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10-08-2017

06:00

Après le Niger et la Mauritanie, le Sahara vit à l’heure de la ruée vers l’or

Yabiladi - La soif de l’or s’est-elle emparée des habitants du Sahara ? Au péril de leur vie, des orpailleurs multiplient les fouilles à la recherche du précieux minerai. Une activité illégale qui commence à prendre des proportions inquiétantes.

Hier à Smara, des inconnus ont blessé par balle un individu avant de prendre la fuite. Le pronostic vital de la victime, transportée d’urgence à l’hôpital, n’est pas engagé. Une enquête a été ouverte en vue d’identifier les auteurs de l’attaque.

Cet incident intervient alors que l’ensemble de la région fait face à une ruée vers l’or sans précédent. Une ruée identique à celle que connaît la Mauritanie, qui a conduit, en juillet dernier, l’armée de Nouakchott à fermer les frontières avec l’Algérie.

«A cause de la canicule qui sévit au Sahara, une file de véhicules tout terrain s’échappe des villes de la province pendant la nuit à la recherche du précieux minerai. Munies de détecteurs de métaux et de phares, des personnes fouillent dans le désert tout en guettant le passage des patrouilles des militaires des Forces armées royales», nous confie une source.

Les orpailleurs bravent le danger des mines

Outre l’illégalité de ces opérations de fouilles, ces dernières sont souvent menées dans des zones militaires dangereuses jonchées de mines datant des années de guerre avec le Polisario. Visiblement, ce danger réel ne parvient pas à dissuader les chercheurs d’or à poursuivre leur quête. Il faut dire que la tentation est grande.

«Les nouvelles au sujet des quantités de particules d’or trouvées par des chercheurs, qui se propagent comme une traînée de poudre, relèguent au second plan le danger des mines et des autres menaces. Les prospections vont crescendo», précise la même source.

Celle-ci ajoute que Dakhla est sur le point de se convertir en un point de chute des orpailleurs pour écouler leurs maigres butins. Là-bas, un ressortissant étranger, probablement de nationalité soudanaise, achète ces «récoltes». Le gramme est vendu à 350 dirhams.

Cette soif qui s’est emparée des habitants du Sahara n’est que la suite des ruées vers l’or enregistrées auparavant dans des pays du Sahel et du Maghreb, à l’instar du Nord du Soudan en 2010, du Tchad en 2013 et 2016, du Niger, du Sud algérien (région du Hoggar) en 2014 et de la Mauritanie en 2016 et 2017.

Le Polisario commence à s'intéresser à ces quantités d'or. Une association proche du Front a d’ailleurs réalisé en juin une enquête sur le sujet.



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