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14-06-2017

22:30

Aziz Wane rend hommage à Moulaye M’Bareck : « Non seulement, il s’investissait mais il investissait tout ce qu’il gagnait »

Rim Sport - Le 9 mai dernier, la famille du football en général et celle de la Moughataa de Teyarett en particulier était en deuil avec la disparition du regretté Moulaye Ould M’Bareck, communément appelé « Grand ».

RimSport.net a rencontré en cette douloureuse circonstance celui qui selon toutes les sources, a été son grand frère, son guide et celui qui l’a toujours soutenu dans tous ses projets dans le domaine du football.Il s’agit de Monsieur Aziz Wane appelé père de la Nation sportive qu’on ne présente plus. Certains l’appellent Monsieur « Règlements ».

Dans cette première partie de l’interview qu’il nous a accordée, Aziz Wane avec un récit narratif illustré d’anecdotes rend hommage au grand technicien qu’il a connu

RimSport.net Pouvez vous nous dire à quand remonte votre première rencontre avec le regretté Moulaye?

Aziz Wane : Ma première rencontre avec le regretté remonte aux années 90 période où j’organisais le championnat intersaison dans tout Nouakchott sous l’égide de l’inspection régionale de la jeunesse et des sports dont le siège se trouvait au ksar. Les équipes issues des moughatta venaient toutes jouer au ksar et le regretté était responsable de l’une des équipes de Teyarett dénommée Nahda.

Après cette première rencontre, Comment vos relations se sont tissées ?

Il a fallu deux ans après c’est-à-dire précisément en 1992 sur sa demande, j’ai déménagé du ksar pour venir m’installer à Teyarett. Au niveau du ministère j’avais entrepris des démarches pour la décentralisation.

Ainsi, la première inspection départementale de la jeunesse et des sports a été crée et j’y ai été affecté. La même année le regretté et moi avons crée le premier club officiel à Teyarett avec un récépissé de reconnaissance :le grand club dénommé ACAS de Teyarett dont je fus le premier entraineur.

A quand remonte la participation de ce club aux compétitions nationales ?

Notre première participation au championnat régional de deuxième division date de 1993 et c’est au cours de cette compétition que Brahim Malha a explosé et après son premier match officiel, il a signé un contrat avec l’ASPAN, l’équipe du port de Nouadhibou.

Il semble que le regretté s’investissait entièrement pour la cause des jeunes qu’il encadrait ?

Non seulement, il s’investissait mais il investissait tout ce qu’il gagnait en tant que fonctionnaire international. Il lui arrivait de dépenser les trois quart de son salaire au profit des jeunes dont la plupart vivait chez lui.

En quelle année, il a crée le centre de formation où sont sortis les talents comme Brahim Malha, Bakhayokho,Tegueddi, Sid’Ahmed, Mahfoudh, Mamadou Guèye, etc ?

Avant la création de l’équipe, le regretté avait déjà sa propre structure appelée Nahda où il y effectuait la formation de base et c’est cette structure qui va devenir le centre ACAS pour la formation des jeunes. Et ce centre a changé de dénomination en 2013 à la suite d’une incompréhension avec celui qu’on avait désigné président de l’ACS en 1992.Maintenant, le club est baptisé FC Teyarett sur la propre initiative du regretté. J’y occupe moi-même la fonction de président.

Entretenez-vous d’autres relations, en dehors du football ?

Après le décès de ses parents, j’étais devenu presque celui a qui il se confiait le plus souvent. Il ne faisait jamais 24 h sans venir me voir à la maison. Nous restions ensemble jusqu’à après zéro heure parfois. Un jour,il m’a dit : « mon plus grand désir dans la vie c’est d’avoir un diplôme d’entraineur.

Car avec toute l’expérience que j’ai accumulée, je pense que cela doit se matérialiser par quelque chose qui restera ». Comme Dieu fait bien les choses, c’était en 1999 il y avait un expert allemand qui devait venir en Mauritanie pour y animer deux stages d’entraineurs 1 er et 2 degrés. J’ai fait des démarches auprès de la FFRIM où j’étais en activité encore.

A l’époque, c’est Sneïdry qui était le directeur technique national, je le remercie d’ailleurs au passage car c’est grâce à lui que Moulaye a pu effectuer les deux stages au cours du même mois. Ensuite grâce à Monsieur Ba Abdoulaye, président de ASC Dar Naïm et fonctionnaire à l’époque à l’ambassade d’Allemagne à Nouakchott, le défunt a pu bénéficier d’une formation à Hneif pour l’obtention de la licence A.

A son retour d’Allemagne, il m’a dit ceci : « maintenant que j’ai eu les diplômes dans le football, je crois que je peux mourir tranquillement ». Mes relations personnelles avec le défunt étaient devenues plus que fraternelles et c’est pour cette raison que mon dernier fils porte son nom.



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