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28-07-2017

11:12

Projet Go-wamer : «pas de pêche durable sans gestion des ressources.» [PhotoReportage]

Le Quotidien de Nouakchott - Du 24 au 27 juillet, une vingtaine de journalistes et parlementaires ont visité à Nouakchott et Nouadhibou (Mauritanie) les réalisations du programme Go-Wamer (gouvernance politique de gestion des ressources marines et réduction de la pauvreté).

Un projet financé par l’Union Européenne à hauteur de 10 millions d’euros et le PNUD, un demi-million d’euro. Ces parlementaires et journalistes viennent des six pays (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry et Cap vert) de l’écorégion Wamer. La première journée de cette visite a commencé par la cérémonie d’ouverture à Nouakchott.

Mohamed El Hafeh Ejiwen, directeur de la programmation et de la coopération au ministère mauritanien des pêches et de l’économie maritime (DPC) a rappelé que « la bonne gouvernance s’inscrit dans le cadre des priorités de la stratégie nationale de gestion responsable pour un développement durable des pêches et de l’économie maritime. »

Il a aussi rappelé la tenue, le 12 juillet dernier en Mauritanie, « d’une conférence internationale des ministres en charge de la pêche de treize pays membres de la CSRP et du CPCO. »

Le DPC a aussi souligné « la nécessité du renforcement de la gestion commune et concertée des importantes ressources halieutiques, marines et continentale de l’écorégion compte tenu de leur apport à la sécurité alimentaire des populations. »

Le représentant résident adjoint du PNUD en Mauritanie, Jose Levy, a noté que « les ressources marines et côtières de l’écorégion wamer sont abondantes mais subissent également de multiples pressions dont l’intensité est telle que si la tendance n’est pas inversée, les phénomènes sociaux comme la pauvreté en seront fortement exacerbées. »

Il ne peut donc y avoir, a dit à son tour le représentant de l’Union européenne, « de pêche durable sans gestion des ressources. » C’est pourquoi « il est légitime et justifié d’améliorer la gouvernance et promouvoir l’adoption de bonnes pratiques en matière d’utilisation durable des ressources marines et côtières. »

Il a ajouté que « les activités menées jusqu’ici grâce au programme Go Wamer bénéficient aux populations d’Afrique de l’Ouest, au secteur de la pêche donc aux gouvernements. »

Cheikh Bouye, Cheikhna Mohamed Taghiyou Ellah, président du groupe pêche a l’assemblée nationale mauritanienne a indiqué que « l’écorégion marine Ouest africaine, qui s’étend de la Mauritanie à la Guinée, compte parmi les 10 premiers écosystèmes marins en termes de productivité dans le monde. »

Et ces écosystèmes « sur lesquels reposent en grande partie l’économie, la pêche, la sécurité alimentaire pour nos pays, sont menacés d’une rapide dégradation si des actions communes ne sont pas engagées.» La facilitation des séances de présentations et des visites sur le terrain a été assurée par Ba Abou Sidi.

Il a été ensuite présenté plusieurs communications. Arnaud Comolet, coordonnateur régional, a traité « des leçons apprise du programme Go Wamer. » Entre autres leçons, il a cité, le besoin d’une vision politique pour l’intégration régionale à renforcer et une couteuse surveillance maritime.

Enjeux

Momar Sow, chargé de programme, a fait une présentation du programme Go Wamer. Il a cité les enjeux du projet. Parmi lesquels « la dimension alimentaire. « Le poisson des pays de l’écorégion est exporté pour une large part. Les ménages les plus modestes doivent pourtant continuer à accéder aux protéines animales issues du poisson à des prix abordables.

Les pays ouest-africains doivent de la sorte concilier l’approvisionnement des marchés domestiques et internationaux »
En jeu environnemental : « Les ressources halieutiques sont surexploitées ou pleinement exploités dans tous les pays de l’écorégion.

Face à la modification de la structure des écosystèmes induite par le changement climatique et par des facteurs anthropiques, tous les pays doivent restaurer les stocks de poisson de manière à assurer la plus grande résilience possible des écosystèmes marins aux chocs exogènes.

A cet égard, les pratiques de pêches destructrices doivent être éliminées, la capacité et l’effort de pêche contrôlés et l’accès des navires étrangers, tant industriels opérant sous accord de pêche qu’artisanaux issus de la pêche migrante écorégionale, doit être basé sur l’existence avérée de potentialités de pêche. »
Y ajouter « une dimension économique, sociale et culturelle. »

Pour les réalisations, il a cité, entre autres, « 02 unités de stockage et de distribution de produits halieutiques à Nouakchott et Nouadhibou, 03 kiosques de distribution de produits halieutiques dans les quartiers périphériques de Nouadhibou, Plus de 774 acteurs de la pêche formés sur les normes d’hygiène et de qualité et les techniques de transformation artisanale, Une chambre froide construite en Guinée. »

Taleb Ahmed Taleb, coordonnateur de l’équipe nationale de mise en œuvre, a traité des acquis du projet Go wamer en Mauritanie.

Entre autres réalisations, il a cité : « le soutient du projet au stockage et à la distribution des 2% des captures de petits pélagiques pour l'approvisionnement du marché local, Participation aux Campagnes de distributions gratuites visant la promotion de produits de pêches auprès des populations pauvres et des consommateurs à faible revenus dans les quartiers périphériques à Nouakchott et l’appui en équipement de trois points de distributions et six nouveaux avec acquisition en préfabriqué d’une salle démontable avec matériel , puisque le matériel n’est disponible que partiellement et surtout assez vétuste. »

A Nouakchott, les journalistes et parlementaires ont visité les points distribution (Kiosques) de la société nationale de distribution du poisson (SNDP).

Nouadhibou

A Nouadhibou, ils ont visité le siège de l’ONISPA (Office National d’Inspection Sanitaire des Produits de la Pêche et de l’Aquaculture). Cet office a pour objet « l’application de la réglementation internationale relative à la qualité, à l’hygiène et à la salubrité des produits des établissements et des zones de production. »

L’ONISPA intervient dans la mise aux normes sanitaires des points de ventes de la SNDP. L’office assure aussi le suivi de la qualité sanitaire des produits transformés au PNBA par les Imraguens.

Toujours à Nouadhibou, les journalistes et parlementaires ont aussi visité les stocks de la SNDP. Une société qui a pour mission de « Contribuer à la réalisation des objectifs de la politique nationale en matière de promotion de la consommation de poisson en Mauritanie et de sécurité alimentaire.»

Dans la capitale économique, les participants ont enfin visité le siège de l’autorité de la zone Franche. A la fin de la mission, les participants ont rédigé une déclaration dite de Nouakchott. Le projet Gowammer arrivera à terme dans quelques mois. Les enjeux d’une pêche durable, eux, demeurent.



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