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10-09-2017

19:00

Expulsion de militants de l’Institut Abolitionniste américain : de quoi a peur la dictature chancelante ?

KAWTAL - Le 28 avril 2017, c’étaient les Françaises, Madame Marie FORAY, universitaire en droits humains, et Tiphaine GOSSE, journaliste, qui avaient été moralement et psychologiquement harcelées par les services de la police politique, avant d’être déclarées persona non grata alors qu’elles enquêtaient sur l’esclavage en Mauritanie,

et ce, malgré qu’elles disposaient d’un visa en bonne et due forme. Elles furent expulsées sans autre forme de procès puisque pour la DGSN, « il n’y a pas d’esclavage en Mauritanie ».

Ce 08 septembre, ce sont les militants de l’Institut Abolitionniste américain qui étaient venus pour une concertation avec les autorités et la société civile sur les questions liées au renforcement de la lutte contre l’esclavage, le racisme et la violation des droits humains, qui se sont vu interdire l’accès au territoire national puisque selon le porte-parole du gouvernement, « leur programme n’a pas été concerté avec le gouvernement ».

De quoi a peur la dictature d’Ould Abdel Aziz ? N’est-ce pas lui et son gouvernement qui chantent à tout va que tout va bien au pays des milles poètes, qu’il n’y a pas d’esclavage en Mauritanie, pas de discrimination raciale, ni de racisme, pas de prisonnier d’opinion, pas de harcèlement des militants de droits humains ?

En démocratie, si on n’a rien à cacher, alors on ne doit pas avoir peur de tout montrer à tout le monde. La fuite en avant n’est pas la solution. La lutte contre l’esclavage et le racisme en Mauritanie se poursuivra quel qu’en soit le prix à payer.

KAWTAL appelle ainsi le pouvoir à plus de lucidité, et surtout à respecter ses engagements nationaux et internationaux en matière de lutte pour la promotion des droits humains, dont l’un des plus fondamentaux est la liberté des militants à faire leur travail dans la dignité, sans entraves, ni menaces, ni harcèlements.

C’est pourquoi, KAWTAL condamne vigoureusement l’expulsion des militants de l’Institut Abolitionniste américain, expulsion dont la raison véritable n’est autre que l’impossibilité pour la dictature de téléguider le programme de militants à cheval sur leurs principes et sur la déontologie du combat pour les droits humains.

Fait à Nouakchott, le 10 septembre 2017

La Cellule de communication



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