Cridem

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27-07-2017

12:30

Ligne rouge : Dites au président Aziz qu’il se trompe lourdement

Cisse Housseynou - Notre président soldat, chef d’état, chef de parti et homme des réformes constitutionnelles et anticonstitutionnelles qui ne tolère plus aucune contradiction, allant même jusqu'à qualifier tous ceux qui ne partagent pas sa vision des choses de non patriote et ennemi de la nation, ne semble plus avoir de limite.

L’homme fort de circonstance électorale qui incarne la gauche, la droite, le haut et le bas en refusant à la franche du non de s’exprimer fait comprendre à qui le veut que lui et son gouvernement n’ont rien à craindre sur tous les points. Donc pas besoin de supprimer la haute cour de justice, dira l’homme de la maison ocre.

Dans son imaginaire, la santé marche, l’éducation trotte, la démocratie court et le pays vole comme un avion de guerre. C’est pourquoi, personne dans son entourage ne doit s’inquiéter, car ils constituent la baraka du pays depuis son arrivée au pouvoir.

Il y’a de l’eau à merveille, l’électricité en surplus, des poissons ont même acquis le droit de voter, la machine à corruption sera supprimée avec le vote du oui, les routes ne font plus de morts du fait de leur bon état et qualité extra-imaginaire, le racisme comme l’esclavage n’existent plus et tous ceux qui en parlent encore doivent surement avoir fumé autre chose que notre « moneyeja » national.

Son gouvernement contrairement au sénat n’est constitué que d’hommes intègres. Alors, il faut être ingrat pour ne pas accompagner les réformes constitutionnelles. Un point et basta. Comme dans l’armée tout le monde doit obéir ou en subir les conséquences. On s’en fout des règles constitutionnelles ou de ce qu’en pense le monde.

En tout cas, dira le boss, les réformes vont se poursuivre pour adapter la constitution aux réalités sociales des Mauritaniens. Donc la leçon de Donald Trump ou des hommes de droit doivent servir un autre peuple. Notre peuple est content et remercie Dieu de lui avoir donné l’homme prodige et prophète du peuple.

N’en riez pas, car le Boss n’aime pas la contradiction et ses hommes vous feront passer pour un minable imbécile à abattre. Mais, entre nous, nous devons nous dire tout bas que le président Aziz doit tout simplement comprendre qu’il se trompe lourdement et sortir de son imaginaire.

Il partira de gré ou de force. Chiiiiiiiiiit, personne ne doit le répéter ou je m’en lave les mains. En ami, il doit accepter la triste réalité que ce peuple qui l’applaudit n’aime personne et ment juste pour ses beaux yeux de président, en attendant de voir le nouveau patriote qui se décidera au prochain coup d’état.

Ses hommes comme lui sont coupables de tous les maux de ce pays : la discrimination, le racisme, la ségrégation, la pauvreté, la gabegie, le pillage organisé, la gestion nébuleuse, la promotion de la médiocrité, la répression sauvage et aveugle, les coups d’état contre la constitution, la violation des lois et conventions, la situation alarmante de notre système sanitaire et éducatif, l’oppression. Les scandales de drogue et la situation chaotique qui se dessine et dont la survenance n’est plus qu’une question de temps. Pour autant, des hommes mériteront de passer devant la Haute cour.

Que personne ne lui fasse comprendre que ce peuple qui couillonne son destin et hypothèque son avenir finira par s’en rendre compte et un jour ou l’autre ce sera un règlement. A l’amiable ou par les armes, l’histoire nous le dira.

Cissé Housseynou Birama
L’avocat du peuple



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