Cridem

Lancer l'impression
19-05-2017

16:00

Julian Assange, "cyber-warrior" énigmatique et controversé

Romandie News - Défenseur héroïque des libertés pour ses fans, mégalomane en mal d'attention pour ses détracteurs, Julian Assange a atteint une renommée mondiale avec WikiLeaks en publiant des documents classés secret-défense qui lui ont valu de devenir la bête noire des Etats-Unis.

Le fondateur de WikiLeaks, 45 ans, a enregistré une victoire majeure vendredi avec la décision du parquet suédois d'abandonner ses poursuites pour viol contre lui, ouvrant la voie à son éventuelle sortie de l'ambassade d'Équateur à Londres où il a trouvé refuge il y a bientôt cinq ans.

Il pourrait donc retrouver l'air libre peu de temps après l'une des anciennes informatrices de WikiLeaks, Chelsea Manning, sortie de prison mercredi. La jeune transgenre avait fait fuiter en 2010 plus de 700.000 documents confidentiels ayant trait aux guerres d'Irak et d'Afghanistan, dont plus de 250.000 câbles diplomatiques qui avaient plongé les Etats-Unis dans l'embarras.

La sortie de ces documents avait valu à Julian Assange, qui a créé WikiLeaks en 2006, un statut de paria aux Etats-Unis, alors que ses défenseurs célébraient en lui le champion d'un mouvement mondial pour la transparence et la démocratie.

Lorsqu'il accède à la notoriété, Julian Assange est célébré comme un génie informatique et un messie libertaire.

Mais rapidement, les critiques l'emportent. Les accusations de viol et d'agressions sexuelles en Suède, qui le poussent à trouver refuge dans l'ambassade d’Équateur à Londres le 19 juin 2012, brouillent son image. D'anciens amis et collaborateurs décrivent un personnage égocentrique, obsessionnel et paranoïaque.

Dès 2010, le porte-parole de l'organisation, l'Allemand Daniel Domscheit-Berg, prend ses distances et son livre critique nourrira plusieurs films. Chargé de rédiger l'autobiographie d'Assange, Andrew O'Hagan finit lui aussi par jeter l'éponge avec ce verdict définitif: "l'homme qui se targue de dévoiler les secrets de ce monde ne supporte pas les siens".

Valet de la Russie ?


Depuis, l'étoile d'Assange n'a cessé de pâlir. La plupart des grands médias qui l'ont soutenu en diffusant ses scoops ont pris leurs distances. Il a changé plusieurs fois d'avocats. S'est fâché avec son éditeur.

Seul un noyau dur - et quelques célébrités comme Lady Gaga ou Pamela Anderson - est resté fidèle et continue à relayer son combat, notamment lorsqu'il s'agit d'apporter son soutien à Edward Snowden, l'un des "successeurs" de l'Australien.

Dernièrement, Julian Assange a été accusé d'être un valet de la Russie pour son influence sur l'élection du républicain Donald Trump à la Maison Blanche. En juillet, WikiLeaks a publié 20.000 emails piratés du parti démocrate, dont certains très préjudiciables à la campagne de Hillary Clinton.

Les cinq années de réclusion de Julian Assange dans une chambre modeste de l'ambassade d’Équateur à Londres contrastent avec sa vie trépidante d'avant, lorsqu'il évitait de dormir plus d'une nuit dans le même lit.

L'Australien a été ballotté de gauche à droite dès sa plus tendre enfance, au gré des amours de sa mère, Christine Ann Assange, une artiste qui s'était séparée du père de Julian avant même sa naissance.

Jusqu'à l'âge de 15 ans, il vivra dans plus de trente villes australiennes différentes et fréquentera de nombreuses écoles avant de se poser à Melbourne où il étudie les mathématiques, la physique et l'informatique.

Doué, travailleur, il est happé par la communauté des hackers et commence à pirater les sites de la Nasa ou du Pentagone en utilisant le pseudo de "Mendax".

C'est à cette période qu'il a un fils, Daniel, dont il se disputera la garde avec la mère. Lorsqu'il lance WikiLeaks dans le but de "libérer la presse" et "démasquer les secrets et abus d'État", il devient, selon l'un de ses biographes, "l'homme le plus dangereux du monde".

(©AFP / 19 mai 2017 12h56)



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org