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27-03-2017

13:51

FAO : Les conflits et les crises prolongées entravent les progrès réalisés pour lutter contre la faim au Proche-Orient et en Afrique du Nord

FAO - Un nouveau rapport de la FAO a discuté des niveaux de sécurité alimentaire et nutritionnelle au Proche-Orient et en Afrique du Nord qui se sont considérablement aggravés au cours des cinq dernières années, sapant les progrès constants réalisés avant 2010, lorsque la production alimentaire a augmenté et la prévalence de la sous-alimentation a diminué.

L’aperçu régional de la FAO portant sur l’insécurité alimentaire au Proche-Orient et en Afrique du Nord a noté que la détérioration est en grande partie provoquée par la propagation et l’intensité des conflits et des crises prolongées.

L’évaluation réalisée par la FAO à l’aide de l’échelle de mesure du sentiment d’insécurité alimentaire a montré que la prévalence de la sévère insécurité alimentaire parmi les adultes au Proche-Orient et en Afrique du Nord était proche de 9.5% en 2014-2015, soit environ 30 millions de personnes.

Abdessalam Ould Ahmed, Sous-directeur général et Représentant régional au Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, a déclaré que « la région fait face actuellement à des défis sans précédent en matière de sécurité alimentaire, à cause des risques multiples liés aux conflits, à la pénurie d’eau et au changement climatique.

Les pays de la région doivent mettre en œuvre une gestion durable et intégrale des ressources en eau pour atteindre l’Objectif de Développement Durable et lutter contre la faim d’ici 2030 »
. Il a ajouté « Un environnement pacifique et stable est la condition préalable absolue pour que les agriculteurs répondent aux défis de la pénurie d’eau et du changement climatique ».

Notamment, la crise syrienne s’est aggravée pendant la période 2015-2016, laissant plus que la moitié de la population au besoin d’aide alimentaire et 4.8 millions de réfugiés dont la plupart est distribuée dans les pays voisins. Le nombre de personnes touchées par l’insécurité alimentaire et de personnes déplacées à l’intérieur du pays est aussi en hausse en Irak et au Yémen.

Au-delà des conflits et des crises, le rapport considère que la pénurie d’eau et le changement climatique sont les défis les plus fondamentaux pour lutter contre la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable d’ici 2030.

La pénurie d’eau est le facteur principal affectant la production agricole dans la région et le point le plus important dans la dépendance de la région sur les importations alimentaires.

En se basant sur les données accumulées dans le cadre de l’initiative régionale de la FAO sur la Rareté de l’Eau dans la région, le rapport montre que le changement climatique devrait affecter la sécurité alimentaire en termes de disponibilité, accès, stabilité et utilisation. La plupart des effets du défi climatique affecteront la disponibilité de l’eau.

L’aperçu régional souligne la nécessité de développer et de mettre en œuvre des stratégies pour la gestion durable des ressources en eau et pour l’adaptation aux effets du changement climatique sur l’eau et l’agriculture. Le présent rapport documente plusieurs expériences positives dans la gestion durable des ressources en eau et leur adaptation au changement climatique dans la région.

Il souligne de même l’importance d’avancer les investissements visant à améliorer l’efficacité et la productivité des ressources en eau, ainsi que la nécessité d’effectuer un changement dans les modes de culture, pour aboutir à des cultures consommant moins d’eau.

Le rapport analyse d’autres grandes options pour s’adapter aux impacts du changement climatique sur les ressources en eau et l’agriculture, y compris la nécessité de concevoir et mettre en œuvre des mesures de protection sociale pour renforcer la résilience des agriculteurs soumis à des événements extrêmes, réduisant leurs pertes alimentaires et améliorant les politiques commerciales.

Le rapport souligne l’importance d’établir une base de preuves solides pour évaluer les effets du changement climatique sur la sécurité alimentaire et pour formuler des politiques valides et flexibles traitant l’eau et l’agriculture. Il appelle à une collaboration régionale renforcée, pour faire face à l’énorme défi de la pénurie d’eau et au changement climatique, s’appuyant sur la forte volonté politique exprimée par les dirigeants de la région et sur les expériences positives dans de nombreux pays.

Ould Ahmed a noté que « la gestion durable de l’eau dans l’agriculture devrait inclure des stratégies et des politiques visant à améliorer l’efficacité de l’irrigation, établir une gestion durable des eaux souterraines, promouvoir des mesures incitatives pour les agriculteurs afin de les encourager à passer à des cultures avec des rendements économiques plus élevés par goutte, réduire les pertes et le gaspillage alimentaire, promouvoir la consommation durable des céréales et renforcer la résilience de la population vulnérable et des agriculteurs aux prix alimentaires et les chocs climatiques ».

Il a conclu que « la sécurité alimentaire est encore possible, à condition de prendre des mesures concertées et de bonnes décisions dès maintenant ».

27 Mars 2017, Le Caire



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