morts ; le colonel Abdelkader tente de se suicider et sa mort est d’abord annoncée

[vii] - le président Moktar Ould Daddah, arrêté par son aide-de-camp Moulaye Hachem, à l’aube du lundi 10 Juillet 1978, allait s’envoler pour le sommet de l’O.U.A. finalement tenu du 19 au 21 Juillet à Addis-Abeba

[viii] - 12 Décembre 1984, profitant de l’absence d’Haïdalla contraint par la France de participer au sommet francophone de Bujumbura, le chef d’état-major Sid’Ahmed Taya l’évince, le reste du CMSN reste en place (participent au renversement d’Haidalla, outre lui, Sidina Mohamed Ould Sidya, Amadou Babali, Djibril Ould Abdallahi) – arrestation du colonel Ould Houssein, ministre-conseiller d’Haïdalla, du lieutenant colonel Athie Amath, min. Enseignement supérieur, du capitaine Diop Moustapha, ancien ministre et directeur de la Sûreté ; du capitaine Breika Mbarek ancien cdt région militaire et responsable SEM – l’annonce du coup d’Etat n’est faite qu’en début d’après-midi et Haïdalla ne l’apprend qu’en escale technique à Brazzaville

[ix] - les événements

---- le 8 Juin 2003

* 01 heure du matin, début d’une sanglante tentative de coup d’Etat militaire, dirigée par l’ancien commandant Salah Ould Henena, radié pour avoir tenu des propos politiques et critiques en caserne contre Ould Taya ; soutien de l’adjoint du chef du personnel de l’armée, de la troisième personnalité du bataillon des blindés et de l’un des adjoints du chef de l’armée de l’air : trente officiers nasseristes, 15 blindés

* le colonel Mohamed Lamine Ould Najyane, chef d’état-major de l’armée nationale tué dans des circonstances controversées

* disparition d’Ould Taya : démenti qu’il se soit réfugié à l’ambassade de France

---- le 9 Juin

* rumeurs d’une intervention de troupes spéciales israëliennes amenées à Noudhibou par transports aériens américains

* reprise des émissions radio en fin de matinée : « restez tranquilles chez vous, la situation est maîtrisée sous la direction éclairée du président Ould Taya »

* Ould Taya annonce brièvement à la télévision l’échec de la tentative de coup d’Etat

* Mustapha Ould Bedredine, SG UFD : « aucune force politique ne peut être derrière ce coup d’Etat… il s’agit d’un mécontentement interne à l’armée… trouver dans le climat politique actuel un élément favorable à leur projet »

* les principaux putschistes en fuite

* rumeur d’une aide du Maroc sollicitée par Ould Taya avec l’appui de Washington

---- le 10 Juin * conseil de crise des officiers supérieurs autour du Président de l République : l’armée été politisée à tort, réduite à son seul service, désormais dénaturée

* Bouteflika propose à Ould Taya son expertise anti-terroriste

* Haïdalla téléphone à Taya ses « condoléances pour toutes les victimes de cette violence regrettable »

* bilan officiel de 15 morts et 69 blessés

---- le 13 Juin, limogage du chef de la gendarmerie depuis 1987, le colonel Né Ould Abdelmalek

---- le15 Juin, limogeage du chef d’état-major de la garde nationale depuis 1990, le colonel Wellad Ould Haimdou, quoique supposé « celui qui a sauvé Ould Taya » remplacé par le colonel Aynina Ould Eyih, directeur du bureau d’études et de documentation (contre-espionnage), et du colonel Abderrahmane Ould Kekwar, chef de la marine nationale depuis 1984, remplacé par son adjoint, le colonel Pathé Ba

----- le 18 Juin, limogeage de proches parents du chef des mutins: Mohamed Ould R’Zeizimou, gouverneur de Nouadhibou ; Mintate Mint Hedeit, secrétaire d’Etat à la Condition féminine ; Mahfoudh Ould Lemrabott, président de la Cour suprême

---- me 21 Juin, arrestation du secrétaire fédéral du PRDS pour Noukchott, Mohamed Mahmoud Ould Hamadi, également parent d’Ould Hanenna, remplacé le 23 par Sghaïr Ould M’Bareck, ministre de la Justice

[x] - le 6 Novembre 2003

interpellation d’Ould Haïdalla et de six de ses proches, dont son directeur de campagne Ismaïl Ould Amar ; libérés quelques heures après

