Cridem

Lancer l'impression
19-02-2017

08:12

Mobile : l'ART passe à la répression

Rimeco - L’Autorité de régulation des télécoms vient de condamner les opérateurs de téléphonie mobile de payer pour manquements en termes d’identification des abonnés.

Ainsi, MAURITEL-SA, filiale de Maroc Télécom, est astreinte au versement d'un montant de 285,9 millions d'ouguiyas, Mauritano-Tunisienne des Télécommunications (MATTEL), une filiale de Tunis telecom, 60 millions et Chinguitel, filiale de la soudanaise Expresso, 76 millions d’ouguiyas.

C’est la deuxième fois au cours de l’année 2017 que l’autorité de régulation passe à la répression. La première fois au cours du mois de janvier où ils ont été mis en demeure pour non-respect des cahiers de charges suite à un contrôle de la couverture et de la qualité de service des réseaux. Les résultats de ce contrôle montrent que les opérateurs sont défaillants en termes d’engagements prescrits dans leurs cahiers de charges, dans plusieurs villes et localités.

Les associations de protection des consommateurs encouragent l’ART pour ces sanctions qui donnent au moins le sentiment aux consommateurs que les opérateurs de téléphonie mobile qui les grugent au quotidien ne sont pas au-dessus de la loi, des intouchables. La violation des cahiers de charges par les opérateurs de téléphonie mobile apparaissant comme une lapalissade aux yeux des consommateurs tant ils subissent quotidiennement des désagréments liés à la mauvaise qualité des services de communication. Les amendes sont-elles indolores pour les opérateurs « récidivistes » ?

Les sanctions pécuniaires réparent-elles les préjudices subis par les consommateurs ? Dans le cas contraire, peuvent-ils saisir une juridiction pour demander la réparation du préjudice né du non-respect des cahiers de charges par les opérateurs de téléphonie mobile ? Pourtant, le dynamisme du secteur ne se dément pas, au contraire.

Avec un taux de pénétration mobile de 90% (3% pour le fixe), la Mauritanie affiche aujourd’hui la 2ème télé-densité mobile de la sous-région, derrière le Maroc. Le secteur totalise plus de 70 milliards de chiffre d’affaires soit environ 200 millions d’euros par an, une valeur ajoutée de plus de 52% et contribue au budget de l’Etat pour plus de 30 milliards d’ouguiyas.

Qu’est ce qui empêche donc les opérateurs de se conformer au cahier des charges ? Malgré ces manquements, les opérateurs continuent à se livrer une bataille à couteaux tirés. Pas un mur où ne trône un panneau publicitaire vantant les mérites de l’une des trois compagnies détentrices d’une licence de téléphonie mobile. Une omniprésence visuelle qui frappe dans la capitale et le long des voies rapides qui mènent vers les faubourgs. Sans parler des spots télévisés ou les rares publicités payées au rabais dans certains sites.

L’offensive médiatique est totale. Les acteurs se rendent coup pour coup, conscients que la puissance de feu marketing est une arme de séduction massive sur ce marché très juteux.



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org