Cridem

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17-01-2017

20:00

Contrepoint | Recul démocratique, la république citoyenne en crise

En Mauritanie, plusieurs indicateurs permettent de soutenir que notre démocratie reste à parfaire. On peut considérer qu’elle stagne plutôt au fil des années qui passent. A force de poursuivre cette courbe, la république se projette dans un pays qui a connu plus de coups d’Etat que d’élections en un quart de siècle d’indépendance.

Depuis 1978, la Mauritanie ne peut se targuer de revendiquer un statut particulier de pionnier dans un Maghreb arabe où en Afrique de l’ouest où justement l’organisation d’élections régulières se tiennent. En effet, peu d’élections se sont tenues, pour prendre l’exemple des présidentielles.

Assez suffisant alors pour dire que nos populations, sous botte militaire, n’ont pas pu changer de dirigeants de façon pacifique et transparente à travers une élection. On confisque au peuple tout. Ce fût le cas en 2005 sous Sidy Ould Cheikh Abdellahi, une année repère en Mauritanie, dans la marche vers la démocratie, « guillotinée », onze mois après, par Aziz.

Le droit de gouverner, on n’y est pas encore, on est encore loin de ce mot magique qu’on appelle démocratie, qui est une définition admise qui renvoie le pouvoir au peuple. Notre semblant de démocratie reste imparfait du fait des inégalités avec des mauritaniens apatrides chez eux. Sur le plan de l’égalité de tout le monde devant la loi, plusieurs indicateurs permettent de répondre par la négative.

Sur la floraison de chaines de télévisions seule une élite a le droit d’en posséder, même si à côté des radios privées contribuent au développement de la liberté d’expression, permettant aux idées de s’entrechoquer dans la richesse de leurs diversités. Sur un autre registre, si la liberté de manifestation est un droit, il faut parfois signaler que plusieurs citoyens se sont vus privés de sa jouissance.

Des cas d’interdiction, voire de répression de marches pacifiques ont été notés. Des innocents ont vu leur liberté confisquée dans la douleur d’un emprisonnement sans motif. Les institutions (Sénat- Assemblée Nationale) traversent une crise majeure, ayant des conséquences dans leur fonctionnement.

Malgré la présence d’une opposition, on ne sent pas les effets d’un dialogue entre le pouvoir et l’autre frange. Cela enrichit-il une démocratie ? C’est une question. Nous devons savoir que l’heure de l’exercice solitaire du pourvoir est terminé et vivement, que commence la république des citoyens.

ADN


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