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10-12-2017

20:33

Conflit autour du statut d'imam et arrestations dans le sud de la Mauritanie

Infos plus Gabon - La brigade de gendarmerie de Maghama, une préfecture de la région de Kaédi (vallée du fleuve-600 km au sud-est de Nouakchott), a placé en garde à vue, 10 notables de la commune de Saghé Lobaly, à la suite d’un différend portant sur le statut d’imam de la mosquée de la localité, a-t-on appris, dimanche, de sources concordantes.

Parmi les personnes arrêtées figure notamment Thierno Saidou Ndongo, l’imam adjoint de la mosquée de Saghé depuis 17 ans, derrière le titulaire, Thierno Baidy Dia.

A l’origine de ces arrestations, un conflit né du retrait de l’imam titulaire « sous le poids de l’âge et de la maladie, qui a désigné comme successeur son neveu, Thierno Aliou Dia, un homme âgé d’une quarantaine d’années. Une décision tombée pendant que Thierno Saidou Ndongo, imam en second, était en pèlerinage à la Mecque.

A son retour, Ndongo tente de diriger la prière conformément à une tradition séculaire suivant laquelle l’adjoint remplace le titulaire en cas de vacance de la charge », explique un cadre retraité ressortissant du village.

Mais dans le cas de Saghé une partie des fidèles s’oppose à l’intronisation de l’imam en second.

Thierno Saidou Ndongo et ses partisans décident alors de se retirer à un autre endroit qui ne servait pas à la grande prière musulmane du vendredi, pour en faire une nouvelle mosquée abritant leur office hebdomadaire. Une démarche perçue comme « un acte de rébellion » par le groupe fidèle au nouvel Imam, Thierno Aliou Dia.

Les membres de ce clan portent plainte accusant les autres d’avoir accompli la grande prière du vendredi 08 décembre dans un endroit qui n’est pas « une mosquée officielle », précise notre source qui a requis l’anonymat.

"La thèse des auteurs de la plainte suscite des interrogations dans la mesure où la localité de Saghé, qui compte de 5000 à 6000 habitants, n’abrite aucun lieu de culte construit par l’Etat mauritanien qui aurait ainsi le statut de mosquée officielle. En fait, les personnes arrêtées sont présentées aux autorités locales comme des opposants", explique, avec désolation, la même source.





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