---- le 7 Novembre 2003 : premier tour de l’élection présidentielle

. Maaouyia Ould Sid Ahmed Taya l’emporte avec 66,69%

. Mohamed Khouna Ould Haïdalla : 18,73%

. Ahmed Ould Daddah : 6,9%

. Messaoud Ould Boulkheir : 5,3%

la participation tombe de 75% en 1997 à 60,83%

---- le 8 Novembre 2003

les trois principaux candidats de l’opposition dénoncent une « mascarade » et appellent à une reprise du processus électoral

---- le 9 Novembre 2003

Ould Haïdalla de nouveau arrêté : il est soupçonné d’avoir cautionné la préparation d’un coup d’Etat

[xi] - il s’agissait d’intervenir en réunion du Bureau politique national et d’en emprisonner tous les membres en même temps que le président Moktar Ould Daddah

[xii] - composition du premier comité militaire, dit « Comité militaire de redressement national » C.M.R.N.

president lieutenant colonel Mustapha Ould Mohamed Salek

membres :

lieutenant colonel Ahmed Salem Ould Sidy

lieutenant colonel Mohamed Mahmoud Louli

lieutenant colonel Mohamed Khouna Ould Haïdalla

lieutenant colonel Maaouya Ould Sid Ahmed Taya
lieutenant colonel Cheikh Ould Boida

lieutenant colonel Ahmedou Ould Abdallah

commandant Dia Amadou

commandant Thiam El Hadj

commandant Soumare Silman

commandant Moulay Ould Boukhreiss

commandant Jeddou Ould Salek

commandant Anne Amadou

capitaine Athié Amath

capitaine Mohamed Mahmoud Ould Deh

lieutenant Ahmed Ould Aida

lieutenant Moulay Hachem Ould Moulay Ahmed

commissaire de police Ly Mamadou

[xiii] - Abderrahmane Ould Boubakar (qui avait fait partie de la junte en 2005) était nommé chef d’état-major national, Mohamed Ahmed Ould Ismaïl chef de l’état-major particulier du président de la République en remplacement respectivement de Cheikh Mohamed Ahmed dit El Ghazouani et de Mohamed Ould Abel Aziz colonel

[xiv] - composition du Haut Conseil d’Etat

la composition des deux juntes est très différente de 2005 à 2008 - * indiquant la participation aux deux

2005 - 21 officiers

Président: Colonel Ely Ould Mohamed Vall;

Membres:

Colonel Abderrahmane Ould Boubacar;

Colonel Mohamed Abdel Aziz; *

Colonel Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed (El Ghazaouani) ; *

Colonel Ahmed Ould Bekrine; *

Colonel Sogho Alassane;

Médecin colonel Ghoulam Ould Mohamed;

Colonel Sidi Mohamed Ould Cheikh El Alem;

Colonel Negri Felix; *

Colonel Mohamed Ould Meguett; *

Colonel Mohamed Ould Mohamed Znagui; *

Médecin colonel Kane Hamedine;

Colonel Mohamed Ould Abdi;

Colonel Ahmed Ould Ameine;
Colonel Taleb Moustapha Ould Cheikh;

Colonel Mohamed Cheikh Ould Mohamed Lemine;

Capitaine de vaisseau Isselkou Ould Cheikh El Wely

2008 – 11 officiers dont 6 de la précédente junte

Président: le général Mohamed Ould Abdel Aziz *

Membres

- Le général Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed dit El Ghazouani * -

- Le général Felix Negré *
- Le colonel Ahmed Ould Bekrine *
- Le colonel Mohamed ould Cheikh Ould El Hadi
- Le colonel Ghoulam ould Mahmoud
- Le colonel Mohamed Ould Meguet *
- Le colonel Mohamed Ould Mohamed Znagui *
- Le colonel Dia Adama Oumar
- Le colonel Hanena Ould Sidi
- Le colonel Ahmedou Bemba Ould Baye

[xv] - gouverneur de la Banque centrale depuis le 31 Mai 1978, après avoir été l’adjoint d’Ahmed Ould Daddah, depuis 1975 ; celui-ci est nommé ministre des Finances et du Commerce

[xvi] - communiqué à l’A.F.P. dès le premier soir, mais ensuite il passe à l’opposition, et malgré l’interdiction des partis politiques tente d’en fonder un le 15 Mars 1979

[xvii] - le 11 Juillet 1978, le colonel Moustapha ould Mohamed Saleck, à Radio-Mauritanie, stigmatise :

