Cridem

Lancer l'impression
20-06-2017

16:45

Sénégal : les réfugiés mauritaniens sur le qui-vive

Les Mauritanies - Les réfugiés mauritaniens au Sénégal sont toujours dans une situation difficile. Ils n’arrivent pas à se procurer de cartes d’identité et commencent même à perdre leur statut de réfugié. Une situation déplorable que pointe du doigt le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) et les autorités sénégalaises et mauritaniennes.

C’est en marge de la journée mondiale des réfugiés célébrée, mardi 20 juin à Dakar que l’association des réfugiés Mauritaniens au Sénégal, a dévoilé les véritables maux dont -ils souffrent.

Face à cette situation, le président de l’association des réfugiés Mauritaniens au Sénégal, Aldiouma Cissokho n’a pas manqué de dénoncer le mutisme de l’Etat mauritanien et sénégalais mais également du HCR.

Selon lui, le HCR qui devait s’occuper de ce problème convenablement a totalement échoué. L’institution est sous l’emprise d’un complot formaté par les deux Etats.

Avec le ton virulent qu’on lui connait, Aldiouma Cissokho a souligné que le HCR n’a pas sa raison d’être puisqu’il ne parvient pas à aider des êtres humains en souffrance.

Les réfugiés sont là, dans une situation pécuniaire très précaire, sans carte d’identifier, sans patrie, se désole-t-il.

Dans le même son de cloche, le représentant de la coordination des organisations des associations des réfugiés mauritaniens au Sénégal, Moustapha Touré a affirmé : « Le fait qu’ils (réfugiés mauritaniens) ont jeté tout à l’heure à la poubelle leurs cartes d’identité, est un acte symbolique à plusieurs titres ».

Il a souligné qu’aujourd’hui les réfugiés vivent une situation inacceptable. « La première chose qu’un réfugié doit obtenir pour assurer sa protection, c’est d’être identifié, sans identification il est impossible à un individu de bénéficier d’un certain nombre de droits.

Une pièce d’identité des réfugiés permet tout d’abord d’identifier un réfugié et de connaitre son pays d’origine. Elle permet également de décliner son identité devant les administrations et les services publics. Donc à l’absence d’identification, on est complètement isolé et handicapé »
, renchérit-il.

Sur ce, le responsable condamne l’attitude du gouvernement sénégalais qui dispose, selon lui, d’un arsenal juridique pouvant lui permettre de venir en aide aux réfugiés mauritaniens qui sont privés de leur droit essentiel à savoir avoir une carte nationale d’identité.

Apportant des précisions sur le manque de pièces des réfugiés, il a souligné que les papiers des réfugiés mauritaniens, ont expiré depuis le mois de décembre dernier et que le gouvernement sénégalais, le HCR n’ont montré aucune volonté sincère d’aider ces derniers à se procurer de documents, a-t-il fustigé.

Sans papier, on ne peut rien faire, on est là, sans identification, sans sécurité avec toutes les menaces que cela peut engendrer, dans un contexte marqué par le terrorisme, tient-il à rappeler.

Ce qu’on peut faire maintenant, c’est exhorté les autorités sénégalaises à respecter les conventions internationales relatives à la condition des réfugiés mauritaniens, qui sont actuellement au nombre de 15.000 au Sénégal

Rappelons que l’Afrique est le premier continent d’accueil des réfugiés avec près de 4,5 millions de réfugiés.

Ibrahima Dia




Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org