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30-11-2017

22:00

Contribution à la mise en place du PLAN D’URGENCE : L’urgence du plan d’urgence !

Terroir Journal - Inéluctablement et de façon diligente l’Etat mettra sur pied le plan d’urgence pour sauver le monde rural (environ 70% de la population) face au déficit pluviométrique et à l’absence de crue.

En effet la sécheresse sera longue parce que en plus de l’inexistence d’hivernage nous nous acheminons vers une saison sèche froide (octobre à février) et une saison sèche chaude (mars à juin) en plus de l’équation de la prochaine saison d’hivernage (jusqu’au moment où les plantes atteindront leur maximum de croissance végétative. En plus, il y a plus de 4000 ha qui n’ont pas été emblavés en riz pour des raisons de mise en valeur ou de réhabilitation.

La demande en pâturages est largement supérieure à l’offre : tout le pays se retrouve dans un mouchoir de poche (les deux Hodhs, l’Assaba, le Guidimakha et une partie du Gorgol ; sans compter les potentialités intrinsèques d’élevage de ces régions.

Face à cette situation, il ne faut être ni pessimiste, ni fataliste, ni attentiste, mais prendre la problématique de la sécheresse à bras le corps.

Entre autres solutions

• Faciliter la transhumance dans les pays riverains (Sénégal et Mali) en prenant soins de respecter la législation en vigueur dans ces pays en matière de transhumance

• Prévenir l’invasion des sautereaux (Schistocerca gregoria )

• Lutter contre les feux de brousse

• Organiser le terroir afin d’éviter les conflits (couloirs, zone de parcours, pâturages, point d’eau etc…)

• Eviter la coupe de bois par les bergers au profit de leurs caprins

• Assurer la couverture vaccinale et le ravitaillement en médicaments, sels minéraux, oligo- éléments et vitamines

• Entretenir des équipes médicales mobiles dans les zones de pâturages

• Assister les éleveurs sur le terrain (placer des boutiques au cœur des pâturages

• Augmenter les boutiques Emel et y introduire la vente d’aliments de bétail

• Subventionner la vente du bétail dans tous les marchés ou racheter le bétail aux éleveurs pour le revendre à ceux-ci après l’hivernage à des prix symboliques

• Signer des accords avec l’Union Européenne et les pays d’Afrique Centrale où l’élevage est réduit à l’avifaune pour des exportations de viande et la consommation Bio

• Ouvrir des banques de crédit d’élevage à la faveur des éleveurs à des taux compétitifs pour leur permettre l’acquisition des intrants d’élevage

• Eviter les conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs

• Engager des campagnes de contre saison dans les périmètres rizicoles

• Introduire la double culture tout en évitant le chevauchement des calendriers culturaux

• Privilégier le maraichage et la céréaliculture dans la campagne de contre saison froide et les cultures fourragères dans la campagne de contre saison chaude

• Lutter contre la divagation des animaux à l’intérieur de ces périmètres

• Engager une véritable intégration entre l’élevage et l’agriculture

• Utiliser les mass-médias (télévisions et radios sur tout rurales) pour informer, éduquer et communiquer avec le monde rural sur les comportements responsables en période de disette où les éleveurs tentent vaille que vaille à sauver leurs bétail à partir des champs des paysans

Notre pays où l’Evaporation a toujours gagné toutes les batailles sur les précipitations et où les masses d’air issues de l’anticyclone de SAINTE-HÉLÈNE venant du golfe de Guinée et subissant la force de Coriolis perdent leurs humidités au-delà du 17e parallèle est le théâtre de bouleversements écologiques et socio-économiques avec la sécheresse qui entraine désertification et désertisation.

Des inerties séculaires ne sont pas encore vaincues. Il y a lieu de mettre sur pied des stratégies interministérielles pour sauvegarder améliorer et moderniser l’élevage pour faire face aux problèmes structurels (exemple de 2002 où le cheptel a été décimé sous l’effet de la chute hivernale de température (13° C) et le cas de cette année (absence de pluie et de crue)

Il faudra tirer le meilleur profit du potentiel économique du fleuve par intermédiaire des barrages de Diama et de Manantali, potentiel irrigable estimé à 135 mille ha de terre dont la valorisation optimale doit être un objectif hautement prioritaire pour la sécurité alimentaire (humains et animales) Et à quand la véritable agro-bisness avec l’introduction de cultures fourragères, d’Oléagineuses et de Malvacées pour que l’Agriculture puisse soutenir notre élevage en attendant une véritable intégration de ces deux grands secteurs du primaire.



…avec ce processus d’anthropisation, les populations ont d’arbre en arbre et de forêt en forêt par le fer, le feu et la dent sérieusement détruit notre capital naturel.

« L’Homme est-il en train de scier la branche sur laquelle il se trouvait perché »



L’intérêt ethnobotanique des arbres proposés est indéniable :

-Acacia senegal: gomme arabique

-Moringa oleifera: substances hypoglycémiantes contre le diabète; des éléments ferromagnésiens (fer pour lutter contre l’anémie surtout dans une zone à forte prévalence de paludisme; magnésium pour lutter contre une certaine forme de stérilité: asthenospermie)

-Acacia melifera: biotope pour les abeilles, source de fabrication de miel

-Acacia ataxacantha: avec les ligneuses citées au-dessus il participe à la formation d’une haie vive, à l’entretien d’un micro climat et permette la fertilisation du sol en synthétisant de l’ammoniac à partir de l’azote atmosphérique.

-Euphorbia balsamifera: pour lutter contre les dermatoses

Ce type de forêt classée pourrait participer à la lutte contre la désertification et la désertisation tout en redonnant à la Mauritanie sa place de deuxième producteur mondial de gomme arabique et participer à la grande muraille verte africaine.

Sy Alhousseïnou, Professeur de sciences naturelles





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