« le marasme économique » - « le danger quotidien de révolte et de soulèvement populaire entrainés par la banqueroute qui menace le pays » et assure que « cette situation et à défaut de toute tentative de solution menée par l’ancien régime a fait que les Forces armées ont décidé de mettre fin au désordre et à l’anarchie politique et économique de l’ancien régime »
Le même réitère le 12 : . « les institutions républicaines étaient bafouées, le pays était arrivé à la banqueroute. L’ancien gouvernement s’était montré incapable de faire face à cette situation. Notre entreprise répond fidèlement à la volonté profonde du peuple de voir ériger des nouvelles institutions démocratiques librement choisies par lui. Nous respecterons la volonté populaire »

Le 14, Chaab publie l’entretien du président du C.M.R.N. à France Inter : « nous voulons que notre pays puisse renaître et refaire des institutions véritablement démocratiques consenties et librement choisies par le peuple » et des photographies de la veille : « premier bain de foule pour le président et les membres du comité militaire de redressement national »

Le 15, Chaab continue : « la reprise du pouvoir par nos forces armées à l’aube de la journée historique su 10 juillet continue de susciter d’iportantes manifestations de joie et de soutien chez notre peuple qui a longtemps souffert de la politique de corruption et de trahison nationale du gouvernement déchu »

Enfin, devant les gouverneurs de région, réunis le 25 Septembre 1978, le ministre de la Défense, Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya plaide, comme ce sera fait le 6 Août 2008, par les putschistes, la thèse de forces armées méconnues par le pouvoir politique : « l’armée n’est pas une armée de coup d’Etat et n’aspire pas au pouvoir. L’armée mauritanienne n’est pas étrangère à ce pays, ni politiquement ni moralement. Elle a vécu les peines et les espoirs de son peuple durant vingt ans. Vingt ans pendant lesquels le pays a sombré dans la destruction et la misère »

. « il n’existait à proprement parler aucune politique de défense et l’armée était confinée dans un rôle marginal et isolé par rapport à l’ensemble de l’activité politique nationale. Cette armée n’a jamais été consultée sur aucun problème politique ni même sur des problèmes strictement de défense »

Le 15 Décembre 1984, Chaab comment la prise de pouvoir par Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya : une « action salvatrice à inscrire à l’actif des forces armées et du peuple » qui « sonne le glas d’un pouvoir personnel qui a érigé le népotisme, le gaspillage et la corruption en système de gouvernement », et surtout confirme l’engagement des forces armées de « rester fidèles à leurs engagements du 10 Juillet 1978 »

[xviii] - le 10 Juillet 1978, le premier communiqué militaire annonce que « les forces armées, dépositaires en dernier recours de la légitimité nationale, conscientes de leurs responsabilités ont pris le pouvoir, ou plutôt ont repris le pouvoir à ceux qui l’ont lâchement spolié pour sauver le pays et la nation de la ruine et du démembrement, pour sauvegarder l’unité nationale et défendre l’existence de l’Etat »

Le 6 Avril 1979, la nouvelle Charte militaire, correspondant au court exercice du pouvoir, en tant que Premier ministre, par le lieutenant-colonel Ahmed Ould Bousseif. Rappelle que « Confiantes en la toute-puissance d’Allah (les Forces armées s’affirment) dépositaires en dernier recours de la légitimité nationale. » [xviii] Les règlements intérieurs du Comité pendant la première période militaire (1978 à 1991) affirmaient même que celui-ci « est, par la volonté des forces armées dont il est l’émanation, le seul dépositaire de la souveraineté et de la légitimité nationale »

Pas moins de sept « chartes constitutionnelles » le réaffirment (20 Juillet 1978 modifiée le 19 Mars 1979 - 6 Avril 1979 - 4 Janvier 1980 - 12 Décembre 1980 - 25 Avril 1981 - 12 Décembre 1981 - 9 Février 1985 …). La charte du 6 Août 2005 mettant fin au pouvoir de Maaouyia Ould Sid Ahmed Taya, a un préambule tout différent : « les Forces armées et de sécurité ont pris devant le Peuple mauritanien, le 3 Août 2005, l’engagement de créer les conditions favorables à un jeu démocratique ouvert et transparent et de mettre en place de véritables institutions démocratiques, à l’issue d’une période transitoire n’excédant pas deux (2) ans. ».

