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11-09-2017

18:16

Mauritanie : L’état des routes en question

Tawary - Nids de poule, routes cassées pour faire passer des câbles électriques ou canalisations, eaux stagnantes, ordures, gravats, trottoirs et bordures cassés, voilà ce qui orne les routes de la capitale et la route nationale N°1 Nouakchott-Rosso et celle de l’Espoir (RN°2).

Les wilayas de l’intérieur aussi n’échappent pas à cette règle. Certaines routes sont tristement célèbres par leur état de dégradation avancée : celles qui mènent vers Rosso et Boutilimit, ...par exemple.

On aurait dit qu’il n y a personne dans ce pays pour les entretenir. Les allées sont envahies, les trottoirs et accotements sont cassés. Ce phénomène de routes délabrées s’observe partout dans Nouakchott, sa banlieue et Rosso.

Les axes routiers à Arafat, El Mina, Dar-Naim,… semblent remporter la palme d’or puisque l’état des routes y est tout simplement catastrophique. Il suffit de parcourir ces villes, depuis le marché de la polyclinique jusqu’aux deux voies qui passent à l’Arrêt des bus pour s’en rendre compte. La route qui mène vers l’arrêt des bus en quittant le marché du bétail (El Mina) aussi, est jonchée de nids de poule. En contournant le rond point du Hakem d’El Mina pour emprunter l’axe en direction du carrefour Touré ou de la Socogim, là aussi, on remarque d’énormes trous.

La route en direction du Wharf en partant du carrefour Nancy est tout simplement pitoyable. Cette route est presque entièrement détruite et ce sont des ordures qui occupent les abords des lieux.

Finalement que l’on aille au P6, P11, Carrefour Tensoueilem, à partir des P3 d’Arafat … le décor est le même. Aucun quartier n’échappe désormais à cette règle. Certaines routes construites entre 1990 et 2005 n’ont jamais été réfectionnées. Même certains kilomètres de routes construites en 20010 à Nouakchott sont maintenant des souvenirs sous le sable. Tout se passe comme si l’entretien des routes consistait à juste mettre du gravât et un peu de goudron au dessus pour boucher les trous. C’est sans doute un moindre mal, mais dès que l’hivernage arrive, la route se casse à nouveau.

Ce qui signifie qu’on est dans une logique de bricolage. Et pourtant, il doit bien y avoir des fonds alloués à la réhabilitation des routes ? Il semble aussi qu’avant de réaliser de grands travaux, la logique aurait été de maintenir les acquis d’abord, avant de réaliser d’autres ouvrages. Même les nouvelles routes posent problème. La liaison au niveau de la pâtisserie des princes, est menacée elle aussi et cela est due à la qualité des travaux, qu’elle suscite déjà pas mal d’interrogations.

Sur les autres nouvelles routes, on sent à peine la couche de goudron qui commence à décoller avec les dernières pluies. Si on devait demander aux sociétés de construction des routes, de reprendre des routes, ce serait sans doute toutes les routes qui devraient l’être.

Autre phénomène plus triste…..

«Les routes mauritaniennes tuent chaque année des centaines de personnes des suites d’accidents de la circulation. Et des milliers d’autres sont grièvement blessés» selon des observateurs. Ces statistiques peuvent faire froid au dos. Et pourtant, ils reflètent bien la réalité des phénomènes.

Samedi dernier à 120 km, sur la route Nouakchott-Rosso, Oumar, un usager de cet axe que certains appellent « l’axe de la tristesse » note qu’il supporte l’image de cette route qui mène vers la sortie sud de la Mauritanie.

A Tiguent, un volontaire, s’occupe depuis quelques mois de boucher les nids de poule avec du gravier et de l’eau qu’il amène sur sa charrette. Tandis qu’à la localité de Tigmatine, là, ce sont des enfants (12à 15 ans) qui compactent les trous avec sable et des cailloux.

Sur cette route, 12 pannes de véhicules provoquées par l’état de la route ont été dénombrés (crevaisons, bras cassés, arbres déboités, cartiers troués,….), avons-nous constaté alors qu’on revenait à la capitale d’un séjour à Rosso.

Non, loin de lui, un cadre du pays, déclare qu’il fallait réparer cette route avant de construire la route Tidjikdja-Atar dont une grande partie est déjà sous les dunes mobiles. Elle est d’ailleurs impraticable et les usagers sont rares, affirme-t-il.

Un certain mauvais état des routes, comme cause de ces catastrophes de la route. Pour lui, plus que les routes, ce sont les comportements anormaux de certains conducteurs qui sont responsables des accidents mortels constatés sur les principales routes nationales.

«45% des accidents surviennent dans des agglomérations urbaines et seulement 2% dans des agglomérations rurales », notent certaines informations. En général on met en cause l’état des routes, mais les bonnes routes sont dans les villes et non dans les villages», a fait savoir un ingénieur.

Les routes mauritaniennes tuent chaque année

Pour mieux étayer ses arguments un responsable au département de l’équipement et des transports s’est voulu illustratif : "L’une des routes les plus dégradées est Nouakchott-Rosso".

Il survient plus d’accidents sur cette route que sur celles Nouakchott-Ouad Naga, Nouakchott-Boutilimit et Boutilimit-Maghta-Lahjar sans oublier celles de la vallée comme Aleg-Boghé et Kaédi-Sélibabi. D’ailleurs plusieurs cas d’accidents ont été constatés sur la route nationale N° 3 (Nouakchott-Nouadhibou) encore bon état. "Ça veut dire que les excès de vitesse et les comportements anormaux sont pour une bonne part dans la recrudescence des accidents".

Pour terminer sa plaidoirie dans le but de démontrer l’innocence de l’état des routes, ce spécialiste des routes a indiqué que la plupart des victimes des accidents sont des passagers et des fois rares, on signale des piétons. "Ils traversaient la chaussée là,où, ils ne devaient pas, ou ont été fauchés par des chauffards, etc....".

"C’est bien le comportement plus que l’état des routes", indique un connaisseur du secteur des transports terrestres.

Alors c'est pour quand un réseau routier favorable à la circulation ?

Par Aboubecrine Sidi



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