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22-10-2017

08:35

SNES: Intensification de la gabegie au ministère de l'Education nationale

SNES - Comme d’habitude depuis plusieurs années, les classes ont ouvert leurs portes cette année (2017-2018) dans une atmosphère d'insouciance et de laisser-aller, en l'absence de tout indicateur susceptible d’apporter des améliorations de qualité pour encourager et motiver les fonctionnaires du secteur et susciter un minimum d’espoir.

Au contraire, le népotisme et le favoritisme ont gangréné, d'une manière sans précédent, les différents démembrements du ministère.

Les syndicats d’enseignants ont été, de nouveau, écartés des concertations préparatoires des transferts et des promotions des enseignants. Affectations et promotions qui ont finalement été préparées et publiées dans l'obscurité.

La note de service des transferts a été affichée à la dernière minute et le transport des professeurs sortants organisé un jour avant l'ouverture des classes dans une atmosphère de chaos et de longue attente sous le soleil brûlant.

Et, malgré cela, les responsables de l'enseignement secondaire ont décrit ce transport comme un acte de «sympathie avec les professeurs sortants », comme s’il s’agissait d’un don accordé par le ministère, et non un droit Quant à la note de service portant promotion des directeurs des études et surveillants généraux cette année, elle a constitué l’expression la plus éloquente de la gabegie endémique au sein du ministère de l'Education nationale.

En effet, même si les professeurs qui ont bénéficié de ces promotions méritent beaucoup plus que de simples nominations dans un poste sans grande valeur et que, de surcroît, ils ne sont pas appelés à exercer; et même si certains d'entre eux méritent largement de telles promotions si les critères étaient appliqués de manière transparente, la grande majorité de ces promotions a ignoré toutes les normes professionnelles, pédagogiques et éthiques.

Le discours du ministre de l'Education nationale à l'occasion de l'ouverture de la nouvelle année scolaire, n’est qu’une autre forme de cette gabegie qui règne au sein de son ministère. Malgré l’absence de transparence des transferts et promotions des enseignants, M. le Ministre évoque dans son discours le «respect ferme des critères d’affection et de transparence de la promotion des enseignants et des encadreurs».

Et, bien que tout le monde sait que l’éducation dans notre pays est loin d’atteindre le moindre de ses objectifs, et que les indicateurs mondiaux de l’éducation nous classent à la dernière place, le discours de M. le Ministre ne fait aucune mention des problèmes auxquels est confronté son département. Rien que des réalisations.

Le ministre a également exprimé sa « fierté du niveau de coopération de son département avec les syndicats, les acteurs de la société civile et organisations partenaires », malgré la quasi inexistence d'une telle coopération.

Par de telles pratiques, le ministère de l'Education nationale, plutôt que de chercher à attirer les jeunes les plus brillants comme il devait le faire, il pousse les meilleurs enseignants à aller rechercher un autre travail offrant un minimum d’équité. Beaucoup d’enseignants sont aujourd'hui dégoûtés par la gabegie qui règne au ministère.

Au Syndicat national de l'enseignement secondaire (SNES), tout en condamnant fermement la gabegie endémique au sein du ministère de l'Education nationale, nous déclarons ce qui suit:

- notre soutien et notre solidarité avec tous les collègues qui souffrent de cette gabegie,

- notre appel aux enseignants à resserrer les rangs et à agir rapidement afin de défendre la dignité du professeur et de faire aboutir les revendications,

- notre volonté de défendre la dignité du professeur et ses revendications par tous les moyens disponibles.

Par ailleurs, nous demandons également au ministère de prendre les mesures suivantes:

- le strict respect de critères transparents dans toutes les décisions du ministère,

- l'équité à l’égard de tous les anciens fonctionnaires qui méritent la promotion et l’affectation,

- l’ouverture de négociations sérieuses avec les syndicats d'enseignants le plus tôt possible autour de toutes les questions soulevées dans les plateformes déposées au Ministère,

- l’ouverture d’un dialogue effectif avec tous les partenaires du secteur : syndicats, société civile et organisations partenaires.

Nouakchott, le 19 octobre 2017

Le Secrétariat général



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