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11-12-2017

10:45

Mauritanie : Réorganisation du diplôme de baccalauréat, plus de réformes et moins de performances

Africpost - Le diplôme de baccalauréat va connaître une nouvelle modification suite au taux d’échec de plus de 90% enregistré ces deux dernières années. Lors du conseil des ministres, tenu le jeudi 7 décembre, un projet de décret portant modification de certaines dispositions du décret N°2011-034 en date du 1er février 2011 sur la réorganisation du diplôme Baccalauréat National a vu le jour.

Une réforme, de plus, vient instaurer une inquiétude chez les futurs candidats au premier diplôme de l’enseignement supérieur. Les changements vont porter sur les conditions de candidature et les modalités de correction.

Ils viennent apporter une solution aux problèmes qui touchent le secteur de l’éducation. L’année scolaire 2016-2017, seuls moins de 9% des candidats ont réussi. Selon le site le360, Isselmou Ould Sid’el Moktar Ould Lehbib, ministre de l’éducation nationale, justifie le projet par : « le faible taux de réussite au baccalauréat et certains critères requis chez les candidats, dont les effectifs cumulés annuellement sont très importants.

Ce constat et d’autres raisons justifient les modifications introduites par le gouvernement. Le nouveau décret offre à tout prétendant, même âgé de plus de 22 ans, la possibilité de se porter candidat au baccalauréat.

Toutefois, dans le cas d’une performance inférieur à une moyenne de 5/20 à l’occasion d’une première candidature, le même élève ne serait plus autorisé à se représenter une seconde fois. »


En effet depuis 1981, le taux de réussite n’a pas atteint la moyenne (50%), l’année précédente -1980- les résultats étaient appréciables puisque le taux de réussite a atteint 56.02%. De plus, c’est en 1992 que le pays a dépassé le premier quartile (25%) avec 28.16% comme taux de réussite.



Les mesures prises depuis 2010, augmentation d’une année au collège et suppression de certaines matières, IMCR et IC, à l’examen pour les séries scientifiques, n’ont pas produit de bons résultats.

En dépit du taux d’échec de plus en plus élevé, les dépenses publiques totales du secteur de l’éducation en pourcentage du produit intérieur brut ne cessent d’enregistrer une importante baisse. Elles restent inférieures à 4% du PIB.



Les faibles ressources allouées au système éducatif ont provoqué des déficits d’enseignants, d’outils didactiques et des salles de classes et par ricochet un désengagement des professeurs et des perturbations psychologiques chez les potaches. Certaines localités à l’intérieur du pays ont manifesté pour dénoncer le manque d’enseignants et d’équipement.

A noter que beaucoup d’élèves, sans pièces d’état civil, sont obligés d’abandonner les études.

Le nouveau décret qui interdit à un candidat qui a obtenu une moyenne inférieure à 5/20 de se représenter une nouvelle fois va-t-il augmenter le taux de réussite des candidats et va-t-il déterminer les facteurs explicatifs de la déperdition scolaire?

BA Oumar



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