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17-06-2017

17:30

Mauritanie : La fraude sur l’électricité fait des pertes importantes (Source)

Tawary - La fraude sur l’électricité est devenue un réel problème en Mauritanie en général et à Nouakchott en particulier. Elle fait perdre à la Somelec des centaines de millions d’um par an, affirme un cadre de la société.

Donc, dira-t-il il faut une méthode répressive contre les fraudeurs à savoir les agents de la société mauritanienne d’électricité, les associés et les bénéficiaires de cette fraude.

La Somelec enregistre chaque année, des pertes très importantes entraînées par la fraude sur l’électricité. Selon un haut responsable en service dans l’une des agences de Nouakchott, elles sont estimées à des centaines de millions d’um, par an. Il se confiait à notre reporter.

La Somelec produit par exemple 100 kw/h, mais à l’en croire, les 8 ou 10 kw/h sont volés. «Quand l’énergie est produite, il y a à peu près 70 à 80 % seulement qui sont récupérés. Dans les 25%, il y a la moitié liée aux pertes inhérentes au réseau électrique. Une partie est consommée dans les centrales, les lignes, les postes. Ce sont des pertes techniques, elles sont normales.

Nous nous battons pour les limiter et elles commencent à diminuer quand même. Mais, il y a une autre que nous appelions avant, les pertes non techniques, ce que nous appelons aujourd’hui la fraude. Cette partie-là représente presque 10%. Elle a été estimée à plusieurs millions voir des milliards d'um»,
a fait savoir un technicien sur l’une des centrales, selon qui, la fraude sur l’électricité est devenue un réel problème.

Beaucoup de cas ayant été constatés pendant les mois passés. Ainsi, de l’argent qui pourrait, selon cet ingénieur en énergie, être investi dans d’autres secteurs prioritaires, part en fumée. «Donc, au moins, 8 % sont volés par des consommateurs véreux insoucieux de l’intérêt général. Or, ce sont des ressources nationales qui auraient permis de construire d’autres centrales, d’autres lignes, je peux même dire des écoles, hôpitaux ou autres routes pour les populations encore enclavées. Donc, c’est notre devoir, au niveau de la Somelec, de nous organiser pour que toute l’énergie produite soit vendue, collectée et serve à l’investissement», a-t-il souligné.

La Somelec, prête à faire face, selon un directeur technique qui a préféré garder l’anonymat, est en train de s’organiser pour identifier le problème et mettre en œuvre les moyens de lutte. C’est pourquoi, nous comptons soumettre au ministère une loi criminalisant la fraude sur l’électricité. «Quand on dit fraude, on peut même dire vol de l’électricité. C’est de l’électricité produite par les moyens de l’Etat et des consommateurs. Au niveau législatif, il faut mettre en place des lois répressives, comme dans beaucoup d’autres pays. Il faut que tous nos agents soient mobilisés et avertis et que les consommateurs puissent nous aider à lutter contre la fraude, en dénonçant les clients, agents et responsables qu’ils soupçonnent», a soutenu un chef centre.

Il est capital que l’Etat lance une vaste campagne nationale de lutte contre la fraude sur l’électricité. Selon un cadre de cette entreprise, le vol de l’électricité participe fortement à la détérioration de la qualité de l’électricité, comme on le voit le plus souvent dans les quartiers et surtout en période de chaleur.

Par conséquent, les cas de fraude de l’électricité (branchements frauduleux, les repiquages sur les câbles, les remontés sur les poteaux) causent des dégâts humains surtout en période d’hivernage dans les quartiers périphériques.

Par Aboubecrine SIDI



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