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20-09-2017

07:44

Désengorgement des artères du marché central : Matty frappe très fort

Tawary - En 2013, élue présidente de la communauté urbaine de Nouakchott(CUN) avec comme mission principale gestion des communes de la capitale, exécution des plans d'action des communes, protection des parcs publics, l’assainissement de la ville, suivi des espaces publics, approvisionnement des quartiers périphériques en eau et le désengorgement du grand marché, Maty Mint Hamadi n’y est pas allée de main molle.

Après la fête de l’Aid, en peu de temps, elle a débarrassé les grands axes du marché central des étals de bouchers, tables de petits commerces, kiosques, hangars et autres petits aménagements commerciaux qui occupaient les trottoirs pour déborder parfois sur la chaussée.

A plusieurs reprises avant elle, avec Ahmed Ould Hamza des tentatives de déguerpissement ont échoué face à la résistance des occupants et leur appui. La semaine dernière a été un véritable cauchemar pour les centaines de commerçants qui avaient élu domicile dans les grandes artères du marché de la capitale.

On ne peut même pas parler de petits commerces parce qu’au fil des jours il y en avait qui, partis de petites tables installées sur les accotements, s’étaient retrouvés finalement avec des boutiques en plein air dont une partie abritée sous un hangar de fortune.

Le petit soir, les marchandises étaient rassemblées et transportées dans des entrepôts pour être ramenées tôt le lendemain matin par des conducteurs de pousse-pousse qui viennent de perdre un important marché, avec l’opération de déguerpissement enclenchée par Mme la présidente de la CUN appuyée par les autorités du pays.

Il faut dire qu’avec Matty, le sujet était une fois sur la table des autorités selon une source informée et il y a eu quelques gesticulations de la part d’un haut responsable proche de la mairie de Tevrag-Zeina.
C’est parce que depuis le temps d’Ahmed Hamza, la mairie la plus proche et la CUN ne parlaient pas le même langage au sujet de cette affaire. En effet, dès que la CUN agissait pour le désencombrement, la mairie de Tevrag-Zeina jouait le jeu avec les marchands (chassés), mues uniquement par l’objectif de recettes municipales au titre de leur budget, précise une source bien informée.

En un moment donné, il y a eu des opérations de sensibilisation sur les dangers d’exposer les marchandises dans les allées du marché au profit des vendeuses de voiles, de chaussures, de vêtements usés, d’effets cosmétiques et des détaillants à ce sujet.

En plus, un grand hangar a été construit, il y a deux ans par le gouvernement au sud du grand marché pour le recasement des commerçants déguerpis, avec des mesures d’accompagnement bien faites, mais rares sont ceux qui y étaient.

Echec ou micmac ? Les allées et ruelles du marché de la capitale avaient continué à être envahies de façon anarchique par les vendeurs. Les piétons, chassés de leurs trottoirs par les vendeurs, se voyaient obligés de disputer la chaussée aux véhicules, avec tous les risques d’accident et autres désagréments.

Une rue aussi passante que celle va vers le rond point à hauteur du CC des jeunes filles, qui quitte la route principale vers la polyclinique, en passant par le marché et le grand hangar, était devenue un souk à ciel ouvert et un arrêt pour les taxis qui cherchent des clients pour Madrid, Tensoueilim,….

De même que la route qui sépare l’ilot C et la partie Est du marché est occupée par les laveurs de véhicules, les étals et les vendeurs de radios et de lunettes.

Mais après le passage de la police de la CUN et des camions envoyés par cette institution, l’encombrement des lieux a laissé place à un vide permettant à la vue de s’étendre sur toute la longueur des avenues et routes qui bordent le marché. Mais, c’est seulement pour le matin jusqu’à 14 heures et l’après-midi, c’est la débâcle, comme si rien n’a été !

Après un premier passage devancé par des avertissements de mise en garde, il y a eu de la résistance. Mais mardi et mercredi derniers, c’était le grand nettoyage avec une colonne d’une dizaine de véhicules chargés et des agents de la police communale à contribution. Naturellement, pour dégager les têtus il faut l’usage de la force.

Certainement que ce dispositif sécuritaire, soutenu par la ténacité légendaire de Mme la présidente, a dissuadé toute possibilité de résistance.

De toute façon, du coté des anciens combattants, aux abords de la cité Ilot C, ainsi qu’au périmètre de la gare routière centre de la formation féminine, il n’y a pas la moindre parcelle de la voie publique où les équipes de désengorgement ne soient passées et repassées, laissant une fluidité totale à la circulation.

Évidemment, les avis divergent et chacun y va de ses commentaires et interprétations, selon que l’on se situe d’un point de vue politicien ou social. Mais au plan juridique et administratif, Mme la présidente de la CUN semble tenir le bon bout parce qu’agissant au nom de la loi et sur la base d’instruction du gouvernement.

Faut-il d’ailleurs, pour une raison ou une autre transformer toutes les grandes artères de la capitale et du marché central en rues marchandes au détriment des automobilistes et piétons ? Là, se situe le débat.

Quid de la mobilité qui est un élément incontournable du processus de développement ? On en était au point où même les taxis refusaient de s’aventurer dans certaines zones de Nouakchott à cause des bouchons monstres provoqués par ces encombrements de la voie publique fruits des stationnements abusifs et des points de récoltes des clients.

De toute façon, il fallait bien une fin à cette anarchie et c’est arrivé, mais sera-t-elle continue ou une campagne ? N’importe quel espace ne peut être un souk à ciel ouvert, au mépris de toutes les questions d’urbanisation, d’environnement et surtout, de la loi.

Reste maintenant que la CUN et les neuf mairies s’occupent de la construction dans chaque Moughataa des marchés destinés à accueillir les commerçants déguerpis dans le cadre de pareilles opérations que celle menée ces derniers jours sous les ordres de la patronne de la CUN.

Mais déguerpir les occupants est une chose, mais les empêcher de revenir s’installer en est une autre et l’expérience l’a prouvé aux temps de Hamza. Surtout que déjà, les nombreux vendeurs d’habits, d’effets et produits cosmétiques aux abords du grand marché et des banques profitent actuellement de cette situation pour transformer les alentours en une énorme expo où s’activent des vendeurs sur les véhicules boutiques.

Du coup, est-ce que Matty va réussir là, où, l'autre a échoué?

Par Aboubecrine Sidi



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