Adoptée le 11 Août 2008, l’ « ordonnance constitutionnelle régissant les pouvoirs du Haut Conseil d’Etat » ne s’intitule plus charte : elle proclame que « Les forces armées et de sécurité, par l'intermédiaire du Haut Conseil d'Etat, ont mis fin au pouvoir du président de la République investi le 19 avril 2007, et ont décidé de prendre les dispositions qui s'imposent, en vue de garantir la continuité de l'Etat et de superviser, en concertation avec les institutions, les forces politiques et la société civile, la tenue d'élections présidentielles permettant de relancer le processus démocratique dans le pays et de le refonder sur des bases pérennes.

Elles s'engagent devant le peuple mauritanien à organiser, dans une période qui sera la plus courte possible, des élections libres et transparentes qui permettront, pour l'avenir, un fonctionnement continu et harmonieux de l'ensemble des pouvoirs constitutionnels.».


[xix] - le 10 Juillet 1980, deuxième anniversaire du putsch : éditorial de Chaab exaltant « notre direction nationale »

« la création du mouvement national de volontariat, la mise en place des conseils régionaux, l’implantation des syndicats patronaux et bientôt professionnels sont autant d’actes qui visent à associer concrètement le peuple mauritanien aux affaires de l’Etat en donnant son vrai sens à la démocratie »

[xx] - le 12 Décembre 1980

Haïdalla annonce dans une déclaration radiodiffusée un nouveau gouvernement civil : le Premier ministre sera responsable devant le CMSN qui « entend naturellement continuer à contrôler et orienter l’action du gouvernement jusqu’à la mise en place effective des institutions démocratiques » ; il sera « chargé en particulier, tout en consolidant les acquis dans tous les domaines de préparer la mise en place des institutions démocratiques »

--- Le 16 décembre 1980, communiqué du CMSN annonçant l’adoption du projet de Constitution avec instauration du multipartisme « garantira les libertés et écartera à jamais la menace de la dictature » . Il est publié le 19 (un préambule, 11 titres et 66 articles) prévoyant le multipartisme et destiné à être soumis au referendum à une date non déterminée, après un débat national

. « République islamique, parlementaire, indivisible, démocratique et sociale »

. président élu pour six ans au suffrage universel, rééligible une seule fois : peut dissoudre l’Assemblée sur avis favorable du Conseil constitutionnel

. Assemblée nationale élue pour 4 ans

. Premier ministre exerce le pouvoir exécutif, nomme et révoque les ministres ; nommé parmi membres du parti ou de la coalition majoritaire à l’Assemblée ; nomination effective quand son programme a été approuvée par l’Assemblée ; pouvoirs de crise à la française après avis favorable du président de la République et du Conseil constitutionnel

. multipartisme, proscription du parti unique

. langue officielle l’arabe

. conseil constitutionnel pour régularité du referendum et des élections : cinq membres désignés pour dix ans par le PR après approbation par l’Assemblée à la majorité des trois quarts

[xxi] - le 8 Octobre 1986, décret organisant des élections municipales ; seuls structure politique organisée : « structures d’éducation des masses » SEM , soit une « tentative de démocratisation de la vie politique, bien qu’aucun parti politique ne soit autorisé » - . élections dans 13 grandes villes de 30 à 36 conseillers répartis à la proportionnelle, après élimination des listes ayant obtenu moins de 10% des voix : 1987, niveau des départements ; 1988, zones rurales

Les 19 et 26 Décembre 1986, premier tour des élections municipales : 13 villes concernées, puis second tour à la suite des ballotages à Nouakchott, Rosso, Aleg et Nouadhibou

[xxii] - le CMSN, annonce le 9 Juin 1991 la tenue d’un referendum pour le 13 Juillet, et publie le texte de la Constitution : « liberté d’association, de conscience et d’expression », « République islamique arabe et africaine », arabe, pulaar, wolof et soninké : langues nationales, arabe langue officielle – un président de la République au suffrage universel pour six ans renouvelable sans restriction, un gouvernement dirigé par Premier ministre, un Parlement avec Assemblée nationale et Sénat - mise en place dans les trois mois au plus tôt et neuf mois au plus tard après le referendum – dans l’entretemps, la Charte constitutionnelle du CMSN reste en vigueur – des lois sur les partis politiques et la presse seront promulguées 2 mois après le referendum

[xxiii] -

[xxiv] - tenus à Nouakchott du 27 Décembre 2008 au 5 Janvier 2009, dont le procès verbal est refusé par les partis n’acceptant par une candidature militaire à l’élection présidentielle anticipée

