RCF - Vendredi et samedi dernier, Emmanuel Macron a passé Noël un peu avant les autres en se rendant au Niger auprès des soldats français de l’opération Barkhane. Le Sahel, une priorité pour Emmanuel Macron.

Le 13 décembre dernier, le président de la République avait déjà reçu à Paris les chefs d’Etat du G5 Sahel, les présidents du Niger, de la Mauritanie, du Burkina Faso, du Tchad et du Mali. Emmanuel Macron a fait du Sahel l'une de ses priorités en matière de politique internationale.

Le chef de l'Etat fait tout pour que cette force africaine soit opérationnelle et renforcée, afin d’appuyer dans un premier temps les autres forces onusiennes dont la force française Barkhane. Dans un second temps, l'idée est de remplacer toutes les forces étrangères par cette force africaine, dans la lutte contrer les groupes djihadistes.

Paris et l’Union Africaine redoutent qu’une partie des 6 000 Africains qui ont combattu en Syrie dans les rangs de l’Etat Islamique soient sur le chemin du retour. Un combat qui est donc loin d’être terminé comme l’explique Pierre Servent, journaliste, expert en stratégie militaire.

"Un combat vital pour l'Europe" estime le président nigérien

L’Union africaine a aussi appelé les pays concernés à échanger leurs renseignements sur les éléments armés regagnant leurs pays respectifs après leurs défaites en Irak et en Syrie.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 où Daech s’était emparée de vastes territoires dans ces deux pays, l'organisation terroriste avait proclamé le califat attirant de nombreux combattants étrangers dont de nombreux Africains.

Depuis la reprise de leurs derniers bastions au Moyen-Orient, de nombreux experts s'interrogent sur le fait de savoir si l'Afrique et la bande sahélo-saharienne en particulier ne va pas devenir la prochaine terre de califat pour les résidus de l'organisation djihadiste.

Cela dit, la lutte contre le djihadisme au Sahel n’est pas une lutte qui concerne uniquement l’Afrique. Le président nigérien a ainsi estimé que le combat mené en Afrique dans la région du Sahel est tout aussi vital pour l’Europe et pour le monde entier.

Une manière également d'indiquer à Emmanuel Macron de ne pas retirer ses troupes trop vite, à l'heure où certains voient dans la guerre au Sahel, "l'Afghanistan français", une allusion à la longue guerre que mènent les Etats-Unis dans ce pays depuis 2001.