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27-08-2017

08:35

Entretien/Le chef centre d’enrôlement de Legrane s’exprime sur l’affaire des fameux extraits de naissance et le centre de Dar-Naim

Tawary - Selon une information parue dans le journal arabophone Essabaq.info la semaine dernière, vous étiez « inculpés » dans l’affaire des fameux extraits de naissances à Sebkha ? Qu’en est-il ?

Ismaël Pathé : Écoutez, comment peut-on concevoir que quelqu’un qui est inculpé dans une affaire aussi grave soit aujourd’hui en liberté et continue à travailler dans cette administration.

Pour vous dire que ce qui a été dit dans l’information mise en ligne sur ce site n’est qu’une accusation forgée de toutes pièces et d’ailleurs elle n’a pas de fondements. En avril dernier, la direction des examens et concours à Nouakchott, au moment de la saisie des dossiers des candidats au BEPC, elle a su que les numéros de deux actes de naissances ne figurent pas sur la base de donnée de l’Etat civil.

Aussitôt, elle a transféré l’affaire à la police et le Chef centre de Sebkha, Mr Anne, a été convoqué. Il semble sur ces deux pièces, il est mentionné qu’elles sont établies dans cette Moughataa.

Tout a commencé, un vendredi. Ce jour-là, je venais d’entrer à Nouakchott pour le week-end, où, se trouve ma famille. Du coup, on m’informa que Mr Anne est au commissariat de police Ksar 2 dans une affaire de pièces d’état-civil.

Cependant, je suis le chef centre d’enrôlement à la commune de Legrane, dans le département de Kiffa.

Sur place, le commissaire me présenta les extraits en me demandant quelles sont mes remarques. Alors, en tant que professionnel de l’Etat-civil, j’ai constaté qu’il s’agit d’extraits fictifs parce qu’ils n’ont pas la conception exacte des actes de naissance en vigueur.

Cause pour laquelle, le père des enfants à qui les extraits étaient établis se trouvait devant les enquêteurs. Au terme de l’enquête, il a fini par dénoncer un gérant de papeterie à Sebkha, qui est selon lui, le concepteur des faux documents. Celui-ci dont d’ailleurs sa photo se trouvait sur le bureau du commissaire a été aussitôt arrêté, puis jugé et envoyé en prison.

Pour vous dire, que c’est une affaire en dehors de l’Etat-civil et comme Mr Anne n’était pas concerné, il continue à occuper son poste de chef du même centre. Et qu’est-ce que vous imaginez, si j’étais concerné ?

Alors, depuis ce jour on ne m’a plus parlé de cette affaire, ni à la police, ni à l’Etat-civil. Aujourd’hui, on dit dans la presse, que je suis derrière cette affaire et c’est l’ex-Administrateur directeur général qui m’a sauvé en étouffant le dossier.

Ce qui est faux. En fait, l’ex-ADG est un homme qui a fait de certains, des cadres aujourd’hui dans l’administration de la direction générale et qui n’ont pas les compétences.

L’autre jour, le directeur des ressources humaines, vous a surpris dans le centre de Dar-Naim en dehors des heures de travail. Puis vous étiez entendus par la police avec deux autres collègues. De quoi il s’agit exactement?

Le jeudi dernier, j’étais au centre d’enrôlement de Dar-Naim, où, travaille mon ami et collègue, Mr Cissé, pour enrôler l’un de mêmes enfants comme j’habite dans ce département.

C’est vers 16 heures, que le directeur des ressources humaines est venu nous trouver dans les bureaux avec le chef centre.

Sans me parler, il est allé parler au responsable du centre en l’occurrence, Mr Cissé dans son bureau puis il est reparti. Le lendemain, nous étions convoqués au commissariat de police de Dar-Naim 2, pour une affaire qui n’a aucun rapport à ce qui a été relayée dans la presse.

A la police, on ne nous a pas parlé d’enrôlement quelconque. Et au cours de l’enquête, aucune preuve n’a été fournie par l’administration pour nous inculper. Ce qui est difficile, dans cette affaire est que le chef centre de Dar-Naim a été remplacé le jour même.

Par la suite, durant tous ces jours, on ne nous a pas prouvé que nous sommes dans des draps sales. Comment peut-on accuser des personnes de délits aussi graves sans preuves ? A la police, nous étions entendus mais le dossier est vide.

Avez-vous été consultés par un responsable de votre administration depuis le début de cette affaire ?

Vendredi, (le lendemain du début de cette affaire), on a été convoqué par le directeur des ressources humaines. A notre arrivée, il nous a demandé de repasser le lundi. Ce jour-ci, nous étions à la police pour une audition. De ce fait, on n’a pas pu l’occasion de se voir. En fait, aucun responsable n’a voulu entendre nos versions à propos de ce que l’on nous reproche (?).

Selon des rumeurs, il parait qu’au niveau de la direction, des informations laissaient entendre qu’on venait chaque après-midi au centre de Dar-Naim. Ce qui est totalement inexact !

Depuis le déclenchement de cette affaire avez-vous rencontré votre supérieur (ADG)?

Non ! Nous étions ce vendredi à la direction pour le rencontrer mais, comme c’est une journée très courte, on n’a pas pu se voir. Mais nous comptons repasser la semaine prochaine.

Et si le dossier est vide ?

Nous sommes des êtres humains et en plus nous sommes des musulmans. C’est ce que je peux vous dire.

Que pensez-vous de cette affaire?

Je peux dire qu'elle m’a servi de leçon et avant tout je me remets à Allah qui me suffit comme assistant et juge. Comme dit l’adage, « On a toujours jeté des pierres sur un arbre qui donne des fruits ».

Propos recueillis par H.J



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