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23-12-2017

19:45

Les frustrations du Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme en Afrique

RFI - Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, le Jordanien Zeid Ra'ad Al Hussein, a annoncé mercredi 20 décembre qu'il ne solliciterait pas de second mandat, en évoquant un « contexte géopolitique actuel » défavorable. Le Haut-Commissaire s'est beaucoup exprimé sur le continent africain, mais il y a connu beaucoup de frustrations.

« Zeid a critiqué tout le monde et pas seulement les Africains », explique l'un de ses collaborateurs. Beaucoup au sein du Haut-Commissariat estiment aujourd'hui que le prince Zeid a relevé le niveau de la fonction, faisant preuve d'une véritable indépendance.

Le prince Zeid avait été nommé en septembre 2014 dans la foulée des révélations sur les viols commis par des casques bleus en Centrafrique, alors même que le système onusien, y compris sur le Haut-Commissariat lui-même, était accusé par l'un de ses employés d'avoir voulu étouffer l'affaire.

« Et même sur le continent africain, estime un observateur, il ne s'est tu sur aucun dossier, même sur la répression contre les Oromos en Ethiopie, protégée des Etats-Unis », poursuit-il. En visite en mai dernier dans le pays, le prince Zeid avait demandé la libération de milliers de manifestants.

En Afrique centrale, certains déplorent que le Haut-Commissaire n'ait pas plus protesté après l'expulsion de Scott Campbell, son représentant en RDC ou sur les violences dans le Pool au Congo-Brazzaville qu'il aurait pourtant documentées. En revanche, il monte aux créneaux sur le Burundi, arrachant une commission d'enquête qui n'a pas pu se rendre au pays.

En juin dernier, le prince Zeid a fait face à une résistance sans précédent du groupe Afrique, vent debout contre son projet de commission d'enquête indépendante pour le Kasaï. Des enquêteurs indépendants sont quand même envoyés, mais sous une résolution d'assistance technique.

Sur le Burundi, le groupe Afrique obtiendra même en septembre une commission d'enquête parallèle chargée de travailler avec le gouvernement. « Au Conseil des droits de l'homme, les Etats-membres ont érigé le massacre de population en droit souverain des Etats qui deviennent juges et parties », déplore un activiste.

Par RFI



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