Cridem

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21-05-2017

11:51

Haro sur les chiens errants

L'Authentique - Depuis la semaine dernière, des détonations emplissent chaque jour l’atmosphère aux quartiers de la Socogim Ps, K, Baghdad et El Mina de Nouakchott. Il s’agit de balles en caoutchouc mais aussi de balles réelles tirés de fusils aux mains d’éléments de la garde nationale engagés dans une action d’abattage de chiens errants.

Dans la seule journée de vendredi dernier, une centaine de coups de feu ont été entendus au quartier de Baghdad, à l’aube de ce jour. Les populations encore endormies entendaient des cris stridents d’animaux qui s’écroulaient les uns après les autres, laissant gicler sur le sol du sang en abondance.

Même état de fait les jours suivants où des gardes et des hommes en tenue civile, arpentaient les rues des quartiers cibles à la recherche de chiens errants : stations services, résidences privées, garages mécaniques, bornes fontaines… Tous ces lieux susceptibles d’abriter des chiens compagnons des gardiens et autres veilleurs de nuits, ont été investis, et les animaux abattus devant les yeux de leurs propriétaires.

Les réclamations et protestations de ces derniers n’y ont rien fait ; ce fut le massacre, avec des animaux tués parfois à bout portant et traqués partout où ils se cachaient.

Au total, près de 3000 chiens seraient ainsi abattus la semaine durant dans les seuls quartiers cibles, selon un membre de l’équipe chargée de l’opération qui ne manque pas de révéler en substance que des opérations similaires sont prévues dans tous les quartiers de Nouakchott, dans les jours à venir.

Il s’agit de nettoyer la capitale de ces bêtes, explique-t-il, faisant savoir que le nombre de chiens errants ne cesse d’augmenter aux quatre coins de Nouakchott à un tel point qu’ils représentent un véritable danger public surtout la nuit venue où de véritables hordes sauvages et affamées s’attaquent aux piétons notamment dans les quartiers mal éclairés.

Il ajoutera en substance : outre les abords des routes, les garages de mécano, des restaurants, des marchés de poissons et les parcs où ils sont attirés par les poubelles et les bacs à ordures, ces carnivores se pavanent très souvent devant les écoles, les marchés de bétail publics et les enceintes des dispensaires, s’attaquant aux passants et les dégâts s’en suivent.

Il faut dire que dans les faits, cette campagne contre les chiens a débuté en février dernier lorsque la CUNA avait monté des équipes à cet effet qu’elle avait doté d’aliments empoisonnés destinés aux chiens errants.

Seulement, après avoir tenté d’anéantir ces bêtes au moyen d’appâts empoisonnés qui n’ont pas donné les résultats escomptés, les services ont été obligés de recourir à une campagne d’abattage réglementé par armes à feu, un ancien procédé qui a disparu ces dernières années pour les raisons de sécurité que l’on comprend aisément.

Interrogés, les habitants étaient d’avis divers : si certains ont apprécié l’acte soulignant qu’il permet de débarrasser les rues d’animaux errants, malades et sales qui les tympanisaient chaque soir, d’autres n’ont pas manqué de souligner que cette perspective risque d’encourager les voleurs à sévir dès lors où ils pourront désormais agir nuitamment, sans être dérangés par les aboiement de chiens.

Enfin, tout le monde est unanime sur le fait que la méthode utilisée pour l’abattage des chiens est cruelle voire sauvage et qu’il faut chercher une méthode qui blesse moins l’opinion.

Ahmed. B




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