[xxv] - tenu du 17 Septembre au 19 Octobre 2011, il avait pour but d’anticiper l’élection présidentielle et d’en éviter le boycott par l’opposition – le second vise à obtenir une révision consensuelle de la Constitution pour qu’un troisième mandat soit permis à Mohamed Ould Abdel Aziz : il s’est clos le 20 Octobre 2016 sans la décision souhaitée

[xxvi] - l’élection est acquise au premier tour : Mohamed Ould Abdel Aziz 52, 58% des voix – Messaoud Ould Boulkheir 16,29% - Ahmed Ould Daddah 13,66% - Jamil Ould Mansour 4,76% - Ibrahima Sarr 4,59% - Ely Ould Mohamed Vall 3,81% . Dès le dimanche soir, le président de la Commission électorale nationale indépendante démissionne. Le Conseil constitutionnel ayant aussitôt proclamé les résultats, elle n’est plus compétente pour recevoir quelque réclamation que ce soit

[xxvii] - l’élection a lieu le 24 Janvier 1992, et une publication « officieuse » des résultats est donnée le 26 : 62,8% contre 32,9% à Ahmed Ould Daddah, les abstentions étant estimées à 50% - pour Ahmed Ould Daddah : « les conditions dans lesquelles se sont déroulées les élections sont loin d’être acceptables, juridiquement ou moralement » ; dispersion violente de ses partisans à Nouakchott (16 blessés) et à Nouadhibou (5 morts) où sont arrêtés l’ancien maire et l’ex-bâtonnier de l’Ordre des avocats.

Le gouverneur de Nouakchott est démis de ses fonctions pour avoir évoqué publiquement la disparition de 4.500 noms des listes électorales d’une des préfectures – dans la réalité, le dépouillement montrait la défaite ou au moins la mise en ballotage de l’homme fort : il fut alors décidé en Comité militaire de ne pas se rendre mais d’imposer aux scrutateurs les résultats qui se seraient suggérés par Radio Mauritanie – il paraît que tous les procès-verbaux déposés à la Cour suprême furent… écrits de la même main

[xxviii] - le 25 Septembre 2006, 22 partis politiques créent une coordination appelée « Forum national pour la défense de la démocratie »… « surpris ces derniers jours par certains développements de la situation politique conduisant à l’intervention du Conseil militaire et du gouvernement dans le processus politique et constituant une menace du consensus national et du principe de leur neutralité » : les indépendants sont favorisés contre les partis – Ely reçoit les partis le 16 Octobre et leur donne toutes assurances

[xxix] - l’article 28 de la Constitution, dont la révision vient d’être l’objet à peine inavoué d’abord d’un long « dialogue », puis d’une tournée au Tagant – le projet de révision adopté en conseil des ministres, le 3 Novembre 2016, ne l’évoque pourtant pas

[xxx] - le 13 Juin 1980, le C.M.S.N. décide un remaniement des structures administratives, sociales, judiciaires et économiques du pays

. action sociale plus rationnelle, élaboration d’un Code mauritanien de justice basé sur la Cheriaa

. la permanence du CMSN chargée de « canaliser toutes les forces vives du pays disposées à soutenir le pouvoir militaire »

. Mouvement national du volontariat « devra être le creuset où viendront se fondre toutes les énergies désireuses de bâtir une Mauritanie libre et prospère »

[xxxi] - fondé à la mi-Novembre 1991, le Parti républicain démocratique et social PRDS, dirigé par l’ancien ministre Cheikh Sid’Ahmed Ould Baba présidant, avec le titre de « coordinateur » une commission de 16 membres – revendique ausitôt de3 à 500.000 adhérents – selon Jeune Afrique, c’est le « parti du pouvoir, des grosses fortunes, de l’administration mais aussi de la Mauritanie profonde, le PRDS rassemble une impressionnantes collection d’atouts. Il est le seul à diposer directement d’un journal Al Joumhouriya … »

[xxxii] - dont les statuts sont accepté par le minuistère de l’Intérieur le 2 Avril 2009 : son objet est la candidature du président du Conseil d’Etat (le comité militaire putchiste du 6 Août 2008) à une élection présidentielle anticipée, dont la date a été unilatéralement prévue pour se tenir le 6 Juin – après que Mohamed Ould Abdel Aziz ait démissionné de toutes fonctions le 15 Avril



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