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23-08-2017

17:30

REPORTAGE. Annonce du comité de soutien au sénateur Mohamed Ould Ghadda [Vidéo & PhotoReportage]

Me Bouhoubeiny, avocat du sénateur Mohamed Ould Ghadda, a vigoureusement dénoncé mardi la persécution des opposants au pouvoir du président Ould Abdel Aziz.

"La réalité est là : aujourd’hui, on persécute les opposants et on essaie de les intimider avec des procédés qui ne répondent à rien du tout aux procédures normales", a affirmé Me Bouhoubeiny, en marge de l’annonce au siège du FONADH du comité de soutien au sénateur Mohamed Ould Ghadda, arrêté depuis le 11 août dernier.

Devant un parterre de personnalités politiques, syndicales et des activistes des droits de l’Homme, Me Bouhoubeiny a renchéri, en pointant du doigt les dysfonctionnements constatés lors de l’arrestation du sénateur Ould Ghadda :

"En Mauritanie, il y’a une règle. Il faut la comprendre. On arrête quelqu’un et après on cherche à monter le dossier. Qu’est-ce qu’il a fait ? Ce n’est pas quelque chose qu’on a quand on l’arrête. Qu’est-ce qu’on lui reproche ? C’est quelque chose qu’on va monter et qui peut changer. C’est pour cela qu'Ould Ghadda était d’abord à la sûreté, après à la gendarmerie, puis à la police économique. Donc, on va essayer de lui monter un dossier. Les droits de Ould Ghadda n’ont pas été respectés, sa famille ne l’a pas encore vu jusqu’à présent, alors que c’est un droit."

Me Bouhoubeiny a affirmé que son client était fin prêt à un procès, avant d’annoncer dans la foulée la mise sur pied d’un collectif d’avocats pour défendre le sénateur Mohamed Ould Ghadda, en cas de procès.

Moussa Fall, président du Mouvement pour le changement démocratique (Mcd) et membre du Forum national pour la démocratie et l’unité (Fndu), un front anti-Aziz, estime que l’arrestation de Ould Ghadda constitue "un cas extrêmement flagrant de délit".

"Je pense que c’est un cas qui demande une mobilisation particulière pour barrer la route à cette dérive dictatoriale que le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz est en train de prendre", a estimé M. Fall.

Biram Dah Abeid, président d’IRA-Mauritanie, a la même analyse. "Toutes les forces vives, tous les courants démocratiques et des droits de l’Homme doivent s’élever comme un seul homme pour faire barrage à cette tentative d’écraser l’aspiration du peuple mauritanien en ce moment précis et historique, à travers l’écrasement de Mohamed Ould Ghadda", a estimé M. ABEID.

"Ould Ghadda détient des informations extrêmement compromettantes contre le pouvoir de Ould Abdel Aziz, ce qui explique son arrestation. C’est ce qui explique aussi que le pouvoir a voulu le soustraire de sa liberté", a martelé la sénatrice Malouma Mint Meidah, qui s’est elle aussi illustrer contre le référendum du 5 aout.

Aminétou Mint Ely, présidente de l’Association des femmes chefs de famille (AFCF), a appelé de ses vœux à faire face au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz.

"Depuis, un certain temps, nous vivons un recul des libertés d’expression, un recul de la démocratie. Notre devoir aujourd’hui, c’est de mettre à nu les politiques de Mohamed Ould Abdel Aziz", a déclaré Mme Mint Ely, ajoutant que Ould Ghadda "est une victime de plus du pouvoir répressif de Mohamed Ould Abdel Aziz".

Pour Boubacar Ould Messaaoud, opposition comme activistes des droits de l’homme, ils doivent inscrire leur démarche dans une perspective de changement, au-delà de la mobilisation de soutien au sénateur Ould Ghadda. "Notre lutte, elle doit être une lutte contre le changement", martèle-t-il.

La rencontre qui a connu quelques tumultes s’est terminée par la lecture d'une déclaration exigeant la "libération immédiate et sans condition" du sénateur Ould Ghadda.

Par Babacar Baye NDIAYE

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